À sa sortie de la fac en 2003, on disait de lui qu’il « ne pourrait pas défendre sur une chaise pliante ». 10 ans plus tard, il se retrouve face à Joe Johnson, Paul George, Jimmy Butler. Des gars qui lui rendent au moins 20 centimètres et une bonne vingtaine de kilos. Et il ne s’en sort pas trop mal…
Dans la saison cauchemardesque des Wolves, Luke Ridnour (12 points, 4 passes de moyenne cette saison) évolue effectivement en tant qu’arrière titulaire aux côtés du magicien Ricky Rubio. Mais avec son mètre 88 et ses 78 kilos tout mouillé, l’ancien Sonic a bien de la peine. Il ne jette surtout pas l’éponge et il en récolte les louanges en conséquence.
Un vétéran qui ne fuit pas ses responsabilités
« Il est incroyable. On n’a aucun joueur de grande taille sur ce poste. Il se bat chaque soir. Il devrait commencer à fatiguer, mais c’est incroyable comment il arrive à jouer match après match et rester performant. Il sait faire tout ce qu’il faut pour jouer à ce poste, mais il n’a pas la taille », commente coach Adelman au Star Tribune.
Même son de cloche chez Terry Porter, l’assistant coach.
« Il a été un vrai guerrier. On lui a demandé énormément mais il s’est sacrifié sans compter. Et l’équipe est extrêmement reconnaissante pour les sacrifices qu’il fait chaque soir. Il se bat et s’arrache et griffe aussi fort qu’il peut. »
Pour le joueur, ça simplifie en fait les choses. Son approche du jeu en est d’autant plus aisée qu’il ne se pose plus de questions : il doit jouer dur ! Ce n’est pas forcément sa tasse de thé à l’origine, mais le meneur de formation est désormais un vétéran, et il assume complètement les responsabilités placées en lui.
« C’est un défi évidemment, mais je n’y pense pas, pour vous dire la vérité. On fait ça depuis maintenant deux ans. J’essaye juste de faire travailler mes adversaires le plus dur possible. Parfois, il n’y a pas grand-chose à faire. Je conteste le tir du mieux que je peux, j’essaie de les pousser un peu, de mettre les mains et d’utiliser ma vitesse pour détourner la balle. En fait, je joue dur, c’est tout ce que je peux vraiment faire. »
Il ne se plaint pas et ça plait à Kirilenko
Surtout, et ce qui plait à ses coéquipiers, c’est que Luke Ridnour ne se plaint pas. Propulsé sur le devant de la scène alors qu’il faisait les beaux jours de Seattle au point de faire les pré-sélections de Team USA en 2006, Luke Ridnour a depuis roulé sa bosse avec les Bucks et pour sa 3ème saison au sein des Wolves, il fait figure de (petit) totem.
Andrei Kirilenko, qui s’y connaît en sacrifice défensif, admire son coéquipier.
« Il ne se plaint jamais, j’aime ça. Il s’en fout. Avec ces capacités, son expérience, il peut défendre sur tout le monde. Je pense qu’il est même un peu sous-coté. Tout le monde pense qu’il est petit mais il peut défendre son terrain. C’est vraiment unique de voir un mec de sa taille être capable de défendre sur un autre gars à qui il rend une tête. »
Evidemment, cette situation n’est que du bricolage. C’est temporaire. Mais Luke ne veut surtout pas entendre les mots de son coach qui sous-entend que son écot offensif pâtit forcément de ses sacrifices en défense. Grand ou petit, ça ne change rien pour Ridnour.
« Peu importe sur qui je défends, je serai compétitif. »