Preview Playoffs 2010 : Cleveland (1) vs Boston (4)

Duel explosif en perspective dans cette demi-finale de conférence, avec deux équipes aux effectifs de futurs champions. Les Celtics (50-32), qui sont arrivés en playoffs avec un bilan mitigé, ont repris du poil de la bête, étonnant tous les observateurs face à Miami. Vu leur niveau de jeu affiché, certains vont même jusqu’à leur redonner une étiquette de favori. Et ils devront confirmer leur grande forme actuelle pour vaincre les Cavs (61v-21d), leaders de la saison régulière et sérieux face aux Bulls (4v-1d).

Voici nos prévisions pour cette série avec une analyse, secteur par secteur. La série débute samedi soir à 2h00 du matin.

Meneurs de jeu

Le poste de meneur sera une clé du match, avec deux profils complètement opposés. D’un côté, Mo Williams, All Star 2009, dans un profil de shooteur à 3-pts, où il excelle durant ces playoffs. Mais il sera gardé par le jeune loup Rajon Rondo, All Star 2010, qui s’il n’est pas encore un shooteur aussi efficace que Mo Williams, excelle lui dans un registre de créateur/défenseur/rebondeur, ce qui lui offre une panoplie bien plus élargie que son adversaire. De plus, Mo Williams s’est complètement éteint face à la pression l’an passé en PO, tandis que Rondo alignait lui les triple -double . Les années se suivent, mais vont-elles se ressembler?

Avantage : Boston Celtics

Extérieurs

Comme face au Heat, Boston devra contrôler l’apport de la superstar de l’équipe adverse, en l’occurrence le MVP en titre LeBron James, qui devrait surpasser Paul Pierce. Mais The Truth a encore prouvé sa capacité à scorer énormément face à Miami, et à répondre présent dans les moments clutchs.
L’élu saura -t-il se dépenser en défense pour réduire l’impact de Pierce et rester très productif en attaque, et vice-versa?
Du côté des arrières, le duel semble très déséquilibré. Deux menaces longue distance vont se défier. L’un est un joueur réduit à ne faire que shooteur ou presque, mais avec un pourcentage efficace, c’est à dire Anthony Parker, ancien vainqueur de l’Euroligue, habitué aux grands rendez-vous.
Face à lui, une légende du shoot, le plus beau et le plus efficace shooteur à 3 pts de l’histoire avec Reggie Miller, j’ai nommé Ray Allen. Après un début de saison décevant, « Jesus » a su redresser la mire avec une fin de saison dantesque, à l’image du premier tour où après un premier match en deçà de ses standards, il a su retrouver le chemin des paniers avec des cartons à 3 pts, notamment dans les moments chauds. Un Clutch Killer comme on les aime.

Egalité

Intérieurs

Selon BUSA, c’est surement ici que se jouera la place en finale de conférence. Si avant les playoffs, tout le monde s’accordait à dire que Cleveland frapperait fort avec la doublette complémentaire Jamison-O’Neal, personne ne voyait l’éclopé Garnett et le bon soldat Perkins leur arriver à la cheville. Mais les playoffs ont révélé quelques petits facteurs qui devraient s’avérer déterminants. Si Jamison a prouvé qu’il avait un niveau de jeu plus que satisfaisant, Shaq lui ne passe pas un maximum de temps sur le terrain, très gêné par les fautes. Du côté de Boston, Kendrick Perkins effectue un travail de l’ombre tout simplement incroyable, réduisant l’impact d’un Jermaine O’Neal arrivé en pleine bourre avant les PO à néant, n’hésitant pas à contrer quiconque venant s’aventurer dans la peinture. Et Kevin Garnett a pas mal rassuré ses détracteurs, montrant une adresse au shoot très bonne, retrouvant des mouvements au poste bas, et surtout retrouvant son impact défensif et quelques qualités athlétiques. Encore un duel hyper corsé qui s’annonce.

Egalité

Les bancs

On sait qu’en playoffs, l’impact des bancs est moindre, et ne sert le plus souvent qu’à maintenir l’écart. Néanmoins, si une trop grande faiblesse apparait, l’adversaire peut profiter de la faille pour augmenter l’écart à vitesse grand V. Du côté des Celtics, Doc Rivers a réduit sa rotation à Tony Allen, Rasheed Wallace et Glen Davis. Si Davis a prouvé durant l’absence de Garnett qu’il savait mettre toute son intensité au service de l’équipe, il se prépare à un probable duel avec Shaq qui s’annonce épice compte-tenu de leur dernier affrontement (blessure au pouce du Shaq…). Tony Allen s’est montré très agressif et motivé durant les playoffs, et a su pallier aux moments de repos du trio extérieur. Mais de son côté, Rasheed Wallace se montre encore assez faible, et c’est surtout sa passivité défensive qui dérange.
En face, Mike Brown a réduit sa rotation à Varejao, Moon, West et Hickson. Si l’on compare l’impact par joueur, celui de Davis en remplaçant est plus faible que celui de Varejao, celui de Allen est plus important que celui de Moon, ceux de Sheed et Hickson s’annulent…Quid de West? Les Celtics ne feront probablement pas jouer Robinson de la série…

Avantage : Cleveland Cavaliers

Les coachs

Peut-être un de plus gros points faibles côté Cavs est la capacité de leur coach à livrer des systèmes offensifs en fin de match autre que donner la balle et un écran à LeBron. En saison régulière, cela suffit, mais en playoffs, avec des défenses resserrées, cela s’annonce difficile de conclure ce type d’actions. En face, Doc Rivers, coach de l’année 2000, a l’expérience d’un titre de champion, a le même effectif depuis 3 ans, sait manier les égos, sait qui peut apporter quoi et quand. No match.

Avantage Boston

La clé de la série

Rasheed Wallace. C’est de lui que les Celtics ont besoin pour neutraliser la raquette adversaire. Avec un Sheed présent en défense pour réduire l’impact des intérieurs de Cleveland, LeBron James se retrouvera esseulé, et c’est à cette condition que les C’s pourront (éventuellement) éliminer les Cavaliers.

La saison régulière

Oct 27: Cleveland Cavaliers – Boston Celtics 89-95
Feb 25: Boston Celtics – Cleveland Cavaliers 88-108
Mar 14: Cleveland Cavaliers – Boston Celtics 104-93
Avr 04: Boston Celtics – Cleveland Cavaliers 117-113

(2-2)

Verdict

C’est surement la plus belle affiche, avant la finale, que la NBA pouvait nous offrir. Qui de l’expérience du champion ou de l’équipe dont cela semble être l’année mettra fin à la saison de l’autre. BUSA mise sur une série en 7 matchs, avec une victoire difficile des Cavs. Mais, outre le pronostic, c’est surtout le fait que la série s’annonce chaude bouillante qu’il faut retenir ! Chaque match devrait être un régal.

Une petite blessure de LeBron James, un coach défaillant en fin de match, un seul ex champion NBA dans le starting five…Et si Cleveland échouait, comme en 2008, face aux Verts? Les pronos sont ouverts…

Pronostic : Cleveland Cavaliers 4-3

Crédit photos : Keith Allison