Éliminé pour sa première participation au premier tour des playoffs par les futurs champions, Anthony Davis n’imaginait sans doute pas que ce baptème du feu serait suivi d’une saison aussi compliquée. Prolongé pour un contrat record, censé être renforcé par l’arrivée d’Alvin Gentry, l’ailier-fort promettait une saison de feu pour ses Pelicans. Près de deux mois plus tard, c’est la débandade : New Orleans est à l’avant-dernière place à l’Ouest avec 9 victoires en 28 matchs. Forcément, l’objectif d’une deuxième participation de suite en post-saison se complique et le discours de la star des Pelicans ne dit pas autre chose.
« Nous allons nous battre chaque jour. » confie t-il à ESPN. « Tout peut arriver en NBA. Ce qui arrivera, arrivera. Je vais m’adapter et faire tout ce qu’il faut pour essayer que cela fonctionne. »
Pourtant, l’ailier-fort des Pelicans peut difficilement faire plus : avec 23.8 points à 49.5%, 10.8 rebonds et 2.6 contres par match, il n’a pas grand chose à se reprocher. Attendu par les défenses adverses, il doit faire face avec des prises à deux constantes et il continue de porter l’équipe à bout de bras. Il ne laisse cependant pas l’amertume le gagner et continue d’endosser ses responsabilités.
« Je vais jouer au basket et laisser le rester s’arranger de lui-même. Je sais que j’ai une grande équipe et un grand coaching staff derrière moi. » poursuit-il.
Kendrick Perkins : « Il a 22 ans, vient de signer pour 150 millions et il continue de bûcher »
En dehors du terrain, Anthony Davis peut en effet trouver du soutien, preuve d’un comportement exemplaire apprécié par ses coéquipiers. Si le jeune joueur a déjà connu beaucoup d’honneurs pour son âge (deux fois All-Star, All-NBA First Team, All-Defensive Second Team, médaillé d’or olympique et mondial), il ne se laisse pas déstabiliser par les attentes médiatiques et la pression des résultats liées à son contrat.
« Avec la manière dont il se comporte, j’oublie qu’il n’a que 22 ans. Il a 22 ans, vient de signer pour 150 millions de dollars, et on voit qu’il continue de bûcher. Il dit qu’il ne veut pas juste être bon, mais excellent. » explique Kendrick Perkins, habitué à fréquenter Kevin Garnett, Paul Pierce, Ray Allen, Kevin Durant, LeBron James ou encore Russell Westbrook lors de sa carrière. « Je connaissais déjà son talent mais j’ai été plus surpris par son état d’esprit et sa maturité. S’il raisonne déjà comme ça, il va être effrayant les dix prochaines années. »
Coéquipier d’Anthony Davis depuis l’arrivée de ce dernier en 2012 dans la ligue, Ryan Anderson ne dit pas autre chose.
« Sa capacité à porter tout le poids de l’équipe sur ses épaules, ça doit être compliqué quand tous les regards sont portés sur vous et il le gère pourtant très bien. En termes de basket, il s’améliore aussi. Je ne sais pas à quel point on peut progresser suite à l’année qu’il a réalisée la saison dernière, mais je suis convaincu qu’il le fera. »
Chris Bosh : « Quand on pense en avoir suffisamment fait, on est loin d’avoir terminé. »
Dans quelques heures, New Orleans affrontera le Heat, en bien meilleure position cette année à l’Est avec 16 victoires et 11 défaites. Face à Anthony Davis se tiendra un double champion NBA en la personne de Chris Bosh. Également habitué à la pression médiatique lors de ses jeunes années, l’ailier-fort du Heat regarde avec bienveillance le parcours de son cadet avec des mots réconfortants.
« Avec son statut, il a plus de notoriété mais il est dans une position compliquée car à son âge, on veut faire les playoffs, on veut devenir un grand joueur. On regarde les plus grands et on sait quand on a leur talent mais ça ne semble pas se concrétiser. » explique le joueur du Heat. « C’est encore très tôt dans sa carrière mais nous, joueurs, sommes notés par nos victoires et c’est dur. Vous pouvez déjà le placer chaque année comme un All-Star, un membre des All-NBA Teams et toutes ces choses car il va être productif mais il faut comprendre que lorsqu’on pense que l’on en a suffisamment fait, on est loin d’avoir terminé. Il faut en faire plus. Il le sait. Tout au long de la saison, il a comblé les manques de son équipe. C’est dur pour le moment, mais il construit tout juste cette résistance qui rendra son équipe et lui meilleurs. »
Dans sa quatrième saison NBA, Anthony Davis est déjà sous le feu des projecteurs, responsable d’une équipe qui n’avance pas. Blessures et changement de staff sont autant de circonstances qui n’ont sans doute pas aidé la stabilité de l’équipe et si l’intérieur n’y est pour rien, les résultats servent de référence, comme Chris Bosh le souligne justement. Les grands joueurs se montrent dans l’adversité et Anthony Davis y fait face cette saison. L’avenir dira si ces échecs le rendent plus fort.