Toujours dans le cadre de la présentation de son documentaire « Gone In An Instant », Antoine Walker continue d’expliquer comment il est passé de la gloire à la ruine.
« J’aurais pu faire tellement d’autres choses, ça m’a piégé… »
À la décharge de l’ancien shooteur fou des Celtics, Walker ne fuit pas ses responsabilités et admet sa désinvolture dans la gestion de son patrimoine. Son récit reste néanmoins affolant.
« Ce que les gens ignorent pour la plupart, c’est que je n’ai pas forcément fait confiance à un individu en particulier. » dit-il à ESPN. « Le marché était vraiment en pleine récession et ça m’a piégé. Là où j’ai vraiment été stupide, c’est que j’ai mis mon patrimoine en garantie. Chaque année, j’avais l’occasion de le relever car il faut le renouveler et je ne l’ai pas fait. Au début, on faisait de l’argent, c’était du bonus qui rentrait. Et puis, vous savez, quand vous faites beaucoup d’argent et que vous avez traversé des choses difficiles, vous voulez vous lancer dans les affaires. Quand j’y pense, j’aurais pu faire tellement d’autres choses, que ce soit un restaurant, un magasin de chaussures ou un bar sportif. Il y avait tellement d’autres choses lucratives en dehors de l’immobilier, mais à ce moment là, cela marchait. Je voyais l’argent arriver. »
Également impliqué dans des problèmes avec les casinos de Las Vegas, Walker n’a pas nié sa culpabilité mais a tenu à minimiser les montants impliqués. Par ailleurs, il conseille à tous les sportifs actuels de ne pas se lancer dans les affaires avant d’avoir terminé sa carrière.
« Je n’étais pas passionné par l’argent quand je jouais, cela me semblait juste bien sur le papier. » poursuit-il. « A cette époque, ce n’est pas moi qui m’occupe de mon argent, ce n’est pas moi qui supervise. C’est pourquoi je raconte toujours aux gars de ne pas investir tant qu’ils n’ont pas fini car si on investit après sa carrière, on peut surveiller son argent. C’est quelque chose qui peut s’apprécier. »
« J’avais des dettes dès ma première saison… »
Selon lui, la plupart des joueurs manquent d’éducation, notamment en raison de leur provenance sociale.
« Je pense que nous sommes vulnérables car nous venons d’une culture très matérialiste, car généralement on vient de… nulle part. » affirme t-il. « En venant de milieux très pauvres, quand on a des opportunités de réussir, on aime dépenser et prendre du bon temps (…) Quand je suis arrivé dans la ligue, mon premier contrat était de 1,6 million de dollars. J’ai de suite acheté une maison à ma mère de 400 000 dollars, mon appartement à 300 000, puis deux voitures, et après vous devez vivre. J’avais des dettes dès ma première année ! Après les impôts, je ne gagnais que 800 000 dollars… »
Antoine Walker est loin d’être le seul joueur ruiné dans la ligue, mais c’est un des rares à avoir illustré cette déchéance avec autant de sincérité. Si son discours fait froid dans le dos, il a le mérite de pointer du doigt l’un des rares secteurs où la ligue est probablement impotente.
Malgré les stages pédagogiques, les joueurs sont bercés par les millions et la mélodie susurrée par leur environnement. Malgré les avantages procurés par les équipes (logement en déplacement, argent des repas,…), les trains de vie sont tels qu’une mauvaise gestion est difficilement rattrapable. À qui le tour ?