Avant de rencontrer le succès avec les Bulls de Michael Jordan puis les Lakers de Kobe et Shaq, Phil Jackson a été un joueur historique des Knicks, où il a joué pendant la quasi-totalité de sa carrière (de 1967 à 1978) et avec lesquels il a décroché deux titres de champion NBA en 1970 puis en 1973.
Comme ultime défi, le « Zen Master » s’était donné pour mission de redonner à la franchise new-yorkaise son lustre d’antan, en tant que président des Knicks. À la clé : un salaire de 12 millions de dollars par an ! Même s’il y a eu ce semblant de nouveau départ après la Draft de Kristaps Porzingis, l’expérience globale d’un peu plus de trois ans (2014-2017) a viré au fiasco. Au bide même !
Derek Fisher plombé par des problèmes personnels
Phil Jackson est donc revenu sur ces retrouvailles manquées, évoquant les différents épisodes qui ont selon lui contribué à cet échec. Tout le monde en prend pour son grade, que ce soit les fans, les médias, Carmelo Anthony, ses coachs et notamment Derek Fisher, un de ses hommes forts de l’époque des Lakers, qu’il a engagé en premier en tant que coach. Pas question de faire un mea culpa, c’est la faute des autres…
On commence par Derek Fisher, son ancien meneur aux Lakers. Non content de signer le pire bilan de l’histoire de la franchise (17v-65d), le quintuple champion NBA s’est embourbé dans des affaires extra-sportives d’ordre « intime » (avec notamment une bagarre contre Matt Barnes) qui ont conduit à son licenciement, en février 2016.
« Je pensais que Derek Fisher était l’un de mes meilleurs leaders de l’équipe des Lakers et un gars qui comprenait la relation entre des joueurs et un jeu, et qui savait comment fonctionnait le jeu en triangle offensivement », a-t-il déclaré au podcast « The Curious Leader ». « Mais il s’est retrouvé confronté à des problèmes personnels. Ça a été un moment d’égarement, et au mieux, ça a sapé son autorité auprès de l’équipe. »
Carmelo Anthony, pas assez bon et mal encadré
Ses conflits avec Carmelo Anthony ont également émaillé son mandat, notamment lorsque Phil Jackson a pointé du doigt les incapacités de son leader a exécuter le triangle, contrairement à deux légendes qu’il connaissait bien…
« Carmelo n’est ni l’un ni l’autre de ces gars », a-t-il asséné, en évoquant Michael Jordan et Kobe Bryant. « Je pense que l’attaque peut marcher pour lui, mais il n’est pas ce type de joueur. On ne change pas un joueur pour qu’il rentre dans un moule ».
Phil Jackson a également engagé la responsabilité des trois coaches (Fisher, Rambis et Hornacek) qui ont eu à gérer Carmelo Anthony, pour avoir manqué de charisme et d’autorité dans cette tâche.
« Carmelo, je pense, voulait être un leader, mais je ne pense pas qu’il savait complètement comment être un leader en tant que joueur », a ajouté le « Zen Master ». « Et je pense que sa personnalité était intimidante pour certains des entraîneurs à qui l’on demandait de coacher l’équipe. Et donc il n’y avait pas cette conformité qui doit se produire entre les joueurs et les entraîneurs. Et autant j’ai essayé de faire part de mes propres convictions, autant je ne pense pas avoir été suffisamment près du terrain pour qu’elles soient vraiment efficaces, en dictant la façon dont les choses devaient être faites ».
Nul n’est prophète en son pays
Qu’aurait-il voulu changer avec le recul ? « Peut-être que la meilleure chose que j’aurais pu faire était simplement de coacher l’équipe moi-même. Mais je n’en étais pas physiquement capable », a-t-il poursuivi, passant sur ses erreurs dans la construction d’une équipe compétitive.
Ciblé, à tort selon lui, par les médias, Phil Jackson a finalement reçu « une faveur » de James Dolan qui a mis un terme à trois années éprouvantes d’une collaboration ponctuée par un échec sportif retentissant. Un échec qui restera comme « une déception majeure » dans sa carrière remplie de succès.
« J’ai ressenti ça comme une déception majeure de devoir en passer par là et de ne pas avoir été capable de refaire revivre ce truc, parce que c’est une vraie passion, c’est le cœur de New York. C’est une grande partie de ce qu’ils aiment, leur équipe de basket. Il y a des fans des Knicks dévoués depuis longtemps et j’apprécie leur foi même si je trouve qu’ils entravent le bon chemin de l’équipe très souvent », a-t-il conclu, finissant par taper sur le public…