Les Warriors font encore leur loi à Houston

Vivre et mourir avec son adresse à 3-points, une philosophie assumée cette saison par Houston. Cette nuit, les Rockets ont longtemps tenté de survivre malgré une adresse de loin catastrophique : 5/31 derrière l’arc, soit l’un des pires matches de leur saison. Mais les nombreux lancers-francs (35/39 !), dont ceux obtenu par un James Harden à nouveau en triple-double (24 points à 5/20, 13 passes et 11 rebonds), et les dunks de Clint Capela (21 points à 9/10), n’ont pas suffi à repousser des Warriors, intelligents en défense, qui s’imposent à nouveau dans le Texas (113-106). Draymond Green (19 et 9), gêné par une petite entorse dans le match, a été décisif sur la fin. Tout comme Stephen Curry (32, 10 et 7), auteur de gros tirs dans le money time. C’est leur huitième succès de rang et le 60e de la saison.

Ce succès s’est d’abord construit autour d’un départ canon des Warriors. Chaque ballon perdu des Rockets et errances défensives – elles sont nombreuses – est payée cash. Klay Thompson obtient plusieurs lay-up trop faciles après des coupes au cercle tandis que Green et Curry sanctionnent de loin. Les locaux s’en remettent à l’adresse de Trevor Ariza et Eric Gordon. Harden ? Pas vraiment à l’aise avec son tir. Il rate par exemple deux shoots primés, pourtant ouverts, sur une même possession puis balance un airball en transition après un choix douteux. Pendant ce temps Andre Iguodala (12, 6 et 6) file au dunk après une merveille de passe de Shaun Livington en contre-attaque. Puis c’est au meneur d’être à la finition d’un jeu de passes en triangle encore lumineux. Les Warriors sont en mode rouleau compresseur (18-37).

Le pick Harden-Capela fait des ravages

Thompson n’est pas là pour rigoler. Outre ses lay-up, son tir de loin est déjà bien réglé. Il aligne un nouveau trois points (27-47) alors que Houston rate tout, de loin (2/15 à ce moment) et même de près. Les pourcentages d’adresse sont sans appel : 70 à 32% ! Les Rockets décident alors d’appuyer sur le pick and roll Harden-Capela. L’intérieur est servi sur un plateau (36-49). On remarque bien vite qu’il s’agit d’un choix défensif de Steve Kerr : défendre strictement la ligne à trois points et être moins présent dans l’aide. Capela bénéficie ainsi d’une raquette grande ouverte. Comme Harden, Curry rate un paquet de bons tirs ouverts. Mais l’arrière-meneur des Rockets décide d’aller chercher ses points sur la ligne de réparation, comme il sait si bien le faire. Son activité permet à son équipe de revenir à la pause (52-60).

Le début de Q3 est marqué par la sortie sur blessure à la cheville de Draymond Green. Son absence durant quelques minutes va gripper la machine Warriors. Capela en profite pour dunker à nouveau, puis Patrick Beverley vient chiper le ballon dans les mains de Curry et va conclure derrière (68-74). Les entrées de Javale McGee, à la réception de deux alley-oop, et d’Iguodala, font du bien aux Warriors qui recreusent à nouveau (75-84). Harden, déjà en triple double, sert par deux fois Sam Dekker ouvert à trois points : deux échecs. Malgré cette maladresse inhabituelle, Houston est toujours dans le coup.

Curry et Green, décisifs

Dekker finit par sanctionner de loin quelques secondes plus tard. Curry lui répond avec quatre points de suite près du cercle. Dans une ultime période assez haché, la défense de Thompson sur Harden impressionne par séquence. Ce dernier doit jouer des muscles pour terminer main droite après sa pénétration, and one (92-99). Le souci pour les Rockets est de faire les bons stops. Ils ne viennent pas. Green envoie un floater puis obtient le rebond offensif et le put back (96-103). Beverley pense ramener son équipe avec une claquette improbable puis l’obtention du passage en force après un écran appuyé de Green. Mais Curry, avec un shoot sur un pied, un 3-points énorme à huit mètres et enfin un petit fadeaway va clore le débat alors qu’Harden venait de scorer son premier tir primé du match. Il en secoue la tête presque de dépit. Symbole d’une drôle de soirée pour Houston, qui pourra se consoler : perdre de si peu face aux Warriors, avec une telle maladresse, ce n’est pas si mal. Surtout sans Ryan Anderson.

Les deux équipes s’affronteront une dernière fois vendredi prochain. Entre temps, Golden State rend visite… aux Spurs dès ce soir.