Champion d’Europe et champion d’Espagne l’an passé au sein des Galactiques du Real Madrid, Marcus Slaughter (30 ans) est un joueur de première classe sur le Vieux Continent. Signé cet été par le club turc de Darüşşafaka qui évolue en Euroligue, il a définitivement fait le choix de terminer sa carrière en Europe.
« Je me suis agenouillé et j’ai pleuré »
Pourtant, de 2007 à 2009, il rêvait encore de NBA. Il a en fait participé à trois ligues d’été avec Miami, New Jersey et Charlotte. À chaque fois, ses espoirs ont été brisés, et c’est la première fois qui a été la plus difficile à avaler.
« J’ai joué la ligue d’été et j’ai passé l’intersaison à bosser avec le Heat. J’ai pris un appartement là-bas, ce qu’ils m’avaient conseillé de faire. Tout semblait prometteur et de toutes manières, il faut tout donner dans ce type de situation. »
Alors auteur de solides performances (10 points, 7 rebonds de moyenne), Marcus Slaughter croit logiquement en ses chances de trouver une place dans l’effectif du Heat. Mais c’était avant le drame… Un coup de fil de Pat Riley !
« C’est un moment très difficile parce que tu te dis, et je fais quoi maintenant ? » explique-t-il sur Hoopshype. « Tu as l’impression que le monde vient de s’écrouler parce que tu as fait tant d’efforts pour rien. Quand j’ai reçu le coup de téléphone de Pat Riley, mon coeur s’est arrêté et j’ai eu l’impression que quelqu’un était mort. Je me suis mis à genoux et j’ai commencé à pleurer. J’étais blessé. Surtout parce que je pensais mériter ma place. »
Difficile d’imaginer ce colosse des raquettes, du haut de ses 2m04 de muscle, se retrouver au sol en position foetale après un simple coup de fil… et pourtant !
« Je ne fais plus confiance au système NBA »
En fouillant dans nos archives, on a effectivement retrouvé des joueurs tels que Joel Anthony, Stéphane Lasme, Alexander Johnson ou encore Udonis Haslem parmi les ailiers forts qui ont passé la saison 2007-08 pour le Heat. De quoi nourrir quelques regrets pour Marcus Slaughter…
« J’ai compris que c’est un business et je ne fais plus aucune confiance à ce système. En l’occurrence, ils ont préféré investir leur argent dans un jeune joueur… alors que celui-ci ne jouait pas mieux que moi. »
Atterrissant au Havre, puis rebondissant encore en France, à Nancy la saison suivante, il a ensuite rapidement gravi les échelons en Europe, jusqu’au sommet la saison passée avec un triplé historique avec le Real. De l’eau a coulé sous les ponts pour le natif de Californie mais ce souvenir fait encore mal.
« J’ai ressenti de la déception. Et puis le sentiment d’échec. Et enfin, l’embarras. Je voulais disparaître. Du coup, j’ai reçu ce coup de fil à 16 ou 17h, ça a duré deux minutes à peine. J’ai acheté un billet d’avion pour le lendemain matin parce que je ne voulais pas rester là plus longtemps. Je voulais partir vite et retrouver ma famille. »
Avec 8 points et 4 rebonds de moyenne dans son nouveau club stambouliote, Marcus Slaughter poursuit paisiblement sa belle carrière sur le Vieux Continent, continuant à penser qu’il n’a jamais eu la chance de prouver sa valeur en NBA. Son jeu physique et sa qualité défensive auraient effectivement dû permettre à l’ancien Aztec de San Diego State (comme Kawhi Leonard) de jouer dans la Grande Ligue.
Ses highlights en Europe