Memphis n’a plus de joueurs mais encore du coeur. Avec ses chiffonniers Zach Randolph (20 pts, 11 rbds) et Matt Barnes (17 pts, 11 rbds), les Grizzlies ont bataillé dans la raquette pour obliger Kawhi Leonard (32 pts, 7 rbds, 5 contres, 4 interceptions) et les Spurs à sortir le grand jeu. Les Texans s’en sortent sur la fin (96-87) et se rapprochent du sweep.
Un patron montre l’exemple, n’est-ce pas ? Celui des Spurs le fait sur la première et la dernière possession. Entre son jumper initial et son modèle de défense sur Matt Barnes à 20 secondes de la fin, Kawhi Leonard a confirmé un statut qui pourrait bientôt lui valoir une statue au Fort Alamo. Du lever au baisser de rideau, le double meilleur défenseur de la ligue a toujours su répondre au défi physique imposé par des Grizzlies contraints à remplacer le talent par les tripes.
Quand le FedEx Forum étale sa croyance sur des t-shirts jaunes au coup d’envoi, Leonard le calme d’emblée en inscrivant deux paniers rapides. Rapidement les Spurs installent leur basket et Aldridge prend lui aussi ses responsabilités pour épauler Leonard. La paire score 14 pts dans un premier quart conclu sur un +8 logique (18-26). Memphis shoote à 38% et perd 4 ballons mais offensivement fait quand même déjà mieux que dans le Texas.
Le coeur énorme des Grizzlies
Lance Stephenson confirme le mieux offensif promis au préalable par Dave Joerger en instillant un 18-7 en fin de deuxième quart-temps. Avec ses 8 pts et sa créativité, l’ancien Clipper instille un peu de folie et de menace extérieure quand Tony Allen et Vince Carter (3/20) sont à la ramasse. Le banc des Spurs déçoit en attaque à l’image de Patty Mills et David West et pour la première fois depuis les 25 secondes du Game 1, Memphis prend les commandes de l’opposition. L’avance ne durera que 16 secondes, la faute à Leonard. Mais Memphis remporte son premier quart-temps de la série, grâce à ses 6 rebonds offensifs, son 100% aux lancers, et surtout son duo Z-Bo-Barnes. Sur un caviar de Jordan Farmar, l’ailier tatoué réduit au buzzer l’écart à-1 à la pause.
L’ancien angeleno remet une couche en début de troisième quart pour imiter Carter et planter une banderille à 7m25. Sur deux lancers de Tony Allen, les Grizzlies régalent le FedExForum en s’octroyant leur plus gros écart de la série (51-48). Immédiatement, Manu Ginobili (11 pts) et Danny Green font eux aussi mouche derrière l’arc et contraignent Randolph à laisser son âme dans la raquette. L’intérieur All Star orphelin de Marc Gasol est impérial et joue au ramasse-miettes avec un art inégalable. Après une claquette de Leonard et un layup de Kyle Anderson c’est lui qui laisse Memphis à -1.
Un vrai combat
Même plombé par la maladresse, le combat inattendu compense l’esthétisme raté par une intensité digne des plus belles heures de cette salle. Avec deux paniers de Barnes de JaMychal Green (10 pts à 5/5), les hôtes virent même en tête à la fin de troisième quart (71-70). Sur les douze dernières minutes, Memphis vient d’inscrire trois paniers seulement en dehors de la raquette, tout en maintenant le Big 5 des Spurs à 5 paniers. Il y a match !
Green attaque le quatrième quart par un alleyoop qui soulève l’écrin de la ville du King. Un turnaround de Boris Diaw puis un tir primé de Leonard calme l’arène quand San Antonio reprend 4 pts à 9 minutes de la fin. Cinq minutes plus tard, le quintuple champion NBA est en danger : Barnes vient de rentrer le 18e point des Grizzlies sur une seconde chance. La claquette est réalisée après un premier rebond offensif de Z-Bo, symbole de la force intérieure des éclopés. Les Spurs ont du mal en attaque mais Danny Green inscrit son 3e tir primé de la soirée au meilleur moment pour donner 6 points d’avance aux Texans. Farmer maintient les ours en vie mais deux paniers cruciaux de Leonard, dont un trois points, achèvent la bête. Memphis tombe avec les honneurs, et comme Cleveland, San Antonio file déjà vers les demi-finales de conférence.
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