Du rififi à Rip City ?

Après plus d’une décennie de bons et loyaux services, Jason Quick du quotidien The Oregonian a décidé de jeter l’éponge… Fini les Blazers et la NBA, Quick ira s’occuper des Ducks d’Oregon, et plus particulièrement de leur équipe de foot US, parmi les meilleures du pays.

Mais avant de tirer sa révérence, Jason Quick en a profité pour vider son sac en revenant notamment sur plusieurs anecdotes croustillantes du vestiaire des Blazers.

Du temps des Jail Blazers

D’abord, il revient sur la période des « Jail Blazers » avec Rasheed Wallace, Damon Stoudamire ou encore Bonzi Wells et Ruben Patterson.

« Damon Stoudamire m’avait filé de bons conseils à l’époque. Il m’avait dit que j’allais me faire allumer par ces gars-là. Et de fait, je me faisais chambrer, on me jetait des ballons dessus et Rasheed me tirait dessus avec des élastiques pendant les interviews. Et Damon m’avait dit que même s’ils pouvaient feindre la surprise et l’énervement, tous ces joueurs savent quand tu dis la vérité. Et ils te respecteront si tu écris ce qui est vrai. »

L’émotion Brandon Roy

Puis, au moment d’évoquer son souvenir le plus fort, Quick est rapide à la détente en nommant directement son papier sur la retraite forcée de Brandon Roy, la dernière idole de Portland (encore à ce jour).

« Oui, c’était un article rempli d’émotions. Je crois que je me suis mis à sangloter. Je me sentais très proche de lui et je me souviens avoir senti les larmes monter. Et puis, j’ai dû écrire ça à 5h du matin, à partir d’une interview qui durait plus d’une heure. Mais j’ai fini juste à temps pour ma deadline. J’étais particulièrement satisfait de ce papier. »

L’affaire Batman

Et, « last but not least », comme on dit, Jason Quick revient également sur l’épisode de l’été dernier… qui met en scène Nicolas Batum. Quick explicite :

« Batum était probablement l’un de mes joueurs préférés dans l’équipe et je pensais qu’on avait une relation au beau fixe alors que lui traversait cet épisode de Minnesota. Je l’ai croisé en ville et je lui ai posé quelques questions. Mais son agent (Bouna N’Diaye) l’appelle entre temps et lui demande d’arrêter l’interview. Nicolas raccroche son téléphone et me dit que je ne peux pas publier l’interview. Mais il me dit aussi que quand le temps sera venu, je serai le premier à avoir les informations. »

« Fais moi confiance » lui aurait même dit Nicolas Batum en lui serrant les mains avant de partir. Pour Jason Quick, qui n’a ensuite jamais eu de nouvelles de l’ailier tricolore, c’est le silence radio. Pendant le camp d’entraînement, pendant la journée dédiée aux médias… jusqu’à ce match foiré de Batum à OKC.

Nicolas Batum : « Il ne fait pas partie de l’équipe, à ce que je sache »

« Tu me fais la gueule ou quoi ? » balance alors Batum au plumitif.
« Tu sais exactement pourquoi » lui réplique Quick.
« Je sais » reconnait le Blazer, « même ma copine me dit que ce n’est pas juste. Mais je n’ai jamais connu ce type de situation avant… et mon agent m’avait dit de ne pas répondre. »

Le fin mot de l’histoire revient tout de même à Nicolas Batum qui, interviewé par Hoopshype hier, a évoqué à nouveau cette affaire. Et le joueur n’y va pas par quatre chemins…

« Je me fiche un peu de tout ça à vrai dire. S’il veut parler des joueurs NBA comme ça, ça le regarde. Je ne m’attarde pas là dessus. C’est un gars parmi d’autres qui a quitté son boulot et va bosser ailleurs. Il ne fait pas partie de l’équipe à ce que je sache, donc ce n’est pas mon problème. »

« Batman » a mis le doigt où ça fait mal : les « beat-writers » de la NBA, disséminés aux quatre coins du pays, sont tout le temps auprès de l’équipe locale et des joueurs… mais ils obéissent à leur propre logique journalistique. La cohabitation n’est donc jamais aisée !