Houston Rockets : que vaut la relève ?

Artest parti, Yao indisponible pour la saison, T-Mac au physique toujours aussi incertain, les arrivées de Trevor Ariza et David Andersen n’avaient pas franchement rassuré les fans à Houston. Un rayon de soleil a pourtant pointé son nez, là où on ne l’attendait pas.
Parti à Las Vegas avec une équipe expérimentale formée de rookies et de joueurs revanchards, Houston espérait avant tout jauger ses recrues. Oui mais voilà, contrairement aux autres équipes où les joueurs tentaient de se mettre en valeur en réalisant des cartons offensifs inutiles, les jeunes houstoniens ont joué comme une vraie équipe, élaborant une défense collective étouffante (77,6 points concédés de moyenne) pour compenser leur petite taille et terminés invaincus (5-0). Pas de stars, pas de héros, mais un vrai sens du collectif forgés autour de combattants. Ça ne vous rappelle rien ? Bien sûr que si, les Rockets de l’an passé qui, sans Yao ni McGrady, ont poussés les futurs champions dans leurs retranchements. Alors, que vaut vraiment la relève ?
On a beaucoup parlé de Dejuan Blair comme probable steal de la part des Spurs. Chase Budinger, longtemps considéré comme un premier tour, n’a finalement été choisi qu’en 44ème position. Joueur intelligent, athlétique, bon passeur, il a surpris tout le monde en tournant à 17,8 points à près de 68% de réussite au shoot et pourrait vite apparaitre comme une des belles surprises du second tour. Budinger ne sera sans doute jamais une star en NBA mais ses fondamentaux et son QI basket en font un joueur de rotation extrêmement intéressant, capable d’apporter rapidement et de profiter facilement des systèmes. Sam Hinkie, vice-président des opérations basket de Houston, ne se trompait d’ailleurs pas au moment de juger son joueur :

Il a très bien joué. C’est un joueur très intelligent, un très bon passeur, et il l’a montré cette semaine. Il a la volonté de passer rapidement la balle en transition, est un bon passeur sur les pick-and-rolls et nous l’avons même utilisé comme meneur dans un match et il a été capable de remonter la balle. C’est une bonne expérience pour cet été de le laisser avec la balle en main pour voir ce qu’il en fait. Vous pouvez dire qu’il sait ce qu’il fait, en particulier offensivement.

James White, plus connu pour ses envolées de la ligne des lancers-francs que pour ses talents de basketteur, a également montré de bonnes choses, notamment en défense. Scorant 11,8 points par match, White est apparu appliqué, ce que Hinkie a noté :

Je crois qu’il a fait une très bonne semaine. C’était une chance pour lui de montrer ce qu’il avait travaillé dans son jeu et je dirais qu’il a été bon. Il ne fera pas les gros titres comme d’autres qui ont sorti de gros chiffres, puisque Chase a mené l’équipe aux points et Joey aux rebonds, mais il a bien joué.

Joey Dorsey, drafté l’année dernière et aussitôt échangé contre Nicolas Batum, fait également partie des bonnes surprises pour Houston. Ses 14,8 rebonds par match en ont fait le leader de la summer league dans le domaine et Hinkie pense qu’il est un « rebondeur du calibre de la NBA » mais mesure également ses limites :

Mais est-ce qu’il peut être aussi consistant dans les autres domaines pour avoir une carrière intéressante ? C’est la question. Les retours pour cette semaine sont bons. Il a bien joué et a fait juste ce qu’on voulait qu’il fasse. Ses pieds sont assez bons pour être une arme défensive, nous voulons juste qu’il fasse ce type d’effort de façon constante. Je dirais qu’il a eu une bonne semaine, et même deux bons mois depuis que notre série s’est terminée face aux Lakers. Il a été réellement investi et était beaucoup au gymnase, ce qui lui a permis de progresser. »

Houston, limité en taille et en talent individuel, va devoir s’appuyer sur des valeurs collectives pour espérer faire de cette saison une réussite et ne pas décevoir les fans. Et ce qu’a montré la relève permet un peu d’optimisme.