Orlando se fait respecter à domicile

Dans une Amway Arena en fusion, peinturlurée de bleu et de blanc en veux-tu en-voilà, le Magic entamait sa deuxième partie de saison face à un adversaire qu’il sait coriace mais aussi et surtout largement à sa portée.
A l’arrivée, un Game 1 de qualité avec des Bobcats qui ont chèrement vendu leur peau malgré la blessure de Stephen Jackson. Auteur d’un incroyable 3-points dans le money time, Mike Piétrus est le facteur X du match pour Orlando.

Le début de match est très intense, avec un Boris Diaw en verve. Des bons mouvements près du cercle pour le Français qui score 6 points en premier quart (et en tout). Son coéquipier Gerald Wallace se montre adroit à l’extérieur sur ses deux premiers shoots. Les deux équipes se répondent du tac au tac, jusqu’à ce que Jameer Nelson monte sérieusement en température. Avec 12 points des 19 de son équipe, le micro meneur portait les siens vers un premier écart (24-12). Dwight Howard était lui assez timoré en attaque, mais sa présence était outrageuse en défense : 6 contres dans le premier quart. 11 points d’avance pour les locaux à la fin de la période : 31-20.

Dans le second quart, c’était le moment pour les bancs de briller. Et pour Orlando dernièrement, c’est Mickael Pietrus qui se montrait à son avantage. Il continuait son embellie printanière avec trois flèches derrière l’arc. Avec 11 points en 10 minutes, MP20 était l’efficacité personnalisée (plus le show). Et avec l’amiral Nelson toujours aussi impressionnant de maîtrise – avec un fade away jump shot de grande classe sur Diaw notamment – le Magic poursuivait sa marche en avant. Le jeu rapide des Cats était bien endigué par la défense d’Orlando même si Gerald Wallace prouvait son statut All Star. Mais dans cette première mi-temps, la magie opérait à plein tube. Et la preuve en était cette action doublement incroyable à la fin des 24 premières minutes : sur un rebond cafouillé, Wallace se jetait dans la bataille et se cognait violemment contre le genou de son coéquipier Jackson qui restait au sol alors que Nelson (encore lui) remontait le terrain à toutes bringues pour allumer la mèche des 10 mètres et faire frissonner le nylon, en même temps que la salle s’embrasait. 59 – 43 au tableau d’affichage.

Au retour des vestiaires, on apprenait que Jackson avait subi un examen qui révélait une distension des ligaments de son genou gauche. Malgré cela, il tient bien sa place sur le court. Et de fait, boitillant à l’occasion, Captain Jax remettait le bleu de chauffe et n’avait de cesse de partir à la corde sur Howard qui commettait sa quatrième faute. A 7 :50 de la fin de la période, Superman allait s’asseoir sur le banc et son Magic s’endormait sur ses lauriers. Charlotte suivait à la lettre les conseils de leur gourou de coach :

« On doit leur taper sur le nez -punch ‘em in the nose- et ne pas accepter leur domination. »

Gerald Wallace récoltait les rebonds et les Bobcats revenaient dans la partie. Après avoir accusé un débours de 22 unités, les protégés de MJ bossaient sans relâche en défense et infligeaient un 23 à 11 au Magic. Rashard Lewis qui prenait ses responsabilités en attaque brisait un 10-0. Mais Charlotte était bien dans le match à la fin du troisième quart (76-66).

Scène de playoffs dans le 4e : Stephen Jackson qui trépigne sur le banc de Charlotte. Il reste debout, hésitant entre la douleur de son genou touché et son envie incommensurable de compétiteur. Avec 18 points et 9 rebonds, il effectuait une prestation remarquable de courage. Larry Brown le laisse au repos car son escouade revit. Par Raymond Felton retrouvé (10 de ses 19 points dans le crunch) et l’omniprésent Gerald Wallace (25 points et 15 rebonds), les Bobcats revenaient sur les talons d’Orlando (77-83 à 5 minutes du terme). Mais JJ Redick à trois points, puis Dwight Howard sur une claquette dunk, et enfin MP20 pour un trois points venu d’ailleurs shooté depuis le dos de Gerald Wallace, remettaient le Magic dans le bon sens.

Avec six points d’avance à une minute de la fin, Orlando finissait le travail sur la ligne de réparation. Nelson terminait avec le total rondelet (et record personnel) de 32 points. Pietrus avec 14, et Redick à 10, le banc participait à la fête. 98 à 89 à l’heure des comptes et une victoire méritée pour le Magic.

Charlotte est loin d’avoir démérité. Et ce match fut par ailleurs de très bonne facture. Une belle intensité, des actions spectaculaires, de l’adresse (surtout en première mi-temps) et un match de séries formaient les ingrédients d’une rencontre très plaisante. Et pour l’anecdote, Dwight Howard, pourtant faiblard (5 points, 7 rebonds), arrivait quand même à faire parler de lui avec le record de la franchise floridienne pour ses 9 contres. Il faudra une meilleure tenue du ballon (14 turnovers contre 7) et une adresse à trois points bien meilleure pour que les Bobcats puissent accrocher la victoire pour la seconde manche. Pour Orlando, Carter (12 points à 4/19 et 6 fautes) et Howard auront à se faire pardonner leurs performances mi-figue mi-raisin.