Hornets – Bucks : le chef d’oeuvre inachevé de Kemba Walker

C’était soir de fête au Spectrum et pour cause, la franchise célèbre cette saison ses 30 ans d’existence. En présence de sept gloires qui ont défendu les couleurs des Hornets en 1988 (dont Mugsy Bogues et Dell Curry), les hommes de James Borrego ont manqué le hold-up de peu, revenant d’un écart de 20 points au terme d’un finish haletant.

Les Bucks de Giannis Antetokounmpo (25 points, 18 rebonds, 8 passes décisives, 8 balles perdues) auteur des deux lancers victorieux, l’emportent donc 113-112 non sans avoir tremblé, Kemba Walker (41 points) et Nicolas Batum (5 points, 7 rebonds, 3 passes), à la toute dernière seconde, ayant eu l’opportunité de rafler la mise, sans succès.

9/13 à 3-points : tout sourit à Milwaukee

Milwaukee s’est rapidement plu à l’idée de venir gâcher la fête pour cet « Opening Night » en Caroline du Nord. En débutant le match à 5/5 au tir et en bouclant le premier acte à 7/11 à 3-points, les hommes de Mike Budenholzer tutoient l’excellence. D’Eric Bledsoe à Donte DiVincenzo sans oublier Brook Lopez et son mémorable dribble entre les jambes avant de faire mouche, les Bucks prennent rapidement les devants, mettant à mal le bon passage de la second unit adverse emmenée par un fringant Tony Parker (23-34).

Les missiles lointains continuent de tomber de toutes parts et le tandem DiVincenzo-Brogdon contribue à faire monter l’écart à +20 (24-44). Discret au scoring, Giannis Antetokounmpo se contente d’être efficace près du cercle tout en alignant les caviars pour ses petits copains (7 à la pause). Alors que la mi-temps se rapproche avec un handicap déjà sévère pour les locaux (40-58), Kemba Walker s’emploie à faire revenir un brin d’espoir dans ses rangs en servant Malik Monk à 3-points, Jeremy Lamb dans la peinture et en inscrivant deux paniers près du cercle puis un 3+1 à une seconde du buzzer de la pause (54-67).

Kemba Walker superstar

Le lutin des Hornets remet le couvert au retour des vestiaires afin d’enclencher un comeback époustouflant. Pendant que Nicolas Batum et Marvin Williams scorent leurs premiers paniers de la saison, Kemba Walker continue d’épater la galerie en scorant 13 points dans le quart-temps. Les relais de Tony Parker (et Malik Monk) toujours tranchants aident aussi Charlotte à maîtriser des Bucks bien moins inspirés. Comme en fin de deuxième quart, Kemba Walker score derrière l’arc au buzzer de la période pour ramener son équipe à dix longueurs, déjà un petit exploit (83-93).

Les superstars prennent ensuite leurs responsabilités dans un money-time de 10 minutes qui n’a jamais aussi bien porté son nom. Alors que TP trouve Nicolas Batum à 3-points pour la première connexion réussie entre les deux « frères », Kemba Walker répond aux offensives de Giannis Antetokounmpo à grands coups de 3-points. Dans le sprint final, le « Greek Freak » perd pourtant de sa superbe en se faisant bâcher trois fois (!), à deux reprises par Nicolas Batum notamment (dont un block qui offrira à Malik Monk l’action du match d’un dunk surpuissant). La 5e faute personnelle du Grec, sur un passage en force provoqué par l’inévitable Kemba Walker joue aussi en sa défaveur. Inexorablement, les Hornets réalisent alors l’impensable. En revenant à 101-101 sur un 14-2 conclu par un 3-points de Walker, puis en passant devant.

Pas de cerise sur le gâteau

Khris Middleton pense pourtant avoir fait le plus dur en scorant un 3-points puis un hook devant le meneur All-Star des Hornets. Eric Bledsoe puis Giannis Antetokounmpo redonnent deux possessions d’écart aux Bucks (104-110), mais c’est sans compter sur l’abnégation de Willy Hernangomez, le culot de Malik Monk, auteur d’un 3-points décisif en tête de raquette, et la hargne de Kemba Walker. Imperturbable aux lancers, ce dernier offre l’avantage à son équipe pour la première fois du match à 36 secondes de la fin (112-111). Mais sur les deux dernières possessions, les Bucks ont les nerfs solides.

Giannis Antetokounmpo reste serein depuis la ligne de réparation pour replacer Milwaukee en tête avant de voir le drive et la tentative de Kemba Walker rouler sur le cercle puis le 3-points à la dernière seconde de Nicolas Batum après le rebond offensif de Marvin Williams… finir en airball.

L’attitude résignée, la tête dans les genoux de Kemba Walker, qui a atteint la barre des 40 points pour la 10e fois en carrière, en dit long sur le mini-exploit qu’aurait pu réaliser Charlotte au vu du scénario. Prometteur pour la suite, lui a sans doute glissé Tony Parker venu le réconforter alors que les Bucks s’en tirent avec un premier avertissement sans frais.

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.