La performance de Klay Thompson, symbole de l’altruisme forcené des Warriors

Depuis plus de deux ans, les Warriors nous ont habitués à des festivals offensifs et des séries incroyables. Que ce soit Stephen Curry ou Klay Thompson, ils sont tous deux capables de prendre feu et de partir dans des séries complètement folles et démoralisantes pour leurs adversaires.

Les 60 points de Klay Thompson ne dérogent pas à cette règle mais si sa performance était évidemment sur toutes les lèvres, tous les protagonistes ont tenu à souligner la cause d’une telle réussite : l’altruisme d’un collectif qui monte dangereusement en puissance match après match.

L’arrivée d’un autre artificier, en la personne de Kevin Durant, aurait pu mettre à mal ce cocktail déjà explosif. Nous sommes cependant témoins du contraire, et c’est ce que Steve Kerr a tenu à souligner après le match.

« Depuis que je suis arrivé, la force principale de notre équipe c’est d’avoir de multiples joueurs qui peuvent passer la balle et créer pour les autres. Dès que Klay a pris feu, Steph, KD, Draymond, Zaza, Andre, ils le cherchaient tous. Pour un coach, c’est gratifiant de voir ce genre d’altruisme, » explique-t-il. « Steph était sur le banc dans le deuxième quart temps, à un sur cinq à trois points, et il était comme un gosse de voir Klay enquiller les paniers. Pareil pour KD. Les célébrations du banc montrent vraiment quelle type d’équipe on a. Ils aiment voir leurs coéquipiers réussir. »

« 45 passes décisives ? C’est dingue ! »

Stephen Curry s’est même mis à sprinter de joie vers les vestiaires après un énième tir à trois points de son compère. Questionné sur la réaction du double MVP, Klay Thompson fait l’écho de son coach. Le collectif et l’absence d’ego sont les bases du succès des Warriors.

« Ça fait plaisir de voir vos coéquipiers être heureux pour vous. Je n’aurais pas pu réaliser une telle performance sans eux. Les écrans de Zaza et Draymond m’ont offert des tirs faciles et c’est comme ça que j’ai trouvé mon rythme. Tout le monde est altruiste. Que ce soit KD, Zaza, D. West, et tous les autres joueurs qui sont arrivés cet été, ils se foutent de leurs stats. Ils veulent juste gagner et c’est pour ça qu’ils sont venus. Ça ne fait que 21 matchs qu’on joue ensemble, on va continuer de progresser mais c’est vrai que pour l’instant la transition s’est faite toute seule. (Il regarde la feuille de stats) 45 passes décisives ! C’est dingue. Est-ce que les Lakers de l’époque du Showtime ont fait un truc pareil ? »

Raymond Ridder, directeur de la communication des Warriors, souffle alors à Klay Thompson que les Dubs ont distribué 47 passes décisives la semaine dernière contre les Lakers. Il n’en fallait pas tant pour relancer le sniper quand on lui demande s’il est surpris par la vitesse à laquelle la transition s’est effectuée.

« Pas du tout. C’est la raison pour laquelle Kevin est venu. Cet été, nous avons tous vu le potentiel que nous pouvions avoir avec lui. Tout le monde est prêt à faire la passe de plus. Que ce soit KD, Zaza, West, ils ont tous accepté de prendre moindre d’argent parce qu’ils voulaient gagner. Respect à eux parce qu’ils ont tout compris. Gagner passe au dessus de tout le reste. »

« On n’arrêtait pas de lui filer la balle, encore et encore »

Certes, Kevin Durant est venu à Golden State pour décrocher une bague mais après un match comme celui là, l’un des meilleurs scoreurs de la NBA était tout simplement content de pouvoir participer et d’assister à une performance historique. Le petit nouveau était encore sous le choc après la rencontre.

« Je ne sais même pas quoi dire. Je n’ai jamais vu ça. En 29 minutes ? Sans même jouer le quatrième quart temps ? C’est du jamais vu. J’ai vu Kobe marquer 81 points ou 62 en trois quart temps mais être dans la même équipe, sur le banc, et en être témoin, c’est complètement dingue ! »

Comme ses coéquipiers, après l’extase, les premiers mots de Kevin Durant ont été pour le collectif et pour la façon dont tous les Warriors ont essayé de faire briller un Thompson incandescent.

« On n’arrêtait pas de lui filer la balle, encore et encore. Et il a mis des tirs de fou. On essayait juste de l’encourager et de l’aider à atteindre les 60. Il était dans sa zone mais à chaque fois qu’on le poussait, ça lui donnait un peu plus d’énergie. C’était tellement plaisant à voir ! »

 Propos recueillis à Oakland