Brad Stevens n’a donc pas été élu Coach de l’année, Dwane Casey étant également primé par les journalistes. Pas de quoi traumatiser l’entraîneur des Celtics, de toute façon très mal à l’aise par rapport aux honneurs individuels.
« Il y a des tas de bons entraîneurs dans cette ligue », explique-t-il au Boston Herald. « Chaque année, il y a 30 bons coachs et il y a des changements à la fin de la saison. C’est la nature du jeu, et la concurrence qui va avec. Certains des gars à qui je pique le plus de trucs n’ont gagné que 20 ou 30 matchs. Ça ne veut pas dire qu’ils ne font pas un travail incroyable. Je pense juste que lorsque vous voyez la liste des 30 coachs, choisir les trois meilleurs n’a pas de sens. C’est cool d’être dans une équipe qui réussit, et les individus qui la composent en profitent. Mais de mon point de vue, je ne me considère pas à ce niveau. L’important, c’est de m’améliorer autant que possible, et je le fais en observant les 29 autres coachs. »
La NBA est en effet une ligue où tout le monde se copie et où les innovations ne restent pas secrètes très longtemps. Du coup, Brad Stevens comprend forcément que les autres entraîneurs tentent d’utiliser certains de ses trucs contre lui.
« Je considère que rien ne m’appartient. C’est du basket. Vous essayez juste de mettre en place des choses qui collent avec les forces de votre équipe. Si j’ai utilisé quelque chose pendant mes 11 ans comme coach, il y a une version de ça qui est utilisée ailleurs. On fait juste des ajustements par rapport à son effectif. Mais je peux très facilement dire que j’ai volé beaucoup plus de choses que je n’ai été volé. »
L’entraîneur des Celtics détaille ainsi ses influences.
« J’ai joué dans un système basé sur le mouvement car j’ai grandi dans l’Indiana, quand Bob Knight (fac d’Indiana) et Gene Keady (fac de Purdue) l’utilisaient. Tout l’Etat utilisait ces coupes loin du ballon. Quand on jouait dans les années 1990 dans l’Indiana, on ne posait aucun écran pour le porteur du ballon de notre carrière. Puis j’ai joué pour un coach à l’université qui utilisait tout l’arsenal de Tex Winter, parce qu’il avait joué pour lui à Northwestern. À Butler, on utilisait les écrans sur le porteur de balle parce qu’on avait un meneur de 1m75 très rapide. Ça a mixé tout ça dans une sorte de système basé sur le mouvement suite à un écran sur le porteur du ballon. Désormais, je suis en NBA et j’apprends de tout le monde, tout le temps. »
Brad Stevens explique ainsi qu’il cherche constamment les petites choses qui vont permettre d’améliorer le jeu de son équipe. À ses yeux, c’est surtout cette quête constante qui explique sa réussite. Mais même s’il n’est pas un coach « révolutionnaire », réussir à déceler ce qui peut coller à son groupe, puis trouver l’équilibre afin d’en tirer le maximum, c’est aussi un talent.