Actuellement en position favorable à 2-1, avant le Game 4 de cette nuit à Salt Lake City, le Jazz revient de loin. Peu d’observateurs leur donnaient effectivement une chance à l’Ouest après avoir perdu et Gordon Hayward et George Hill…
Mais le Jazz de Rudy Gobert a fait front. Avec son système défensif en place depuis plusieurs années sous la férule de Quin Snyder, et l’éclosion rapide de Donovan Mitchell au-delà de toutes les espérances, Utah est bel et bien convaincu de pouvoir passer ce premier tour des playoffs et d’aller plus loin. Selon le pivot tricolore, cette mentalité vient d’un passé pas si lointain…
« Parfois, être oublié est pire que n’importe quelle perception négative », rédige Rudy Gobert dans sa toute première missive sur le site The Players’ Tribune. « C’est un des souvenirs marquants de mon année rookie. Je me souviens de la vue depuis le banc, ou pour être franc, par terre à côté du banc car le banc était rempli et je n’étais encore qu’un rookie. Je me souviens de ces 57 défaites, de la sensation de perdre, de se lever et de retourner aux vestiaires. L’attention n’était jamais sur nous. On avait l’impression d’être invisible. »
Avec 25 victoires seulement pour sa découverte de la NBA, sous la coupe de Tyrone Corbin, Rudy Gobert a effectivement connu les difficultés d’entrée de jeu. Mais dès l’année suivante, avec l’arrivée de Quin Snyder aux manettes, le pivot a pu retrouver le sourire et la foi en la franchise qui l’a drafté.
« Quin m’a vraiment surpris la première fois qu’on s’est rencontrés. C’était le camp d’entraînement en septembre 2014. Je venais de jouer la Coupe du Monde avec la France. Je ne pensais pas que le coach savait qui j’étais mais il m’a dit qu’il avait suivi chaque match de la France. Et ce n’était pas des paroles en l’air ! Il parlait d’actions spécifiques de chaque match. Et il était sérieux ! Il m’a dit qu’il voulait me voir jouer chaque match comme contre l’Espagne. Si tu joues comme ça, notre équipe peut accomplir ce qu’elle voudra. »
« L’avant-bras de Karl Malone, c’est un roc ! »
S’il n’a fini qu’avec une modeste ligne de stats à 5 points, 13 rebonds et 1 contre dans ce quart de finale directement entré dans la légende du basket français, Rudy Gobert avait surtout déployé son incroyable potentiel défensif face aux frères Gasol et Serge Ibala. L’espoir de Cholet désormais relocalisé dans l’Utah commence alors à sortir de sa coquille…
« Quand j’ai rencontré Karl (Malone) pour la première fois, j’étais encore un rookie. Il a été super gentil avec moi. Il m’a dit qu’il était impatient de voir ce que je pouvais apporter. Il m’a montré quelques exercices et c’était une expérience énorme pour moi car il était tellement rugueux physiquement. Je me souviens de son avant-bras, c’était un roc ! Il était sans aucun doute le gars le plus costaud que j’avais jamais croisé. Karl Malone à 50 piges. La force avec laquelle il devait jouer à son meilleur niveau, je ne peux pas imaginer… Il m’a en tout cas donné envie de devenir un meilleur défenseur. »
Influencé par les légendes locales, et d’ailleurs très proche de Mark Eaton, le patron du contre lors des années 80, Rudy Gobert incarne désormais la nouvelle génération de ce Jazz qui gagne. Malgré une certaine forme d’anonymat, Utah continue de grandir autour de sa « Stifle Tower » !
« Dès le premier jour du camp d’entraînement, j’ai annoncé qu’on serait de retour en playoffs. Peut-être que les gens ne m’ont pas cru… Notre début de saison a été lent, je me suis blessé à un genou, puis l’autre, tout ça en un mois ! Mais j’ai toujours su qu’on prendrait tout le monde par surprise. Maintenant, on y est et on est tous en forme, et on a confiance. On a le meilleur rookie de la ligue, la meilleure défense, l’un des meilleurs coachs. Mais on n’a pas encore trouvé ce qu’on cherche. »
Déterminés dans leur quête du titre, Rudy Gobert et le Jazz ont une énorme opportunité à saisir face à une équipe du Thunder chargée en talents individuels mais très loin de la cohésion collective d’Utah. La balle est dans le camp du Jazz…
Rudy Gobert | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2013-14 | UTH | 45 | 10 | 48.6 | 0.0 | 49.2 | 1.1 | 2.3 | 3.4 | 0.2 | 1.3 | 0.2 | 0.7 | 0.9 | 2.3 |
2014-15 | UTH | 82 | 26 | 60.4 | 0.0 | 62.3 | 3.2 | 6.2 | 9.5 | 1.3 | 2.1 | 0.8 | 1.4 | 2.3 | 8.4 |
2015-16 | UTH | 61 | 32 | 55.9 | 0.0 | 56.9 | 3.4 | 7.5 | 11.0 | 1.5 | 2.7 | 0.7 | 1.9 | 2.2 | 9.1 |
2016-17 | UTH | 81 | 34 | 66.1 | 0.0 | 65.3 | 3.9 | 8.9 | 12.8 | 1.2 | 3.0 | 0.6 | 1.8 | 2.6 | 14.0 |
2017-18 | UTH | 56 | 32 | 62.2 | 0.0 | 68.2 | 2.9 | 7.8 | 10.7 | 1.4 | 2.7 | 0.8 | 1.9 | 2.3 | 13.5 |
2018-19 | UTH | 81 | 32 | 66.9 | 0.0 | 63.6 | 3.8 | 9.0 | 12.9 | 2.0 | 2.9 | 0.8 | 1.6 | 2.3 | 15.9 |
2019-20 ☆ | UTH | 68 | 34 | 69.3 | 0.0 | 63.0 | 3.4 | 10.1 | 13.5 | 1.5 | 3.2 | 0.8 | 1.9 | 2.0 | 15.1 |
2020-21 ☆ | UTH | 71 | 31 | 67.5 | 0.0 | 62.3 | 3.4 | 10.1 | 13.5 | 1.3 | 2.3 | 0.6 | 1.7 | 2.7 | 14.3 |
2021-22 ☆ | UTH | 66 | 32 | 71.3 | 0.0 | 69.0 | 3.7 | 11.0 | 14.7 | 1.1 | 2.7 | 0.7 | 1.8 | 2.1 | 15.6 |
2022-23 | MIN | 70 | 31 | 65.9 | 0.0 | 64.4 | 3.3 | 8.3 | 11.6 | 1.2 | 3.0 | 0.8 | 1.7 | 1.4 | 13.4 |
2023-24 | MIN | 76 | 34 | 66.1 | 0.0 | 63.8 | 3.8 | 9.2 | 12.9 | 1.3 | 3.1 | 0.7 | 1.6 | 2.1 | 14.0 |
2024-25 | MIN | 72 | 33 | 66.9 | 0.0 | 67.4 | 3.7 | 7.2 | 10.9 | 1.8 | 2.5 | 0.8 | 1.2 | 1.4 | 12.0 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.