Bojan Bogdanovic, retour sur l’itinéraire d’un prodige

Martin Odegaard, vous connaissez ? Ceux qui suivent aussi l’actualité footballistique lèveront le doigt en frimant d’un « évidemment, trop facile la question ». Le jeune prodige norvégien a squatté il y a un mois les écrans, les ondes et les colonnes. Signer au Real Madrid à 16 ans pour un salaire d’un million d’euros nets mensuels attire l’attention médiatique. Seize ans c’est aussi l’âge auquel Bojan Bogdanovic a quitté sa Bosnie natale pour le prestigieux club madrilène. La comparaison ne s’impose pas mais Basket USA est allé bavarder avec l’international croate pour comprendre son choix d’adolescent.

« Le Real m’avait repéré lors du championnat d’Europe U16 et quand tu joues dans un petit club comme le mien à l’époque, tu ne peux pas refuser une proposition d’un club pareil. C’était une décision difficile à prendre quand même car je suis parti seul et les premiers mois ont été compliqués. Tu es loin de ta famille pour la première fois, ce n’est pas évident de s’ajuster mais le basket c’est ma vie et il a fallu que j’apprenne cette vie là. Au final j’ai fait le bon choix car c’est ce qui m’a permis d’être en NBA aujourd’hui. »

« Rester en Europe était la bonne chose à faire »

Avant justement de rejoindre les Nets, l’arrière au shoot soyeux a préféré passer trois ans avec le Fenerbahce, avec qui il s’était engagé quelques jours avant la draft de 2011. Pourquoi attendre trois saisons avant de traverser l’Atlantique ?

« Parce que j’avais besoin d’être plus mature et un meilleur joueur, tout simplement. Chaque joueur possède son propre parcours et prend ses décisions en fonction de son caractère et de son développement. Mon parcours à moi c’était de rester trois saisons en Europe et je pense que c’était la bonne chose », répond l’intéressé.

Intronisé dans la cinq majeur puis remis sur le banc par Lionel Hollins, le rookie de Brooklyn (7,7 pts, 2,7 rbds) joue 23 minutes en moyenne et justifie son argumentaire. « Ce n’est pas évident d’avoir du temps de jeu quand tu débutes dans cette ligue et je suis content », se réjouit le natif de Mostar, comme Mirza Teletovic.

« Beaucoup de joueurs de l’ex-Yougoslavie signent des contrats professionnels quand ils sont encore très jeunes. Moi c’était à 15 ans, et c’est parfois plus compliqué pour nous de quitter l’Europe », nous explique-t-il.

Pour attaquer cette fin de saison, son frère Mirza n’est plus là, il joue moins mais rien ne fera vaciller ou douter le 31e choix du second tour de la draft.

« La vie est encore dure aujourd’hui en Bosnie », relativise Bojan.

Il fait bien.