La Quicken Loans Arena se vide. D’un tir à 3-points décisif, Kevin Durant vient de clouer le bec de 20 000 fans déchainés et persuadés de voir leur Cavs relancer une finale jusqu’alors à sens unique. Aussi clutch soit-il, KD n’aurait cependant pas eu cette opportunité sans le premier quart temps tonitruant de Klay Thompson.
Si les Warriors s’attendaient à un début de match difficile, c’est l’adresse retrouvée du Splash Brother qui leur a permis d’éviter de prendre un éclat dès les premières minutes. Un constat relégué au second plan par les exploits de KD.
« Il nous a maintenus dans le match alors qu’ils essayaient de nous mettre K.O, » analyse Shaun Livingston au lendemain du Game 3. « C’était lui seul contre leur équipe, et en faisant ça il a passé le relais à Steph et KD sans que l’on soit à -10 0u -15. Il est brillant défensivement depuis le début de la série mais son adresse est revenu lors des deux derniers matchs. »
Après avoir marqué 22 points à 8/12 au tir dont 4/8 de loin dans le Game 2, Klay Thompson a continué sur cette lancée pour entamer le Game 3.
Faisant mouche dès sa première tentative du match, l’arrière All-Star a ensuite tenu son équipe à bout de bras, marquant 16 points en 7 minutes dont un 4/5 à trois points, pour réduire à néant le départ explosif de Cleveland.
« Il a mis son premier tir, ça l’a mis en confiance et à partir de là il a enchainé. Et dans le contexte du match d’hier, c’était primordial, » explique Ron Adams, assistant de Steve Kerr sur le banc de Golden State. « Quand il joue sans la moindre appréhension, il est dur à ralentir, et il ne faut pas oublier qu’en face il doit en plus défendre sur un poison. Et malgré la ligne de stat de Kyrie, je pense que Klay a fait un travail remarquable sur lui. »
« Klay est exceptionnel depuis le début des playoffs »
Si Klay Thompson est par la suite retombé sur terre, malgré des tirs importants en deuxième mi-temps, son premier quart temps est comparable au Game 6 des finales de conférence 2016 à Oklahoma City. Alors au bord de la rupture, il avait déjà à l’époque permis à son équipe d’éviter le pire.
Vivement critiqué pendant les playoffs suite à sa perte d’adresse, Klay Thompson a pourtant été central dans l’invincibilité des Warriors en playoffs. Pour Shaun Livingston, son coéquipier est même au sommet de son art.
« C’est de loin la meilleure série qu’il ait joué depuis… je dirais Houston et Portland la saison dernière quand Steph se blesse, » lance même le meneur remplaçant.
Frustré par le manque de reconnaissance de son poulain, Ron Adams relativise toutefois la portée des attaques dirigées vers Klay Thompson. Car si les Warriors gagnent le titre, personne ne trouvera rien à redire.
« Klay est exceptionnel depuis le début des playoffs, et être critiqué simplement parce que votre adresse pique du nez pendant quelques matchs minimise le basket dans son ensemble, » philosophe le vétéran. « Personne ne se souviendra de qui a fait un Game 1 moyen, mais en revanche tout le monde se souviendra du vainqueur de la série. »
Propos recueillis à Cleveland