Tous les mardis, “La course au MVP” vous propose de retrouver un Top 5 des candidats potentiels au titre de Most Valuable Player.
Cette semaine, nous nous intéressons aux Denver Nuggets, et plus particulièrement, au « cas » Carmelo Anthony/Chauncey Billups. Depuis le début de saison, les deux joueurs sont régulièrement mentionnés dans les différentes courses au MVP de la planète basket.
Si dans 99.9% des cas, Anthony apparaît devant Billups, certains spécialistes ne voient pas les choses de cette façon.
Actuellement seconds à l’Ouest, avec un bilan de 47 victoires pour 23 défaites, les Nuggets seront un adversaire très coriace lors de ces playoffs. Mais lorsque la post-saison démarrera, qui, de Anthony ou de Billups, sera considéré comme le MVP de Denver ?
Cette année, la « lutte » qui oppose Carmelo Anthony à Chauncey Billups dans la course au MVP est assez intéressante. Cela est dû au fait qu’ils sont les seuls coéquipiers présents cette saison dans les débats pour le titre de MVP. Ils pourraient être en compétition avec, au moins, un autre binôme pour le titre de « duo de l’année », comme Williams et Boozer. Mais au Jazz, même si Boozer réalise une très bonne saison, beaucoup lui préfèrent DeRon Williams pour le titre de Most Valuable Player 2010. Ce qui est d’ailleurs le cas ici aussi.
Williams et Boozer sont pourtant les seuls coéquipiers à apparaître dans le top 10 des double-doubles réalisés cette saison (46 pour Boozer, et 36 pour Williams). Mais dans le cas de Anthony et de Billups, c’est différent, et la principale raison est la suivante : Chauncey Billups n’a pas des statistiques de MVP. Toutefois, son impact sur le jeu est indéniable, et c’est en grande partie pour cela qu’il est cité dans la plupart des prévisions pour le titre de MVP.
Comme je vous le disais, dans quasiment 100% des cas, Camelo Anthony est mieux placé que son coéquipier lorsqu’on parle de candidats au titre de MVP. Melo a démarré la saison en trombe, et il est cité depuis le début, comme un candidat potentiel au titre. Toutefois, lorsque de petites blessures ont éloigné Anthony des terrains, Billups s’est retrouvé seul à la tête de l’équipe, et ses très bonnes performances ont permis à Denver de garder le rythme. C’est à partir de ce moment là qu’il a également été cité aux cotés de son coéquipier.
Sans Anthony, Billups a fait gagner Denver, mais pas l’inverse
L’argument qui revient le plus régulièrement dans ce débat, et surtout chez les défenseurs de Billups, c’est celui qui consiste à dire que ce dernier s’en est mieux sorti sans Anthony que l’inverse. Statistiquement, cet argument n’est pas faux. Sans Chauncey, Anthony a eu beaucoup de mal à faire gagner Denver. Une victoire seulement en 5 matchs, une moyenne de 26.4 points, 7.6 rebonds, 4.4 passes, 1.2 interceptions, et un pourcentage de réussite aux shoots très en dessous de ses habitudes, avec 40% aux shoots, 25% à 3 points et 75.5% aux lancers-francs.
De son côté, Billups a parfaitement su combler l’absence de Melo, et a mené les Nuggets à 7 victoires en 10 matchs, avec une ligne de stats bien plus remplie qu’à l’accoutumée : 23.3 points, 3.4 rebonds, 7.2 passes, 1.5 interceptions, ainsi qu’un pourcentage de réussite de 43.0% aux shoots, 46.0% à 3 points et 88.3% aux lancers-francs.
Ce sont ces 10 matchs qui, en grande partie, ont contribué à alimenter le débat. Le problème des chiffres, c’est qu’il y en a toujours qui prouvent l’inverse de ce que vous avancez. Ainsi, on remarque que Denver a remporté 2 de ses 4 matchs sans aucun de leurs deux leaders. Cela veut-il dire pour autant que les Nuggets pourraient se passer de leurs deux stars sans que cela ne se fasse trop ressentir ? Evidemment que non.
Même si les chiffres parlent en faveur de Billups, il est difficile de faire ce genre de comparaison. Il faudrait une saison entière pour comparer, et pas seulement quelques matchs éparpillés dans la saison.
Chauncey Billups est un patron sur le terrain. Comme Mark Kiszla du Denver Post, je pense même que Denver pourrait le nommer joueur-entraîneur, lorsque George Karl, le coach de Denver qui lutte actuellement contre une grave maladie, ne peut pas tenir son poste sur le banc des Nuggets. Billups sait rassembler, et ses coéquipiers le respectent. C’est surtout pour cela qu’il est difficile de la qualifier simplement de lieutenant. Mais c’est un terme qui ne colle pas plus à Anthony.
Anthony est l’un des meilleurs joueurs de la ligue
Soyons honnête, les statistiques ont une importance capitale au moment du vote final. Même si cela ne représente qu’une partie de ce qu’un joueur apporte à son équipe, celles de Melo font de lui l’un des meilleurs de la ligue, et donc, de son équipe. Il ne faut pas oublier une chose, depuis son arrivée dans la ligue en 2003, Anthony est toujours parvenu à emmener son équipe en playoffs. Ce fut le cas dès sa première saison, alors que Denver n’avait plus participé à la post-saison depuis la saison 94-95 !
Certes, ils n’ont jamais réussi à passer le premier tour jusqu’à que Billups arrive. Mais Carmelo s’est toujours battu pour son club, et depuis le temps, il s’est imposé comme le leader naturel des Nuggets.
En moyenne, Denver a gagné 46.2 matchs par saison depuis l’arrivée de Melo, et n’oublions pas qu’ils avaient même atteint les 50 victoires l’année précédent le transfert de Billups. Statistiquement, les Nuggets sont passé de 50 à 54 victoires après l’arrivée de Billups. Mais ce qu’a apporté ce dernier, c’est son expérience. A son arrivée, il venait de jouer 6 finales de conférence consécutives, il avait déjà remporté un titre de champion, et un titre de MVP des finales. Un palmarès qui force le respect.
Melo, qui aura 26 ans en mai, n’a pas la même expérience que son coéquipier. Mais cette saison, il semble avoir énormément gagné en maturité. Déjà à l’été 2008, Anthony avait brillé lors des J.O., où il avait d’ailleurs été nommé meilleur joueur du tournoi. Lui que certains trouvaient trop « perso », a su prouver qu’il était parfaitement capable de se mettre au service du collectif, et de briller au milieu d’une pléiade de stars. Dès le début de saison, Melo est resté sur cette bonne dynamique. Sa défense s’est améliorée, et rappelez-vous que, jusqu’à la mi-décembre, certains l’annonçaient déjà comme le MVP de cette saison 2009-2010.
C’est pour cela que, même s’il est vrai que Billups a su faire gagner Denver en son absence, il ne faut pas pour autant dénigrer le travail accompli par Anthony cette saison.
Je pense sincèrement que Melo recevra plus de votes que son coéquipier pour le titre de MVP. Billups n’a pas les stats qui vont avec ce trophée, et, même si son impact n’en demeure pas moindre, cela rend la chose moins quantifiable. Mais ne minimisons pas non plus l’impact de Melo sur son équipe. En réalité il ne faut pas chercher à savoir qui est le lieutenant de qui dans cette histoire. Ils sont, tout simplement, deux leaders. Cette situation pourrait leur coûter quelques voix à chacun lors du vote final, mais en définitive, l’absence de l’un, ou de l’autre, pourrait coûter beaucoup plus chère aux Nuggets.
1-LeBron James (1)* : 29.7pts, 7.3reb, 8.5pd, 1.7int, 1.1ctr, 3.4bp, 50.1% Tirs, 34.6% 3pts, 77.3% LF
2-Kevin Durant (2) : 29.7pts, 7.5reb, 2.8pd, 1.3int, 0.9ctr, 3.4bp, 47.4% Tirs, 36.0% 3pts, 89.2% LF
3-Kobe Bryant (3) : 27.6pts, 5.3reb, 5.0pd, 1.7int, 0.3ctr, 3.1bp, 45.9% Tirs, 32.1% 3pts, 82.1% LF
4-Dirk Nowitzki (4) : 25.1pts, 7.7reb, 2.6pd, 0.8int, 1.1ctr, 1.8bp, 47.8% Tirs, 35.1% 3pts, 90.4% LF
5-Carmelo Anthony (5) : 28.8pts, 6.7reb, 3.4pd, 1.3int, 0.4ctr, 3.1bp, 46.2% Tirs, 31.4% 3pts, 83.1% LF
Mentions spéciales (dans le désordre) : Chauncey Billups, Dwight Howard, Steve Nash, Deron Williams, Dwyane Wade.
Crédit photo : DR
*() : Classement semaine précédente.