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Les blogs de la rédaction

L’oeil de Fred Weis – « Une vraie sérénité s’est installée dans l’équipe de France »

Par  — 

Médaillé d’argent aux Jeux Olympiques 2000 à Sydney, de bronze aux Championnats d’Europe en 2005, Fred Weis fut un cadre de l’équipe de France de basket durant huit ans, entre 1999 et 2007. L’ancien joueur du Limoges CSP et de Malaga cumule 100 sélections à son compteur. Aujourd’hui retraité, il reste un observateur très avisé du basket français et européen. Comme lors de chaque compétition internationale depuis deux ans, il s’installe avec nous pour suivre l’EuroBasket et l’équipe de France.

Que ce soit de cette première mi-temps compliquée ou du jeu bien léché en deuxième mi-temps, que retiens-tu de ce troisième match de l’équipe de France et cette victoire contre l’Islande ?

Hier, on espérait qu’ils s’imposent rapidement pour étouffer le match afin d’éviter la moindre inquiétude. Malgré cela, ils ont affronté une équipe bien en place qui a donné tout ce qu’elle avait en première mi-temps avant de s’effondrer dans la deuxième. La France a su manoeuvrer ce match, ce qui n’était pas si simple car c’est une équipe atypique comme on l’a dit hier mais tout de même, ce n’est pas une équipe très forte. Le principal a été fait : on a récupéré Antoine Diot, on a gagné facilement, il y a eu beaucoup de rotations puisque tous les joueurs sont rentrés donc c’est satisfaisant et cela nous prépare pour le prochain match.

« Louis Labeyrie explose sur cet Euro »

Est-ce que cette première période constitue une source d’inquiétude ? L’Islande est seulement distancée de 7 longueurs malgré une adresse très faible.

C’est vrai qu’en première mi-temps, on est à 67% de réussite, eux sont à 34% et ils sont proches de nous. On se demande ce qu’il va se produire s’ils commencent à mettre les tirs ouverts… Mais le rouleau compresseur français s’est mis en place, il a eu besoin d’une mi-temps. L’Islande a toujours été présente sur les premières mi-temps depuis le début de l’Euro et après, elle s’écroule.

En dehors de la victoire, est-ce que la réussite de ce match est d’avoir travaillé et remis en confiance certains de nos éléments, comme Edwin Jackson, Axel Toupane ou encore Vincent Poirier ?

Oui, c’était un cadre idéal pour Vincent Collet, cela lui a permis de relancer tout le monde. Dans les matchs chauds, on risque d’avoir besoin de tout le monde. On sait qu’Axel Toupane sera important contre la Slovénie, notamment pour sa défense, Vincent Poirier aussi pour ses écrans. On a eu l’occasion de faire tourner, tout le monde a fait globalement un bon match, j’ai du mal à trouver un joueur qui s’est raté, cela a permis de reposer les cadres et de redonner confiance aux autres. On a aussi eu un Louis Labeyrie superstar en première mi-temps, il explose sur cet Euro et je suis vraiment content pour lui.

Le public finlandais t’avait énormément plu : difficile de résister à l’assistance islandaise, n’est-ce pas ?

J’ai adoré le clapping. Les mecs sont dominés, complètement dominés même et ils continuent de soutenir de la même façon. Leur clapping a même englobé les Français parce que cette passion est fédératrice, c’est vraiment comme ça que l’on veut voir le sport. Ça donne des frissons. Malheureusement, il y a parfois des dérapages mais il y a aussi de superbes moments.

« Que peut-on faire de plus que de gagner de 36 points ? Rien »

Dans le cadre de la gestion d’un Euro, est-ce qu’un match de ce type, presque d’entraînement, à une heure aussi précoce est une bonne chose dans la mesure où il casse un peu l’adversité intense connue avec la Grèce ?

Cela fait partie de l’Euro, il y a des équipes plus faibles, il faut tout de même les affronter, le principal a été fait : que peux-tu faire de plus que gagner de 36 points après en avoir inscrit 115 ? Tu ne peux rien faire de plus. Le boulot est accompli, on ne peut pas prétendre à plus car en face, il n’y avait pas le répondant suffisant. Malheureusement ou heureusement, il y a des équipes plus faibles mais elles ont aussi gagné le droit de jouer au basket.

On l’a déjà mentionné hier : la Pologne. De quoi faut-il se méfier avec cette sélection ?

C’est une équipe bien plus solide, qui joue beaucoup mieux au basket, plus typique avec des pivots, des extérieurs. Ce profil nous correspond mieux d’autant que nos pivots sont montés en régime, c’est un gros positif. Vincent Poirier peut être très intéressant pour nous dans ce match mais il faudra se méfier, c’est une équipe qui joue bien au basket, qui joue dur. À titre personnel, j’aurai une pensée pour mon ami Adam Wojcik (ancien grand joueur et international du basket polonais), décédé il y a peu et qui a joué contre la France. Ce sera un match particulier pour moi.

Axel Toupane en mission sur Goran Dragic ?

La Pologne, la Slovénie… Deux adversaires très dangereux et malgré tout, en raison de la défaite face à la Finlande, peut-on dire que la France n’a plus de joker ?

Pour moi, la victoire est indispensable. Je n’aime de toutes façons pas faire de calcul et je souhaite que l’équipe de France joue le meilleur basket possible. On a fait un faux pas, ok, cela peut arriver à tout le monde, c’était le premier match, aucun souci mais maintenant, il faut montrer notre visage. C’est pourquoi la victoire est importante, au-delà même des questions de place dans le groupe.

Côté slovène, difficile de penser que tu es passé à côté du début de compétition de Goran Dragic.

C’est pour cette raison que je parlais d’Axel Toupane : je pense que ça sera sa mission défensive. Goran Dragic est complètement monstrueux et notre spécialiste défensif, c’est Axel Toupane. C’est une bonne chose pour l’avenir de l’avoir remis en confiance sur ce match, face à l’Islande. Il nous faudra un gros stoppeur et c’est son rôle attitré.

Concluons avec l’équipe de France. En tant qu’ancien international, tu as connu des sélections avec des situations parfois problématiques. Cette équipe de France sort aussi de Jeux Olympiques compliqués. Malgré cet épisode, ressens-tu aussi la sérénité qui se dégage de cette équipe ?

Tout à fait. C’est curieux puisqu’elle n’a pas tant de vécu que ça, finalement. Il y a beaucoup de joueurs qui vivent leur première compétition mais ce sont de bons mecs et j’ai en effet l’impression qu’il y a une vraie sérénité qui s’est installée. Par ailleurs, j’entends toujours beaucoup de critiques au sujet de Vincent Collet, c’est facile de le faire, personnellement je considère que la cohésion de l’équipe vient du coach, ses assistants et tout le staff. De fait, je considère qu’ils font du très bon boulot parce que, très sincèrement, que ce soit par l’apparence ou les échos que l’on peut en avoir, une vraie cohésion existe dans cette équipe.

Propos recueillis par Jérémy Le Bescont

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