Boston remporte la première bataille

Ce que craignaient les supporters du Magic est arrivé. Trop de repos, peu d’opposition aux deux premiers tours et un match dur, physique aura rendu l’avantage du terrain à Boston. Orlando, terriblement gêné durant trois quart-temps, aura bien tenté un come-back, retrouvant finalement son jeu d’attaque, mais cela n’a pas suffi. Et les Celtics remportent la première bataille (92-88) d’une guerre qui s’annonce longue et pénible.

Du jeu brouillon, une quantité incroyable de shoots ratés et deux bonnes défenses. Le début de match n’a sans doute pas ravi les fans de basket offensif. Bien en place en défense, les coéquipiers de Kevin Garnett s’en sortaient mieux grâce à une très intelligente stratégie offensive de coupes et mouvements sans ballon.

Matt Barnes, visiblement limité par ses problèmes de dos, était par ailleurs incapable de suivre les déplacements de Ray Allen qui en profitait allègrement. Paul Pierce, soulagé de la charge « LeBron James » se régalait lui aussi en isolation.

En face, le Magic peinait. Dwight Howard n’a toujours pas trouvé la solution face à Perkins qui le repousse systématiquement loin du panier et résiste parfaitement à sa puissance physique. Rasheed Wallace, au relai, n’était pas en reste pour frustré Howard, toujours trop limité offensivement pour devenir une solution fiable.

Surtout qu’à ses côtés, son armée de shooteurs se prenait les pieds dans le plat. Rashard Lewis, grand catch-and-shooteur mais incapable de se créer son propre tir, n’arrivait pas à se libérer. Dans un match heurté, tendu, les Celtics étaient venus en conquérants. Décidés à ne pas laisser une once de terrain à leurs adversaires, ils ralentissaient les mouvements adverses, usant de rotations défensives efficaces et d’un jeu très physique.

Les arbitres ayant décidé de laisser jouer, il fallait s’adapter. Sauf que le Magic, et Dwight Howard en première ligne, préférait se plaindre. Et Rasheed Wallace, toujours là pour aider un adversaire à rentrer à l’asile, continuait à rendre fou le jeune pivot. De bonnes fautes, un bon passage offensif et les Celtics pouvaient regagner les vestiaires sereins, sûrs de leur force.

Un énorme passage de Jameer Nelson ramenait le Magic à 3 petits points. Paul Pierce prouvait alors sa valeur dans les moments chauds. Avec du sang glacé dans les veines, il remettait les Celtics sur les rails. Boston recréait l’écart avant que Stan Van Gundy ne fasse enfin sortir Matt Barnes, totalement hors du coup.

Vince Carter attaquait le cercle et permettait aux siens d’entamer le dernier quart avec un infime espoir. Car les Celtics ont pris la mauvaise habitude de laisser filer leur avance cette année. Et le jeu de passes du Magic, porté disparu pendant 36 minutes, refaisait finalement surface. JJ Redick, sans doute pas étranger à la chose, avait entamé la rébellion. Williams puis Pietrus à longue distance rendaient la fin de match intéressante.

Rajon Rondo, peu en vue offensivement, drivait pourtant bien son équipe pour maintenir l’écart. L’intensité défensive du Magic haussait encore d’un ton, les Celtics étouffaient, perdaient des ballons et JJ Redick, encore lui, replaçait Orlando à 5 petits points. Il se jetait ensuite sur un ballon, récupérait l’entre-deux et Dwight Howard, bien présent au rebond offensif, réduisait encore l’écart, malgré une énorme faute non sifflée de Rasheed Wallace.

26 secondes à jouer. Le Magic tardait à faire faute sur Paul Pierce qui, en assassin froid, ne ratait pas. Vince Carter provoquait la faute à 10 secondes du terme. Il marquait le premier et ratait intentionnellement le second. Et Jameer Nelson, oui, Jameer Nelson s’envolait et rentrait la claquette. Deux points d’écart à nouveau. 90-88.

Faute sur Ray Allen qui, en grand spécialiste de l’exercice, ne ratait pas ses lancers (92-88)Rashard Lewis échouait à nouveau 3 points et c’en était fini.

Boston a repris l’avantage du terrain et a montré de jolies choses. Pas en rythme en début de match, le Magic a peut-être perdu ce combat mais inutile de suranalyser cette défaite. Il y a 5 heures, le Magic était la meilleure équipe de la ligue et jouait un basket de rêve. Dans quelques heures, on annoncera sans doute leur mort un peu partout, on reparlera du jeu offensif limité d’Howard et du manque de « clutch » de Vince Carter.

Mais cette bataille sera longue, compliquée et difficile. Et le vainqueur sera beau.