Carlos Boozer fait plier Denver

Construit pour le titre, Denver est éliminé dès le premier tour. Privés de leur entraîneur, puis de leur pivot Nene Hilario, les Nuggets se sont épuisés à effacer un débours de 15 points. Puis au moment d’emballer l’affaire, ils ont craqué.

Le Jazz se qualifie en six manches et il retrouvera, comme en 2008 et 2009, les Lakers sur son chemin.

Joey Graham a failli être le héros de la soirée. Le frangin de Stephen a enfilé son costume de facteur X dans le second quart-temps, enquillant 18 points pour permettre aux Nuggets de ne pas sombrer. Menés de 15 points (50-35), les Nuggets vont grâce lui, grignoter leur retard. C’est bien simple, on ne voit que lui. En moins de 5 minutes, Denver revient à -1 (53-52), et Graham a inscrit 15 des 17 points de son équipe. On a l’impression de revoir le Rodrigue Beaubois de la veille, dans un autre style évidemment.

Cela a le mérite de réveiller son équipe, et de leur permettre d’atteindre la pause avec 2 points de retard (56-54).

Mais le meilleur est à venir puisque Denver insiste, et un 3-points de Chauncey Billups leur offre même 8 points d’avance (64-56). Un 10-0 que l’on pense fatal pour le Jazz.

Mais les Nuggets vont déjouer, et leur nervosité, palpable depuis le début de la série, va réapparaître. Beaucoup de fautes, des balles perdues, et des shoots forcés.

Sans forcément très bien jouer, Utah en profite. Par Carlos Boozer d’abord, énorme sous les panneaux, puis par l’épatant Wesley Matthews, agressif dans le bon sens du terme.

Au début du money time, + 3 pour Utah mais Ty Lawson et Carmelo Anthony permettent à Denver de repasser devant (85-83). Chris Andersen se réveille (enfin…) et Denver conserve cette courte avance (91-89) à 8 minutes de la fin.

Mais le tandem Millsap-Matthews va inverser la tendance. 9 points de suite pour ce tandem pour donner 3 points d’avance au Jazz (98-95). Il n’y a rien de dramatique pour les Nuggets mais le souci, c’est que JR Smith est aux abonnés absents. D’habitude, c’est lui qui sort de sa boîte dans le money time. Mais là, il se fait surtout remarquer par sa mauvaise attitude. Il s’embrouille avec le staff et semble bouder sur le banc. Adrian Dantley tente un coup en sortant Chris Andersen et en remettant Graham en jeu. Il reste 6 minutes, et c’est jouable.

Sauf que Utah enquille avec un 11-0 pour passer le score à 106-95. J.R. Smith est rentré, et il n’a rien changé. La fin de match devient un affreux concours de lancers-francs. Chauncey Billups prend une technique, symbole d’une équipe qui voit son rêve s’envoler.

Au final, 112-104 pour Utah. Dans son salon, George Karl a dû déjà zapper. Il n’aime pas voir son équipe perdre sans lui. Ce soir, on a senti combien sa poigne et son influence sur les leaders de son équipe avaient fait défaut.

Pour le Jazz, c’est un « upset » inattendu lorsqu’on sait que l’équipe a évolué sans Andrei Kirilenko et Mehmet Okur. Mais le collectif du Jazz a eu raison des individualités des Nuggets.