« Le gars le plus cool de la terre. »
C’est ainsi que DeMar DeRozan parle de son coéquipier Lou Williams, le nouveau meilleur sixième homme de la ligue. Tout comme Drake qui en a fait une chanson, intitulé à propos, « 6 Man », DeRozan plaide pour la cause de Lou depuis plusieurs mois.
« Lou Will est le gars le plus cool de la planète. Si vous ne l’avez pas remarqué en le voyant sur le terrain, maintenant vous savez. Il a une chanson à son nom et maintenant, il a le trophée qui va avec. »
Pourtant, la brindille des Raptors revient de loin. Gravement blessé au genou en janvier 2013 alors qu’il porte la tunique des Hawks et vit son rêve de jouer pour sa ville natale, Lou Williams est alors au fond du gouffre.
« C’était effrayant. Quand je me suis fait les croisés, je me suis senti très près de la retraite. Je ne savais pas du tout ce qui m’attendait; c’était la peur de l’inconnu comme on dit. Je ne savais pas quel type de joueur j’allais être. Quand je suis revenu au jeu, je me suis rapidement rendu compte que je ne sautais plus aussi haut. Je n’étais plus aussi rapide. Ça m’a pris du temps de retrouver mes jambes. C’était effrayant. »
« Je ne cours plus aussi vite, mais je suis plus intelligent »
Echangé par les Hawks pour presque rien (John Salmons et un second tour de draft), Williams a atterri à Toronto sans savoir ce que l’avenir lui réserverait. Mais il a continué de travailler.
« Quand je suis arrivé à Atlanta, j’avais de grandes ambitions. Je pensais vraiment que j’allais pouvoir réussir et que j’allais finir ma carrière là-bas, proche de ma famille et de mes amis. Mais au bout de 39 matchs, je me fais les croisés. Pendant toute ma deuxième saison, j’ai simplement essayé de retrouver mon niveau pour avoir ma place sur le terrain… Mais ça n’a pas marché. Cet échange à Toronto m’a permis de devenir le meilleur sixième homme de la ligue dans une équipe jeune qui se construit une identité. Je dirai que ce trophée récompense mon éthique de travail. J’ai continué à croire que tout ce boulot de l’ombre allait payer. Et aujourd’hui, c’est le cas. »
Enclin à resigner en Ontario où il a trouvé une nouvelle famille, avec DeRozan qui l’a soutenu, Amir Johnson qui lui a servi de « tour guide » à ses débuts à Toronto, ou encore avec Masai Ujiri qui lui trouve que des qualités, Williams croque à pleine dents dans cette deuxième carrière qu’il a entamée au nord de la frontière. Reste à se relancer dans ces playoffs…
« Je savais que j’allais devoir changer mon jeu, mais j’ai toujours cru que je pouvais avoir un impact positif sur un terrain de basket. Je savais que je n’allais pas pouvoir courir aussi vite ou sauter aussi haut qu’auparavant mais ça m’a appris à être plus intelligent. J’ai travaillé sur d’autres aspects de mon jeu pour devenir plus complet. Cette saison, j’ai pris le plus grand nombre de tirs à trois points de ma carrière. C’est un chantier dans lequel je me suis lancé cet été. De recevoir cette récompense, c’est vraiment gratifiant pour moi. »
Propos recueillis à Toronto