Preview Playoffs 2009 : Portland (4) vs Houston (5)

La série la plus ouverte à l’Ouest sans aucun doute. Sur le papier, c’est 50-50 comme dirait l’autre, entre les jeunes loups de l’Oregon et les revanchards du Texas : les bilans sont quasi des copier-coller, à la maison (34-7 contre 33-8) comme à l’extérieur (20-21 pour les deux).

D’un côté, Portland (54-28), équipe la plus jeune des playoffs, entame la série avec le plein de confiance après avoir conclu la saison régulière sur six victoires consécutives. Le All Star Brandon Roy est le leader incontesté d’une équipe inexpérimentée mais impavide.

De l’autre Houston (53-29), qui sans T-Mac présente un bilan de 22-8 nanti d’un cinq équilibré et d’un Yao au sommet de son art à l’entame de la post saison. Houston veut effacer sa maudite série de six éliminations au premier tour et a les arguments pour.

Voici nos prévisions pour cette série avec une analyse, secteur par secteur.

– Les meneurs de jeu
Entre la mobylette Steve Blake et le dragster Aaron Brooks, le concours de vitesse s’annonce somptueux. Brooks (11,2 pts, 3 assists) a fait oublier Alston et on ne voit pas Blake (11 pts, 5 assists) lui causer des soucis en défense. Brooks devra avant tout assurer en up-tempo et bien servir Yao sur jeu posé. Blake lui possède une vraie qualité de shoots à trois points, il peut enflammer un match par séquence. Aucun des deux n’a jamais disputé une série auparavant. Difficile de donner un avantage précis sur ce match-up, aucun n’a l’expérience de cette pression si particulière des playoffs. Mais bon, il faut se mouiller et notre petit doigt nous fait pencher pour Brooks.
Egalité

– Les extérieurs
Roy-Batum (28 pts, 7 rbds) d’un côté, Artest-Battier (25 pts, 9 rbds, 5 assists) de l’autre. Un énorme défi en perspective pour notre Frenchie, qui sera une clef importante de cette série. Roy va devoir se coltiner la meilleure paire défensive de la ligue, l’avantage avec le rookie of the year 2006-07 c’est qu’il peut passer la balle les soirs de maladresse, et avec deux chiens de garde sur son dos il y en aura. Il a toujours souffert cette saison devant les Rockets. Nico’ pourrait avoir des libertés aux shoots, à lui d’en profiter. Ron-Ron a les crocs, Battier c’est du solide, Houston semble avoir les clefs défensives pour contrecarrer le plan de jeu de McMillan.
Avantage Houston

– Les intérieurs
Derrière Superman Howard, Yao (19,7 pts, 9,9 rbds) est le meilleur pivot de la ligue et ce n’est pas Joel Pryzbilla (5,5 pts, 8,7 rbds) qui devrait lui poser des problèmes. Oden est beaucoup à même mais son état de santé est un vrai problème. Il ne sera pas à 100% et n’est pas même sûr de jouer le premier match. Le géant chinois possède une alchimie énorme avec Luis Scola (12,7, 8,8 rbds) notamment dans la relation poste haut-poste bas. LaMarcus Aldridge (18,1 pts, 7,5 rbds) ne jouit pas de cette fusion avec ses acolytes de la raquette. Scola a les outils défensifs pour ennuyer Aldridge mais sur les duels dos au panier, l’intérieur des Rockets devrait dominer. Si Oden revient en forme au bon moment, chose improbable vu son manque de rythme, alors l’avantage de Houston sera moins évident.
Avantage Houston

– Les bancs
McMillan a beaucoup plus de cartouches de remplacement. Rudy, Outlaw, Oden, Rodriguez et Frye constituent un 5 très solide. Fernandez serait titulaire dans la moitié des franchises de la ligue. C’est le parfait joker. En face, si Wafer peut faire la différence sur ses coups de folie, il reste trop imprévisible et si Brooks passe à côté on voit mal Lowry assurer le travail. Yao lui n’a pas intérêt à se blesser car Mutumbo a maximum 15 minutes dans les pattes. Hayes et Landry sont des back-up honnêtes mais sans un collectif au top, ils seront transparents.
Avantage Portland

– Les coachs
Deux candidats sérieux au titre de coach of the year. McMillan fait un travail d’orfèvre avec ses jeunes cadors mais en face Adelman a l’expérience des playoffs sur le banc des Kings. Chacun a su mettre en place un collectif solide, équilibré et qui sait mettre en valeur ses stars. Sur les changements en cours de match, on donne avantage à l’ancien shooteur des Sonics.  Et en playoffs, ça compte. Demandez à Phil Jackson.
Avantage Portland

– La clé de la série
L’expérience. Sur les match-up, à part à l’intérieur, c’est quasi l’équilibre et la seule interrogation sera la capacité des deux camps à gérer la pression des playoffs. Houston n’a plus avancé au deuxième tour depuis 1997 et dans les têtes ça joue. Le syndrome est installé et ça pourrait attiser une nerveuse frustration. Portland n’a aucune pression et moins à perdre pour sa première apparition depuis 2003. Mais comment vont se comporter les Roy, Aldridge et Batum dans cet enfer de pression ? Le 7e match au Rose Garden sera aussi une des clefs car Portland est une machine à broyer dans son antre.

– Verdict
ESPN donne Portland gagnant. Pas nous. Sans un tir miraculeux de Roy à la sirène lors du premier des trois matches entre les deux équipes en saison régulière, Houston aurait réalisé le sweep. Les Rockets savent comment gêner Roy et ont montré avoir la clef pour faire déjouer les Blazers.

Pronostic : Houston 4-2