Se relancer. Les Wizards et Gilbert Arenas avaient le même objectif en début de saison. Après une vingtaine de matches disputés, chacun le fera de son côté puisque l’ancien « Agent Zero » fait ses valises pour Orlando.
Pour Washington, ce départ n’est pas une surprise. Avec l’arrivée de John Wall, Arenas était déjà dans une position inconfortable. Lui, ancien franchise player, pouvait-il cohabiter et se relancer aux côtés du nouveau franchise player. La réponse était courue d’avance.
Pour autant, est-ce que les Wizards ont fait une si bonne affaire en s’en séparant ?
Rashard Lewis le « Grinch »
En fait, Washington s’est peut-être tiré une balle dans le pied hier soir avec l’arrivée en quelque sorte du « Grinch » de l’histoire, à savoir Rashard Lewis et son salaire extravagant (on rappellera qu’il va toucher 20 514 000$ cette saison, plus de 22 la suivante et enfin pratiquement 24 la dernière en 2013). Pour un joueur qui tourne cette saison à 12,2 pts et 4,2 rbds, ça fait très mal au service comptable.
Cependant, les dirigeants ont eu le mérite de ne pas se dégonfler pour mettre une bonne fois pour toute un terme à la relation avec Arenas. Il n’y aura plus de malaise désormais dans l’équipe. Malheureusement, John Wall étant indisponible, ils devront patienter avant de pouvoir travailler de manière sereine. Ceci dit avec Kirk Hinrich à la mène et pourquoi pas un Nick Young décalé à l’arrière, ils ne sont pas à la rue pour autant.
La seule bonne nouvelle pour Rashard Lewis au final, c’est qu’il va retrouver son véritable poste : petit ailier. Désormais, il sera libre à l’aile et il a clairement une revanche à prendre sur tous les gens qu’il a déçus depuis plusieurs mois. Washington n’ayant plus grand chose à espérer cette saison, Flip Saunders peut profiter des 55 matches restants pour créer un collectif, jouer les trouble-fêtes et penser à l’année prochaine.
L’aspect financier
En se débarrassant d’Arenas, Washington fait clairement des économies à long terme. Seulement, le temps d’une seconde puisque Rashard Lewis débarque avec le second salaire le plus élevé de la ligue. Sur le court terme, Washington plombe clairement ses finances. A moyen terme, ce sera payant mais… pas avant 2013 ! A moins d’échanger Lewis d’ici-là, Washington n’aura aucune marge de manœuvre pour se renforcer. Il devra compter sur ses jeunes actuels, qui en 2013, auront trois années de plus dans les jambes. Trois années de basket ensemble. Le pari pourrait donc s’avérer intéressant à long terme.
Trop d’extérieurs
Compte-tenu du fait que Gilbert Arenas était le meilleur marqueur de Washington, on pourrait penser que les Wizards perdent beaucoup dans cet échange. Seulement, Kirk Hinrich est là pour assurer l’intérim en attendant le retour de Wall. L’ex-Bull aura un rôle encore plus important, à la fois mentor et alter ego de Wall. Sa polyvalence est un vrai « plus ».
En fait, l’arrivée de Lewis ne se justifie pas forcément. Josh Howard est de retour (13 pts face à Miami). Nick Young monte en puissance (14 pts/m). Al Thornton est toujours là (26 minutes de moyenne). Bref, Lewis va faire un (ou deux) malheureux car le cinq pourrait être le suivant : Wall-Hinrich-Lewis-Blatche-McGee. Young prenant la place de Wall pendant son indisponibilité. En clair, c’est Thornton qui pourrait cirer le banc… et on imagine que le staff n’hésitera pas à le transférer pour récupérer un meneur de jeu ou un intérieur.
Conclusion
L’avantage qu’ont les Wizards, c’est d’avoir une équipe jeune et ainsi se placer dans un processus de reconstruction autour de Wall, Blatche et McGee. Hier soir, ils ont définitivement clos le chapitre Butler-Haywood-Jamison-Arenas. Cette équipe prometteuse n’aura finalement rien donné de bien. La faute aux blessures mais aussi aux problèmes extra-sportifs.
La franchise de la capitale en a donc fini de son nettoyage et doit se remettre dans le droit chemin avec les éléments dont elles disposent. L’espoir de revoir Arenas de nouveau faire briller le Verizon Center n’aura duré que quelques semaines. Il fallait que les deux parties se séparent pour que chacun puisse continuer sa vie. Comme dans un couple qui n’est pas parvenu à recoller les morceaux après une première rupture.