Le coin des Français : de la casse au coeur de l’hiver

Rudy Gobert, Ian Mahinmi, Joffrey Lauvergne, Joakim Noah, Damien Inglis… L’hiver est rude pour les Frenchies de la NBA. A environ un tiers de la saison, les organismes commencent à souffrir et l’enchaînement des matchs avec les fêtes de fin d’année a fait damner des Français bien fatigués.

Heureusement, Nicolas Batum (lui aussi touché à un orteil) continue de nous régaler avec des stats à la pelle au sein des Hornets. Il est plus que jamais le maître à jouer de Charlotte qui veut jouer crânement sa chance dans la conférence Est. Dans la même conférence, le Magic d’Evan Fournier réussit pour le moment à tenir le rythme.

Mais ce sont bien les Spurs de Tony Parker et Boris Diaw qui impressionnent plus que toute autre équipe en décembre. La troupe texane monte sereinement en puissance, forte de son travail de fonds du début de saison. Parker marque un peu mois mais Diaw a délivré quelques petits bijoux de match. A l’ombre des Warriors, San Antonio est en embuscade dans la conférence Ouest.

1- Nicolas Batum (16 points, 6 rebonds, 5 passes en 35 minutes)

Actuellement au repos avec un orteil en souffrance, Nicolas Batum poursuit la plus belle de ses campagnes en NBA. Avec 16 points, 7 rebonds et 6 passes sur le mois de décembre, Batman se régale dans le système des Hornets. Avec beaucoup de jeu ouvert et de simplicité dans le jeu placé, Charlotte profite des nombreux shooteurs dans son effectif, et Batum en est en quelque sorte le grand stratège. Plus que Kemba Walker, qui est vraiment un meneur scoreur, c’est l’ailier tricolore qui distribue la gonfle, avec ses passes lumineuses pour ses intérieurs qui courent bien ou tout simplement pour ses coéquipiers démarqués au shoot. Confiant dans la capacité à progresser de sa nouvelle équipe, Batum veut viser haut dans une conférence Est qui se tient dans un mouchoir de poche.

2- Evan Fournier (14 points, 3 rebonds, 3 passes en 32 minutes)

Evan Fournier est-il en passe de nous refaire le coup de l’an passé ? Parti comme une bombe au début de saison, l’arrière français du Magic est en train de baisser en régime ces derniers temps. Comme la saison passée avant sa blessure. Encore capable de gros cartons offensifs, avec 20 points, 4 passes contre NOLA ou 17 points, 5 passes contre Brooklyn, dans deux victoires consécutives, il est aussi apte à passer au travers, avec 11 et 9 points à moins de 50% de réussite aux tirs sur ses deux dernières sorties, deux défaites. Inconstant, à l’image de son équipe, Fournier doit retrouver un second souffle durable. Même s’il ne veut pas se prendre la tête là-dessus, il joue bel et bien son avenir en NBA cette saison. Pas d’alarmisme néanmoins, Evan est bien parti pour rester en Floride.

3- Tony Parker (12 points, 5 passes, 2 rebonds en 27 minutes)

Petit coup de mou hivernal pour Tony Parker également. Une baisse sensible au niveau des températures au shoot (51% en décembre) mais le meneur des Spurs peut encore attraper chaud. Il l’a prouvé notamment contre les Nuggets, après avoir enfin digéré le repas de Noël. Avec 15 victoires sur leurs 17 derniers matchs, les Spurs tournent à plein régime actuellement, et sortent tout simplement du meilleur mois de décembre de leur histoire. Alors, si les cadres ne sont plus forcément dans leur standards statistiques de carrière (à l’image de Tim Duncan qui a terminé à 0 point pour la première fois en NBA), San Antonio déroule. Et c’est le plus important au coeur de l’hiver.

4- Rudy Gobert (9 points, 11 rebonds, 3 contres en 34 minutes)

Blessé au genou, Rudy Gobert ne joue pas. Ecarté des terrains depuis le 30 novembre, le pivot du Jazz ne peut qu’observer sur le banc les prestations de ses coéquipiers. Et la vérité, c’est qu’Utah a bien du mal sans son pivot (7 victoires – 9 défaites). Il faut dire que le Jazz n’est pas verni avec une infirmerie qui ne désemplit pas ces temps-ci. Pour Rudy, le parcours du combattant se poursuit avec la rééducation. Le médaillé de bronze cet été a participé à l’entraînement du Jazz ce dimanche, mais simplement pour courir et shooter un peu. Pas encore de contacts. Le natif de Saint Quentin ne va rien précipiter. Il reviendra quand il sera fin prêt.

5- Ian Mahinmi (8 points, 7 rebonds, 1 contre en 24 minutes)

Rentrant aux vestiaires en boitant bien bas lors de la défaite sur le fil des Pacers contre les Bulls, on craignait une absence prolongée pour Ian Mahinmi mais le pivot d’Indiana était déjà de retour à l’action samedi soir pour aider son équipe à renouer avec la victoire face aux Pistons. Actuellement en déplacement en Floride avant de s’attaquer aux Pélicans puis aux Rockets, Mahinmi et les Pacers sont sur la corde raide. Ils n’ont pas tellement le droit à l’erreur s’ils veulent rester dans la course aux playoffs à l’Est, bobos ou pas. Toujours aussi important avec son volume physique, et sa capacité à courir en transition, Mahinmi a signé un bon mois de décembre avec 9 points et 7 rebonds de moyenne, et un match référence (18 points, 12 rebonds) dans un succès contre Miami. Tiens tiens, il joue Miami ce soir…

6- Joffrey Lauvergne (9 points, 6 rebonds en 18 minutes)

Avec huit matchs en double figure sur ce mois de décembre, dont son record en carrière face à Oklahoma City, Joffrey Lauvergne a passé l’hiver au chaud. Malheureusement, avec 6 victoires pour 9 défaites, son équipe des Nuggets n’arrive toujours pas à trouver la solution. Opportuniste à souhait et toujours vaillant quand il s’agit d’aller piocher pour les rebonds, Lauvergne a par contre du mal à enchaîner les matchs. Gêné par son dos, Lauvergne va également devoir gérer le retour aux affaires de Jusuf Nurkic, le pivot sophomore qui revient après 8 mois d’absence. Son temps de jeu devrait logiquement en pâtir…

7- Joakim Noah (4 points, 9 rebonds, 4 passes, 1 contre en 22 minutes)

Blessé à l’épaule mais sur le retour, le chemin de croix de Joakim Noah se poursuit à Chicago. L’ancien All Star est bien loin de ces considérations en ce moment. A 4 points, 9 rebonds, 4 passes, l’intérieur des Bulls est néanmoins en hausse par rapport à son premier mois de compétition. On notera notamment sa prestation vintage : 21 points, 10 rebonds au Madison Square Garden, dans « sa » ville de New York. Noah a encore du basket plein les mains, mais encore lui faut-il toucher le ballon dans les bonnes conditions pour être performant. Avec le boom de Jimmy Butler, Pau Gasol, Derrick Rose ou encore Nikola Mirotic (voire Bobby Portis), Noah est relégué très loin dans la hiérarchie offensive… Un trade à prévoir ? Fort possible…

8- Boris Diaw (7 points, 3 rebonds, 2 passes en 19 minutes)

Rien à signaler ou presque pour Boris Diaw. Récemment chambré par son coach, Gregg Popovich, qui ne l’autorisera pas à prendre un match « off » pour le faire fondre, l’intérieur rondouillard ne se plaint pas. Au contraire, il joue son meilleur basket de la saison. Il reste ainsi sur une semaine à 13 points, 3 rebonds et 2 passes de moyenne, avec un 20 points, 8 rebonds remarqué pour enfoncer Houston. « Tea Time », comme on le surnomme désormais à San Antonio (malgré son penchant bien avéré pour le café), est une force tranquille. Il trouve ses marques dans le collectif de plus en plus intéressant des texans.

9- Alexis Ajinça (5 points, 4 rebonds en 12 minutes)

Comme en novembre, une pointe à 12 et une autre à 10 unités. Et c’est à peu près tout… Alexis Ajinça n’obtient toujours pas le temps de jeu nécessaire pour prouver sa valeur au sein des Pélicans. L’arrivée d’Alvin Gentry a même empiré sa situation, il semblerait, tant l’immense pivot tricolore est réduit à la portion congrue. Ayant commencé la saison avec des problèmes physiques, le stéphanois de naissance est peut-être encore en phase de rodage. Mais si son équipe grignote son retard sur les équipes qui la précèdent, la Français tarde à trouver sa place derrière Omer Asik.

10- Kevin Séraphin (4 points, 2 rebonds en 11 minutes)

Comme pour Ajinça, Kevin Séraphin est en train de s’enterrer sur le banc de son équipe. Sous la houlette de Derek Fisher qui pointe encore du doigt les limites défensives de son joueur, Séraphin ne dispose pas d’un temps de jeu très consistant. Depuis une série de 6 matchs à cheval sur novembre et décembre, autour des 20 minutes de jeu, l’ancien de Washington ne voit plus le jour et joue les utilités en sortie de banc. Il va falloir persévérer et se faire violence en défense pour le Guyanais. Sinon, la saison va être longue…

11– Damien Inglis (1 point, 1 rebond en 6 minutes)

S’il est blessé à la cheville droite, et n’a pas voyagé avec les Bucks pour leur road trip de 4 matchs, Damien Inglis fait bel et bien partie de l’effectif NBA. Mais c’est la seule bonne nouvelle du mois… si c’en est vraiment une ! Privé de temps de jeu, Inglis n’a guère l’occasion de montrer s’il a progressé depuis son départ de Pro A, où (au moins) il engrangeait les minutes avec la Chorale de Roanne. Depuis deux ans, Inglis avance dans le noir…

Le coin des Français – édition de décembre 2015