[Les Français en NBA] 19e – Antoine Rigaudeau

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Ce vieil adage pourrait parfaitement correspondre à l’impact de la France sur la NBA. Encore absente des parquets nord-américains il y a moins de vingt ans, la France est devenue en l’espace de quelques années le premier pourvoyeur de talent, si l’on excepte les Etats-Unis.

Pourtant, ce sont près de trente pays qui ont devancé l’Hexagone en envoyant l’un de leur ressortissant en NBA. Mais depuis 1997 et la sélection d’un certain Olivier Saint-Jean par les Sacramento Kings, ce ne sont pas moins de vingt joueurs tricolores qui ont foulé les parquets du plus prestigieux championnat du monde. Certains sont devenus des stars mondiales, d’autres ont connu des carrières respectables, et d’autres encore n’ont malheureusement pas réussi à y faire leur trou.

Mais qu’importe, rien que le fait de pouvoir dire que l’on a eu la chance de jouer en NBA reste une réussite phénoménale. Formés dans nos centres français ou dans le système universitaire américain, nos compatriotes de la NBA ont conquis la planète basket et le réservoir ne semble pas désemplir. Quatre joueurs draftés en 2013 et 2014 attendent d’ailleurs leur tour…

N°19 : Antoine Rigaudeau

Formé à: Cholet / Virtus Bologne
Draft: non retenu
Saison: 1 (2002-2003 avec Dallas)
Matchs en saison régulière: 11 (dont 0 comme titulaire)
Matchs en playoffs: 0
Moyennes: 1,5 point à 22,9%, 0,7 rebond, 0,5 passe décisive
Totaux: 17 points, 8 rebonds, 6 passes décisives
Record en carrière: 6 points (face à Atlanta le 18 février 2003)

Awards: –

Son parcours:

17 janvier 2003: Signe avec les Dallas Mavericks en tant qu’agent libre.
18 août 2003: Echangé par les Dallas Mavericks avec Evan Eschmeyer, Avery Johnson, Popeye Jones et Nick Van Exel aux Golden State Warriors contre Danny Fortson, Antawn Jamison, Chris Mills et Jiri Welsch.
5 septembre 2003: Coupé par les Golden State Warriors.

Gains: inconnus

« Le Roi déchu »

Le cas du « Roi » est sans doute le plus atypique de tous. Considéré comme l’un des meilleurs joueurs européens de sa génération, Antoine Rigaudeau est l’un des derniers joueurs d’une époque où les plus grandes stars du Vieux Continents étaient perçues comme de simples faire-valoir par les scouts américains, qui savaient souvent à peine prononcer leurs noms. Après avoir remporté l’Euroleague à deux reprises avec le grand Kinder Bologne et fait trembler l’Oncle Sam en finale des Jeux Olympiques de Sydney, Rigaudeau s’est lancé un dernier défi : celui de conquérir l’Amérique. Le club de Bologne, en proie à de grosses difficultés financières, a donc libéré son joueur vedette et Rigaudeau a été convaincu par l’offre de Mark Cuban et des Dallas Mavericks. Dirk Nowitzki et Steve Nash, les deux stars de la franchise, se réjouissent à l’avance de la venue du « Roi ».

Arrivé en grandes pompes en plein milieu de saison et attendu comme une pièce maitresse au sein de l’effectif de la franchise texane, le buzz ne dure malheureusement pas très longtemps…. Alors qu’il devait rapidement gagner du temps de jeu, Antoine Rigaudeau joue probablement le plus mauvais basket de toute sa vie. En difficulté face aux qualités athlétiques de ses adversaires, il souffre le martyre en attaque avec un atroce 2 sur 15 aux tirs lors de ses cinq premiers matchs. Incapable d’apporter la moindre onde positive au jeu des Mavs, il n’entre finalement en jeu qu’à onze reprises avant d’être totalement sorti de la rotation par Don Nelson, un coach qui n’est pas vraiment réputé pour sa patience.

Antoine Rigaudeau rejoint son coéquipier et compatriote Tariq Abdul-Wahad en tribune jusqu’à la fin de la saison. Dégouté par cette expérience qui lui laisse encore aujourd’hui un gout amer, Rigaudeau est utilisé pour ajuster la balance des salaires dans le transfert entre Nick Van Exel et Antawn Jamison avec Golden State au cours de l’été. Alors qu’il aurait pu jouer pour les Warriors, il préfère s’engager avec Valence en Espagne où il met fin à sa glorieuse carrière deux ans plus tard.

Si cette expérience a été un cuisant échec, Antoine Rigaudeau a au moins eu le mérite de partir à l’aventure.