Chaque règle à ses exceptions. Shaun Livingston en est une, dans la mesure où l’arrière tire exclusivement à mi-distance dans une NBA qui ne jure que par le tir à 3-points. « C’est l’impact des statistiques, ça a tout changé – à juste titre » analysait-il pour CBS en 2016. « Ça fait gagner des titres. C’est comme ça que les équipes se construisent. » Il en sait quelque chose. C’est ce qui rend cette exception aussi unique.
« Il n’a jamais été à l’aise avec le tir à 3-points, donc on ne lui a jamais mis la pression » rappelait en 2018 chez Vice son désormais ex-entraîneur, Steve Kerr. « Je pense que c’est un super shooteur, mais il connaît son jeu et il y reste fidèle. » C’est peu de le dire : en 14 saisons et 959 matchs, le triple champion n’a pris sa chance que 80 fois derrière l’arc ! « Tout le monde m’encourage à tirer de loin et si l’occasion se présente, je tente. Je shooterai des 3-points quand je serai à la retraite, pour l’instant les tirs à 2-points me vont très bien. »
« C’est un art perdu »
« Je reste fidèle à mon jeu, je joue en fonction de mes forces, je reste dans ma zone de confort » résume-t-il. « C’est un art perdu. Ce n’est pas considéré comme le meilleur tir possible, contrairement au 3-points dans le corner ou au jeu dans la raquette. » Mais Shaun Livingston a su profiter des espaces créés par les snipers autour de lui pour sanctionner ses adversaires.
« Les équipes laissent tirer à mi-distance » souligne-t-il. « C’est le genre de tir que les adversaires considèrent comme un mauvais tir dans leur plan de jeu. » Pas quand Shaun Livingston est sur le parquet. La preuve avec ce mix de 11 minutes de « turnaround jumpers », pour fêter le 34e anniversaire de l’ancien Warrior, qui n’a toujours pas de club pour la saison prochaine, et qu’on ne verra peut-être plus s’élever à 4 mètres du panier avec ce sentiment que le ballon est guidé par un fil invisible vers le cercle.