Depuis son arrivée aux Spurs et particulièrement cette année, Boris Diaw surprend nombre d’observateurs américains par son apport dans le jeu des Spurs. Guère à l’aise dans des groupes et des systèmes individualistes, le capitaine de l’équipe de France s’épanouit au contraire dans le collectif texan où la passe, voire l’extra-pass, est le geste le plus important.
Pour lui, tirer n’est pas le plus important
Tandis que son meilleur ami, Tony Parker, s’extasie de cette soudaine médiatisation, « Babac » insiste simplement sur l’importance de cet état d’esprit collectif.
« Tout le monde accorde tellement d’importance au shoot » soupirait-il en conférence de presse. « Mais avant de tirer, tu dois bien défendre, tu dois dribbler et tu dois passer la balle une ou deux fois avant de trouver un bon tir. »
Depuis son arrivée en NBA, Boris Diaw met en avant l’équipe, la circulation de la balle, le partage. Régulièrement accusé de ne pas être suffisamment agressif, le Français clame que le tir est simplement surestimé.
« Tirer reste l’ultime séquence. Bien sûr que c’est important, si tu ne peux pas shooter, tu ne peux pas marquer » poursuit-il. « Mais être capable de passer la gonfle dans d’excellentes conditions mènera vers de bons tirs. Je pense donc que passer est sous-estimé, cela devrait être la plus grosse part de ce jeu. Quand tu bouges la balle, la menace vient de partout, cela devient difficile à défendre. »
Si ces valeurs n’ont pas toujours été approuvées par ces coachs (notamment Paul Silas, son coach aux Bobcats), le Français n’aurait pas pu trouver meilleur entraîneur que Gregg Popovich pour les mettre à profit. Pop ne prône pas autre chose, lui qui insistait après la défaite lors du match 2 sur l’attitude trop individuelle de ses joueurs.
« La manière dont ils jouaient, le style et la philosophie de Gregg Popovich et bien sûr, avoir Tony dans l’équipe, m’ont conduit à cette décision de les rejoindre » explique t-il. « Je voulais juste venir et aider d’une manière ou d’une autre. »
Popovich: « Boris élève le niveau de jeu… »
Ce n’est pas un scoop: son coach l’adore. Conquis par tant de polyvalence et son Q.I basket élevé, Gregg Popovich confie de plus en plus de tâches à Boris Diaw, quitte à ce que celui-ci prenne des libertés avec les systèmes pourtant millimétrés de l’équipe.
« Dans n’importe quelle équipe, il y a vraiment peu de joueurs capables de vraiment comprendre les notions des deux côtés du terrain » confiait Popovich à Spurs Nation. « En attaque, il peut scorer mais c’est aussi un sacré passeur. En défense, parfois il changera sur une action…ce n’est pas dans le plan de jeu mais lui seul voit ce qu’il faut faire. Son bon sens élève le niveau de jeu général de l’équipe quand il est sur le terrain. »
Lors du match 3, Boris avait à nouveau le ratio +/- le plus élevé de son équipe avec +20 en sa présence sur le terrain. Depuis le début de la finale, Diaw rayonne avec « seulement » 6 points, 8,3 rebonds et 4,7 passes de moyenne. Certains se demandent même s’il ne pourrait pas être élu MVP en cas de succès de son équipe. Si cela arrivait, pas sûr que Paul Silas veuille regarder la remise des trophées.