Thabo Sefolosha : « on a encore une série à gagner »

Alors qu’un vestiaire est sinistré, l’autre respire la joie et ça blague à tout-va.

En compagnie de Thabo Sefolosha qui gagne à chaque fois un peu plus de temps de parole de la part des médias américains, on évoque cette incroyable fin de match, l’avenir du Thunder et on regarde rapidement dans le rétroviseur pour constater une progression quasiment sans-précédent dans l’histoire de la Grande Ligue.

Instantanés d’Histoire !

Après ce match incroyable, la célébration, la remise du trophée, quel est ton sentiment à chaud ?

On a fait le boulot jusqu’à maintenant. C’est une grosse victoire ce soir. On n’a pas bien débuté, mais après la mi-temps on a réussi à inverser la tendance et on a remporté ce match.

Qu’est-ce qui s’est dit dans le vestiaire à la pause pour créer ce revirement ?

Je pense qu’en première mi-temps, on n’a pas joué notre jeu. Et on savait qu’en deuxième mi-temps, si on ne revenait à défendre fort et à se repasser la balle, on pouvait encore remporter la partie.

18 points de retard effacés en un quart-temps, c’était ébouriffant…

On a bien joué. On a le talent pour. Simplement il faut qu’on arrive à mettre l’effort nécessaire.

« On garde la tête froide »

Est-ce que tu te rends compte que tu es en Finale NBA ?

Pas encore. C’est bien mais en même temps, on n’a pas juste envie de la jouer, on a envie de la gagner.

Mais c’est déjà historique pour la franchise du Thunder…

Oui, ça fait plaisir pour l’équipe, ça fait plaisir pour les fans, ça fait plaisir pour tout le monde. Mais on a encore une série à gagner.

On te sent dans la retenue…

Non, je suis content, je suis content. Mais la barre est placée haut, en tout cas parmi les joueurs ici. On a envie de garder la tête froide et continuer ces playoffs.

Est-ce que tu peux essayer de mettre ce succès en perspective ?

C’est sûr que c’est un début d’aboutissement. Surtout quand tu sais qu’il y a trois ans, on finissait la saison avec 25 victoires, un truc comme ça, et que petit à petit, à force de travail, à force de bosser ensemble, on arrive à renverser la tendance comme ça et arriver maintenant à être en Finale NBA.

Est-ce que vous les joueurs, vous vous rendez compte que c’est incroyable cette progression si rapide ?

Je pense qu’on se rend compte mais depuis le début on sait qu’on a le talent pour et qu’on travaille dur pour ça. Maintenant, on récolte un peu des fruits de ce travail. D’être aujourd’hui champions de l’Ouest, c’est signe qu’on va dans le bon sens.

On sait la filiation qu’il y a entre le Thunder et les Spurs, est-ce que tu as la sensation qu’il y a eu passation de pouvoir. C’est le début d’une nouvelle ère ?

Peut-être (sourire malicieux). Je pense que c’est plus pour les coachs et les dirigeants ça, chez les joueurs [à part Mohammed, ndlr] aucun de nous n’a joué à San Antonio. On continue d’avancer. On a battu Dallas, les Lakers et maintenant les Spurs, ça fait une jolie brochette.

Maintenant, tu peux nous le dire, est-ce que vous avez un peu eu peur dans cette série, quand San Antonio était à 20 victoires de rang et vous menait 2-0 ?

Un peu, un peu. On savait que la série allait être difficile. On n’avait pas l’avantage du terrain, on va là-bas pour se prendre 2 défaites, ce n’était pas facile de rebondir. Mais on a une équipe avec beaucoup de joueurs de caractère et de talent, et on a réussi à le faire.

Tu es le premier Suisse à aller en Finale NBA, ça signifie quoi pour toi ?

Ça fait plaisir pour l’équipe, ça fait plaisir pour moi aussi évidemment car je sais d’où je viens et tout le travail pour en arriver là. Après j’attends de rentrer en Suisse pour voir ce qui se passera (rires)…

Une préférence pour votre adversaire en finale…

Peu importe, franchement, peu importe. Miami, c’est un peu plus chaud, donc si on peut avoir deux ou trois jours là-bas, ce serait cool. Mais sur le terrain, peu importe.