Au talent, les Sixers renversent encore le Heat !

Philadelphie a dû batailler mais les Sixers repartent bien de Floride avec deux victoires, la deuxième acquise samedi soir contre le Heat (106-102). Le troisième de l’Est a eu bien du mal à jouer son jeu, perturbés par la dureté défensive et le vice des hommes d’Erik Spoelstra. Mais malgré 27 balles perdues et un Joel Embiid (14 points à 2/11) bien muselé, les Sixers ont encore su faire la différence au talent, dans le dernier quart-temps. Ils auront désormais la possibilité de se qualifier pour les demi-finales à la maison, dans la nuit de lundi à mardi.

Le jeu part à 100 à l’heure des deux côtés. Les deux équipes vont très vite et pas toujours avec grande réussite. Embiid et Saric dominent près du cercle, le Croate donnant rapidement huit points d’avance aux Sixers (12-20). Miami est laborieux mais s’en sort en convertissant à merveille les munitions gâchées par les Sixers. Bam Adebayo réussit son entrée et fait sortir Joel Embiid pour deux fautes avant de s’envoler aux poutres de l’American Airlines Arena pour sanctionner la huitième balle perdue de la période de Phily. À trop être généreux, les visiteurs voient leur avance fondre, 28 partout à la fin du premier quart.

Le match le plus électrique de ce début de playoffs

Dès son entrée, Dwyane Wade passe en mode Flash. Cela donne une tentative de dunk manquée, le temps de mettre les jambes en température. Puis un lay-up tout en toucher après un « spin move », et un tir à mi-distance sur un step-back comme à ses meilleures années. Philadelphie évite toutefois de revivre les ennuis du Game 2 en trouvant le cercle en réponse. Les joueurs de Brett Brown ont tendance à se précipiter mais restent un temps au contact au score. Miami profite des errements défensifs adverses pour prendre logiquement un peu d’air.

Le match est ultra tendu et rappelle l’ambiance des années 90 que certains regrettent. Contacts à gogo, intimidation, trashtalking et arbitres permissifs : toute la panoplie est réunie pour faire basculer le match vers le combat de poids lourds. Le coup ne manque pas, Joel Embiid fait strike en envoyant trois joueurs du Heat au sol en plongeant sur un rebond, et derrière les esprits s’échauffent entre James Johnson et Robert Covington, auteur d’une vilaine faute sur Dragic. Bilan de l’échauffourée : une blessure à l’épaule pour Richardson, une arcade ouverte pour Winslow et deux techniques. À vouloir jouer dur, Phily tombe dans le piège de Miami et se perd en chemin. Les joueurs de Pennsylvanie rentrent aux vestiaires avec 17 balles perdues et un retard presque heureux de seulement cinq points, 61-56.

Les Sixers ne sont pas du tout dedans et enchaînent les balles perdues, même sans pression adverse. Le momentum est complètement du côté des locaux, bien plus durs et concentrés. Dragic s’amuse dans l’arrière-garde et Hassan Whiteside rentre enfin dans sa série. Le pivot du Heat apporte des deux côtés du parquet et fait le plus grand bien pour frustrer un Embiid pas dans un grand soir. L’écart grimpe jusqu’à dix unités avec l’aide de James Johnson, parfait dans son rôle d’aboyeur.

Ben Simmons résiste à Dwyane Wade dans le finish

Les visiteurs sont à deux doigts du K.O. mais s’accrochent, notamment grâce à leur large domination au rebond. Il faut toute l’activité d’Ersan Ilyasova en sortie de banc pour apporter les petites choses ça et là qui font la différence : un passage en force provoqué, un 2+1, ou encore un rebond offensif arraché. Tout ce surplus qui manquait alors à Philadelphie.

Encore en vie, les Sixers sont même plus vigoureux qu’ils ne l’ont jamais été dans ce match. Ben Simmons enfile son costume de patron dans le quatrième quart-temps et prend les choses en main. Il signe son premier triple-double de la série (et le premier en playoffs pour un rookie depuis Magic Johnson en 1980…) et assume le poids du scoring. Les visiteurs reprennent les devants à dix minutes du terme. Philly redevient tout simplement lui-même, avec plus de mouvement offensif et une défense au niveau des playoffs. Ben Simmons est impérial et il porte l’écart à 7 points à l’entame du money time (85-92).

Miami retrouve son allant à cinq minutes de la fin, la dureté défensive avec. Joel Embiid répond lui aussi présent défensivement mais il tombe face à la vista de Dwyane Wade. L’arrière remonte le temps et claque 13 points dans le dernier quart-temps dont huit dans les deux dernières minutes. « Flash » électrise la salle et il offre une dernière chance de survie aux siens. Mais Ben Simmons d’un gros dunk puis Redick à mi-distance repoussent ses assauts, et le sniper de Phily prend le rebond qui plie l’affaire. Les Sixers peuvent exulter, ils ont réussi leur coup à la perfection hors de leurs bases.