À Miami, les joueurs non-draftés se font une place au soleil

Très peu d’équipes en NBA ont un nez aussi fin que le Heat. Depuis plusieurs années, la franchise de Pat Riley brille par sa faculté à sans cesse dénicher des joueurs inattendus, non-draftés après leurs carrières universitaires, et à en faire des éléments de la rotation de Erik Spoelstra.

Ces derniers mois, la nouvelle fournée d’inconnus devenus des « roles-players » d’importance en Floride est incarnée par Max Strus, Gabe Vincent et Omer Yurtseven. Tous les trois non-draftés, respectivement en 2019, 2018 et 2020, les trois joueurs ont aujourd’hui intégré la rotation du Heat, et ce trio commence aujourd’hui à se faire un nom dans la ligue, chacun pour ses qualités respectives.

Chez Max Strus, c’est la qualité de son tir extérieur qui attire de plus en plus l’attention de ses adversaires. « Le coach adverse criait à ses joueurs ‘Strus ! C’est un shooter’. Ils commencent à savoir qui je suis, c’est sympa à entendre. » se rappelle le natif de l’Illinois au sujet d’un match le 17 décembre dernier à Orlando, durant lequel il inscrivait 32 points.

Pour Gabe Vincent, c’est lors de son deuxième match en carrière, face aux Clippers durant la saison 2019/20, que ses adversaires se sont interrogés. « J’avais marqué mes trois premiers tirs à 3-points, et leur banc était vert. Ils se demandaient : ‘Oourquoi personne ne nous avait prévenus qu’il savait shooter ?’ »

Près de deux ans plus, l’arrière américano-nigérian ressent une différence dans le traitement des défenses adverses à son égard : « Ils me défendent différemment. Leurs discours ne changent pas nécessairement, mais si je marque un tir, ils se disent : ‘Pourquoi tu l’as laissé ouvert ?’ […] J’ai montré que j’étais agressif et que je pouvais être productif. Les équipes le savent maintenant. »

Guidés par Kyle Lowry et Bam Adebayo

De son côté, Omer Yurtseven remarque que le reste de la ligue commence à prendre conscience qu’il est une force à prendre en compte sous les panneaux, et qu’il est particulièrement difficile à manœuvrer quand il monte prendre des rebonds. « Ils réalisent que je capte beaucoup de rebonds offensifs. Ils envoient un joueur supplémentaire sous le cercle quand je cherche un rebond. »

Omer Yurtseven a également développé son tir au cercle face depuis son arrivée à Miami. Aidé et conseillé par Bam Adebayo, un des intérieurs les plus efficaces de la ligue face au cercle, le Turc apprend à surprendre ses adversaires sous d’autres aspects. « Bam le fait très souvent. […] Je pense que c’est la prochaine étape de mon développement, de prendre avec aisance un tir quand je suis face au cercle. Si je n’ai pas d’option de tir, alors je me retourne et je joue dos au panier. »

Arrière de formation devenu meneur à Miami, Gabe Vincent continue lui d’apprendre les ficelles du métier auprès de Kyle Lowry, fort d’une carrière de 16 saisons dans la ligue. « Il facilite le jeu. J’apprends constamment quelque chose avec lui, que ce soit durant la séance video, ou alors sur le banc à côté de lui, ou même sur le terrain. Nous pouvons tous les deux jouer balle en main, et loin du ballon. »

Pour Max Strus, il va sans dire que la présence de Duncan Robinson et Tyler Herro, deux excellents shooteurs derrière l’arc, l’aide dans son excellente saison dans cet exercice (40.1% sur 6.5 tentatives par match).