Kryptonate fait sa mue

« Je n’aurais pas été foutu de jeter un caillou dans l’océan. Je dois mettre des shoots, je suis désolé. Je prends l’entière responsabilité de la défaite. »

Quand Twitter sert de tribune au mea culpa, Nate Robinson en profite pour s’auto-proclamer bouc émissaire du revers à Orlando, le premier depuis plus d’un mois.

Promu titulaire depuis la blessure de Rajon Rondo, seule véritable option au poste 1 devant le rookie Avery Bradley avec l’absence de Delonte West, l’ancien Knick doit jouer les généraux. Un rôle qu’il apprend au jour le jour, jusque-là avec succès. Mais aussi des couacs.

Avant le désastre face au Magic (2/15 et une pelleté de mauvais choix, surtout dans le money time), Robinson affichait 15,3 pts de moyenne sur ses sept matchs dans le cinq majeur. De quoi gagner la confiance de ses coéquipiers, et donc leur défense quand vient le temps de redorer le blason de Nate.

« Il a raté des shoots que normalement il met, » assure Kevin Garnett. « Il a fait du très bon boulot jusque-là en prenant la place de Rajon. Il doit s’habituer à jouer plus et ajuster son état d’esprit à un statut de titulaire. Quand tu démarres un match, tu dois être dedans dès la première minute, » analyse pour sa part Paul Pierce.

Ajustement, le mot clef est lancé. Depuis sa saison rookie en 2005-2006, le lutin de Seattle n’a jamais débuté plus de 26 rencontres. Même en 2008-2009, quand il tournait à 17 points, 4 rebonds et 4 passes, il brillait en sortie de banc.

Shooting guard dans un corps de point guard, « c’est un bien meilleur shooteur que Rajon, y’a pas photo, » dixit Doc Rivers, Kryptonate doit apprendre à jouer les chefs d’orchestre.

« Avant, quand il rentrait il avait quasi tout le temps les trois premiers shoots, des tirs ouverts. Maintenant les adversaires se sont ajustés, lui doit aussi le faire, » commente Rivers, assez franc pour reconnaître que sans Rondo, c’est « 70% de notre jeu offensif qui est handicapé. »

« Quand tu es meneur, tu ne demandes pas la balle tu la prends naturellement. Tu ordonnes. Nate n’a pas la maîtrise de Rajon dans la conduite du jeu, il n’a pas sa capacité à diriger la manœuvre. Vous avez remarqué que depuis son absence je suis beaucoup plus souvent debout. Je dois moi-même appeler les systèmes, » poursuit le coach des C’s, lucide sans être accusateur.

« Ce n’est pas le jeu de Nate, » reconnaît-il tout simplement. Mais sans West et Rondo, ça doit l’être.