[Les Français en NBA] 11e – Kevin Séraphin

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Ce vieil adage pourrait parfaitement correspondre à l’impact de la France sur la NBA. Encore absente des parquets nord-américains il y a moins de vingt ans, la France est devenue en l’espace de quelques années le premier pourvoyeur de talents, si l’on excepte évidemment les Etats-Unis. Pourtant, ce sont près de trente pays qui ont devancé l’Hexagone en envoyant l’un de leur ressortissant en NBA. Mais depuis 1997 et la sélection d’un certain Olivier Saint-Jean par les Sacramento Kings, ce ne sont pas moins de vingt joueurs tricolores qui ont foulé les parquets du plus prestigieux championnat du monde. Certains sont devenus des stars mondiales, d’autres ont connu des carrières respectables, et d’autres encore n’ont malheureusement pas réussi à y faire leur trou. Mais qu’importe, rien que le fait de pouvoir dire que l’on a eu la chance de jouer en NBA reste une réussite phénoménale, et Basket USA a décidé de classer les 20 joueurs français à avoir foulé un parquet NBA.

N°11 : Kevin Séraphin

Formé à: Cholet
Draft: 1er tour, 17ème choix par Chicago en 2010
Saisons: 4 (2010 à 2014 avec Washington)
Matchs en saison régulière: 247 (dont 31 comme titulaire)
Matchs en playoffs: 4
Moyennes: 6,4 points à 48,5%, 3,7 rebonds, 0,5 passe décisive
Totaux: 1577 points, 906 rebonds, 117 passes décisives
Record en carrière: 24 points (le 10 avril 2012 face à Orlando)

Awards: –

Son parcours:
24 juin 2010 : Sélectionné par les Chicago Bulls au 1er tour (17ème choix) de la Draft 2010.
24 juin 2010: Echangé par les Chicago Bulls avec Kirk Hinrich et une somme d’argent aux Washington Wizards contre Vladimir Veremeenko.

Gains: $7,802,194

Champion de France 2010 avec Cholet, Kevin Séraphin décide de se présenter à la Draft avec de bonnes chances d’être sélectionné au premier tour. De bonnes prestations avant la Draft le catapultent à Chicago 17e position mais il est immédiatement envoyé à Washington dans la foulée en compagnie de Kirk Hinrich. Les Wizards sont alors en pleine reconstruction et comptent sur le premier choix de la Draft, John Wall, pour relancer la franchise.

La première saison du Guyanais est compliquée. Malgré une rotation faiblarde dans la peinture, Séraphin ne joue que très peu et quand il reste, il s’agit le plus souvent pour le « garbage time. » Les Wizards enchainent les défaites mais le ciel s’éclaire un peu pour Séraphin au mois de mars. Même si son rôle reste limité, il intègre alors la rotation de Flip Saunders et joue même plus de vingt minutes à plusieurs reprises. Il signe une pointe à 12 points face au Thunder en fin de saison mais sa campagne de rookie reste décevante : 2,7 points et 2,6 rebonds en 58 matchs joués.

Malheureusement pour lui, sa saison de sophomore part sur les mêmes bases et l’on ne donne alors pas cher de ses chances de s’implanter durablement en NBA. Il ne joue en effet que six minutes au total lors des trois premiers matchs de la saison mais l’ancien chelotais parvient à renverser la vapeur et gagne petit à petit sa place au sein du groupe. Séraphin monte en puissance et devient un élément incontournable de l’équipe après le All-Star Weekend. Il intègre le cinq majeur et enchaine les performances de choix : 15 points et 11 rebonds face à Boston le 25 mars, 19 points et 10 rebonds face à Indiana le 4 avril, et surtout 24 points et 13 rebonds face à Orlando le 10 avril pour ce qui est encore le meilleur match de sa carrière. Avec 15,5 points et 7,0 rebonds de moyenne en avril, Séraphin semble alors promis à un avenir radieux au sein d’un groupe jeune et en pleine progression. Il participe aux Jeux Olympiques 2012 avec la France à Londres au cours de l’été.

C’est donc en toute logique que les attentes sont grandes pour sa troisième saison en NBA. Les Wizards décident de renforcer leur raquette en recrutant Nene et Emeka Okafor mais cela ne l’empêche pas de viser haut. Il commence la saison en fanfare : 19 points puis 16 points face aux Celtics puis trois double-doubles consécutifs entre la fin novembre et le début du mois de décembre. Mais le coach Randy Wittman n’est pas entièrement satisfait du rendement de son joueur et le temps de jeu de Séraphin décroit petit à petit jusqu’à être totalement sorti de la rotation après le All-Star Game. Heureusement, cela ne dure pas et Séraphin termine la saison sur une bonne note avec 9,1 points et 4,4 rebonds de moyenne.

Forfait avec l’équipe de France pour le Championnat d’Europe, Séraphin veut être prêt pour une saison décisive pour sa carrière en NBA. Une belle opportunité se présente pour lui avec la blessure d’Emeka Okafor mais les Wizards ne perdent pas de temps pour le remplacer et engagent le pivot Marcin Gortat. Peu utilisé par Wittman avec seulement neuf matchs à plus de vingt minutes, il montre de bonnes choses lorsque l’occasion lui en est donnée comme face à Dwight Howard et Houston le 23 janvier avec 18 points et une victoire pour les Wizards ou 19 points début février face à Portland. L’arrivée de Drew Gooden et l’émergence de Trevor Booker le repoussent définitivement vers le bout du banc et il est spectateur pendant les playoffs.

Malgré une raquette pleine à craquer, Séraphin fait le choix de rester aux Wizards pour la saison prochaine. Très doué sur le plan offensif, le staff lui pardonne rarement ses errences en défense. A lui de prouver qu’il peut s’installer durablement en NBA.