Avec le retour en grâce des Grizzlies à l’Ouest, la question du statut de Mike Conley, qui surfe sur un début de saison de qualité après une année blanche (21.1 points, 6.5 rebonds par match, au-dessus de son meilleur exercice avant sa blessure), revient inévitablement sur le tapis. Le meneur de Memphis est souvent évoqué comme le plus sous-coté de la NBA parmi ses petits camarades.
A 31 ans, dont plus de dix passés à briller dans la plus grande ligue du monde, Mike Conley a confié à The Athletic que ce manque de reconnaissance l’a parfois rongé au cours de sa carrière. Il se dit également prêt à assumer son nouveau statut au sein de l’équipe, avec le All-Star Game en ligne de mire, comme une ultime récompense de l’ensemble de son œuvre.
« Rongé » par le manque de reconnaissance
Interrogé sur le débat interminable concernant sa place au sein de la hiérarchie des meneurs actuels en NBA, Mike Conley estime que son parcours n’a pas été reconnu à sa juste valeur.
« C’est devenu de plus en plus frustrant avec le temps. J’ai 31 ans maintenant, 12 ans en NBA. A un moment, on sait que ça va s’arrêter. J’espère encore faire 7 ou 8 ans, mais au bout du compte, quand je regarde en arrière, toute ce que j’ai accompli dans ma carrière… Tu penses à tout ça et toutes ces choses qui sont autant d’opportunités manquées en terme de reconnaissance, de plusieurs façons. Ça m’a rongé pendant un bon moment ».
Alors qu’il joue le meilleur basket de sa carrière au retour d’une longue blessure (rupture du tendon d’Achille), le chef d’orchestre des Grizzlies est pourtant toujours à la recherche de ce fameux « respect ». Et la perspective d’être sélectionné pour le All-Star Game le comblerait apparemment sur ce point.
« J’essaie toujours de gagner le respect de beaucoup de gens. Si tu deviens un All-Star, il y a une étiquette à côté de ton nom. Peu importe les raisons, les gens vont penser « Oh, il est bon maintenant ». Mais si tu ne l’es pas, c’est plutôt : « Il ne l’a jamais été, il n’a jamais rien fait, donc en quoi serait-il meilleur que tel ou tel gars… ». C’est quelque chose qui me maintient motivé, pour essayer de briser ce plafond de verre. »
« Maintenant, c’est moi qui répond aux questions »
Ces « opportunités manquées » sont désormais derrière lui, et Mike Conley assure aujourd’hui être plus apaisé, davantage préoccupé par les succès, la progression de son équipe, mais aussi son nouveau statut de leader au sein des Grizzlies. Au fil des départs des leaders naturels tels que Rudy Gay, Zach Randolph, Tony Allen, voire Vince Carter, la voix du natif d’Indianapolis a pris du poids dans le vestiaire.
« Il y a toujours eu beaucoup d’attention sur les grands joueurs avec lesquels j’ai pu jouer. Ils étaient au centre du jeu, en tant que leaders. J’ai toujours été dans leur ombre, à travailler, faire mon truc. Maintenant je suis plus en avant et je dois relever le défi. C’est différent car avant, j’avais toujours un joueur pour répondre à mes questions, à qui je pouvais demander : « Qu’est ce que j’aurais dû faire, que dois-je faire ici ? ». Maintenant, c’est moi qui répond aux questions ».
Un rôle qu’il partage avec Marc Gasol dans la plus grande intelligence, le pivot espagnol renouvelant toute sa confiance à son coéquipier en déclarant que Mike Conley avait « toujours répondu présent » dans toutes les étapes qu’il a traversées durant sa carrière. Avec de nouvelles forces en présence pour les entourer, les Grizzlies semblent bel et bien de retour dans leur parfait costume de poil à gratter.