Les coulisses de l’été de Chris Johnson, l’entraîneur personnel de Jimmy Butler

Du mois d’avril, pour les moins veinards, au mois de septembre, l’intersaison NBA varie pour chaque joueur. Selon son statut dans la ligue, selon ses propres attentes et ses objectifs, selon son état physique, son équipe…

Enormément de paramètres sont à prendre en ligne de compte mais une chose est certaine, c’est que l’intersaison, c’est déjà la moitié du chemin pour les stars NBA. 

L’intersaison : « la moitié du chemin » pour un joueur NBA

Si l’éthique de travail du joueur suit pendant l’été, il y a de fortes chances que ce joueur parvienne à progresser et renforcer sa position dans la ligue. En l’occurrence, Chris Johnson, qui bosse avec Jimmy Butler depuis l’arrivée du joueur en tant que rookie chez les Bulls, expliquait récemment l’importance des programmes de travail estival.

Notamment lors d’une relocalisation temporaire, mais nécessaire, à Los Angeles, le coeur de la vie NBA hors-saison.

« Certains gars ne veulent pas être à LA. Tout n’est pas à LA. Mais une grande partie du business se fait ici. La plupart des agents vivent ici. Beaucoup de ces gars vont chez ESPN, ont des contrats avec des marques de chaussures, des contrats pubs. Et ils savent que c’est plus pratique d’être ici. Tu ne rates rien de tes entraînements, tu as du beau temps, et tu peux t’occuper de tes activités hors terrain. La plupart des joueurs viennent ici. »

Et, que cela plaise ou non, les joueurs NBA se croisent et se recroisent, créant donc une certaine forme de familiarité, voire de camaraderie. Draymond Green en parlait récemment sur le plateau de Conan O’Brien, mais les coachs personnels en sont les premiers bénéficiaires, d’une certaine manière…

« Je ne vends pas particulièrement mes services », reprend ainsi Chris Johnson pour SI. « Je n’ai pas de carte de visite par exemple. C’est du bouche à oreille. Je travaille aussi avec toutes les grosses agences de basket. J’ai eu pas mal de gars avec qui je bosse qui se sont fait drafter cette année : Jaylen Brown, Henry Ellenson, Patrick McCaw, Caris LeVert, Taurean Prince… Je considère chaque joueur individuellement : quelles sont ses forces, ses faiblesses ? Quel aspect de son jeu doit-on bosser en particulier ? En NBA, il ne s’agit pas d’être bon partout. Il faut trouver une ou deux choses qu’on peut complètement maîtriser. Chaque joueur présente un défi différent. »

On ne prépare pas Jimmy Butler et Jaylen Brown de la même manière. Le second, simple rookie à Boston, a ainsi beaucoup de choses à emmagasiner avant de pouvoir prétendre arriver au niveau du premier, All Star chez les Bulls.

Un autre exemple intéressant est celui de Jerami Grant, le super dunkeur des Sixers qui va avoir de la concurrence à Philly avec les arrivées de Ben Simmons et Dario Saric.

« Il a passé tout l’été avec moi. C’est un tel athlète, tellement long. Il a le potentiel physique pour être un des meilleurs joueurs de la ligue. Notre objectif avec lui, ce n’était pas de le faire bosser sa forme mais de travailler son shoot. (…) On veut le faire jouer au poste 3 parce qu’ils viennent de drafter Ben Simmons pour jouer au poste 4. Maintenant, les postes ne veulent plus dire grand-chose mais J-Grant doit pouvoir rentrer des tirs à trois points avec régularité. Surtout s’il veut jouer avec Ben Simmons. (…) Du coup, on le fait jouer face au cercle. Ça fait monter sa valeur et s’il arrive à tourner à 35-36% de réussite à trois points, il aidera énormément son équipe. Car si son tir est efficace, il pourra aussi passer son défenseur en dribble et sauter par-dessus tout le monde. Mais pour ça, il faut peaufiner sa technique au tir. »

Une plongée dans l’été studieux de Team USA à Vegas

Présent à Las Vegas pour accompagner Jimmy Butler vers les JO de Rio, Chris Johnson était également là pour s’occuper d’autres clients à lui.

« Ces gars [de Team USA] ne plaisantent pas avec le boulot. Ils arrivent avant et repartent bien après les entraînements. Jimmy et moi, on se levait tôt et on suivait notre programme. J’avais amené d’autres joueurs depuis LA : Doug McDermott, Taj Gibson, Jerami Grant, Victor Oladipo. Ils venaient le soir. Ça dépendait des obligations de chacun en fait. Mais ils savent que s’ils ne continuent pas à appuyer sur la pédale, d’autres sont en train de le faire pour eux. »

Du coup, l’ambiance était plutôt studieuse le long du Strip de Vegas.

« Chaque joueur avait quelqu’un qui bossait avec lui. Ou sinon, ils restaient un peu plus longtemps après les entraînement pour bosser avec d’autres joueurs ou des entraîneurs [de Team USA]. Par exemple, KD et Melo. Si un des entraîneurs personnels n’est pas là, il invite l’autre à venir avec lui. Ou sinon, un des gars vient te demander si tu peux l’aider car son coach n’est pas là mais il veut quand même se faire une session de 45 minutes. »

Pour arriver à ce niveau d’excellence, le plus haut niveau international et le haut du panier en NBA, les joueurs savent que leur implication doit être totale. Sans cet investissement majeur pendant l’été, la saison suivante est quelque peu compromise.

Et parmi les revanchards qu’il faudra surveiller, James Harden ou encore Damian Lillard ont fait forte impression.

« J’ai eu une discussion très intéressante avec James Harden. Il bossait avec son coach perso. Et j’ai adoré qu’il soit tout le temps à la salle. On n’avait pas besoin de le forcer. Il était 11h du soir et il était là à bosser son jeu. (…) Un autre gars qui m’a impressionné, c’est Damian Lillard. Il est déjà super fort mais il a encore une marge de progression. En tout cas, il bosse comme un acharné. Il est incroyable. »

Tout aussi charmé par Giannis Antetokounmpo, Chris Johnson incarne parfaitement le coach individuel des stars NBA qui a réussi à gagner la confiance de son poulain, et par suite, a gagné une clientèle de plus en plus large. Du simple fait qu’un de ses joueurs a réussi à progresser à vitesse grand V.