Interview Jason Richardson : « L’été, je joue au foot dans une ligue amateur »

On le disait perdu pour le basket mais après une absence de plus de deux ans, Jason Richardson est aujourd’hui de retour sur les terrains de la NBA avec les Philadelphia 76ers. L’ancien double vainqueur du Slam Dunk Contest a répondu à nos questions avant le match entre les Sixers et les Washington Wizards.

Jason, qu’est ce qui a été le plus dur pour vous pendant ces deux années passées loin des parquets ?

C’est justement d’être éloigné des parquets et de ne pas pouvoir jouer au basket, ce sport que j’aime et qui m’a tant donné. C’est ça qui a été le plus difficile à vivre. Même si j’étais toujours au contact de l’équipe et de la NBA, j’ai eu du mal à accepter ma situation mais je me suis donné à fond pour pouvoir revenir.

Avez-vous pensé à certains moments que votre carrière était terminée ?

Oui, c’est arrivé… Je ne vais pas mentir. J’ai parfois pensé que je ne remettrais plus jamais les pieds sur un parquet. Mais je ne suis jamais laissé aller et j’ai continué à travailler dur, passer des heures et des heures en salle de musculation pour garder la forme. J’ai continué à suivre tous les traitements avec sérieux et détermination et me donner à fond dès que je franchissais une étape dans ma convalescence. Je suis heureux de voir que ça a payé.

Même si vous ne jouiez pas, vous étiez quand même au contact de l’équipe. Qu’avez vous pu transmettre aux jeunes joueurs des Sixers ?

Plein de petits détails, je pense. Des trucs de vétérans pour gérer au mieux la fatigue, la vie en déplacement, comment se comporter en dehors des terrains, etc… Rien de bien fondamental mais des petites choses qui comptent dans la carrière d’un joueur NBA.

Nerlens Noel et Joel Embiid ont eu aussi manqué toute une saison. Avez-vous pu partager votre expérience ?

J’ai passé beaucoup de temps avec Nerlens l’an dernier et je l’ai soutenu quand il n’avait pas le moral. Je lui ai toujours dit de s’accrocher et de ne rien lâcher parce que s’il se donnait à fond, il reviendrait encore plus fort et je crois que les efforts qu’il a fournis se voient sur le terrain. Même chose avec Joel. Je pense qu’on verra de grandes choses l’an prochain de sa part.

« Il est important de comprendre le monde dans lequel nous vivons et de parler d’autre chose que du basket. »

Et vous revoilà maintenant sur les parquets. Décrivez-nous votre expérience à votre retour en match officiel ?

J’étais comme un gosse. Et je le suis encore d’ailleurs. Je suis très heureux et reconnaissant envers tous ceux qui m’ont aidé. C’est une sensation fantastique que de pouvoir rejouer au basket.

Vous arrivez en fin de contrat. Allez-vous continuer à vous ou pensez-vous à la retraite ?

Je vais continuer à jouer, c’est une certitude. Je pense que j’ai encore deux ou trois saisons dans les jambes. La retraite, ce n’est pas encore pour moi.

Les Sixers ont visité la Maison Blanche hier. Aviez-vous déjà visité la première maison des Etats-Unis ?

Non, jamais. Cela a été une fabuleuse expérience de pouvoir visiter la Maison Blanche et de rencontrer le président Obama.

Votre coach Brett Brown organise régulièrement des débats avec les joueurs sur des questions d’actualité nationale et internationale. Que pensez-vous de cela ?

Je pense que c’est une excellente idée. Au-delà de notre statut de joueurs de basket, nous sommes avant tout des hommes responsables et certains sont des pères de famille. Il est important de comprendre le monde dans lequel nous vivons et de parler d’autre chose que du basket.

Au cours de votre carrière, sans citer de nom, avez-vous déjà eu des coachs qui ne se focalisaient que sur le basket ?

Bien sûr. Il y a deux écoles, mais je pense qu’il est bénéfique de s’ouvrir aux problématiques sociales, économiques et politiques de notre monde. C’est quelque chose que j’apprécie beaucoup.

Les playoffs approchent. Votre favori ?

Je ne sais pas… Je pense que ce sera très ouvert cette année. On devrait avoir droit à de très beaux playoffs et j’ai hâte de voir ça. Difficile de dégager une équipe du lot pour le moment.

On vous sait grand amateur de football (soccer). Comment vous est venue cette passion ?

C’est grâce à mes enfants, qui ont commencé à jouer au foot. Je ne connaissais pas grand chose à ce sport mais je m’y suis mis à mon tour et je joue dans une ligue amateur tous les étés. C’est un excellent moyen de m’amuser tout en gardant une bonne condition physique.

Avez-vous pu jouer malgré votre blessure ?

Oui, pas de problème. C’est une ligue de grands-pères. Pas de tacles glissés à notre niveau. (rires)

Quels sont votre équipe et joueur préférés ?

Mon club favori est Chelsea. C’est dommage qu’ils aient perdu face à Paris en Ligue des Champions. Et mon joueur préféré est Didier Drogba. J’ai été déçu quand il est parti en Chine mais je suis resté fan de Chelsea et j’ai été ravi quand il est revenu au club.

Propos recueillis à Washington.