Lors de sa dernière année chez les Bulls, Michael Jordan a touché 33 140 000 dollars de salaire. En plus des contrats publicitaires, « Son Altesse » racontait qu’il touchait par jour un million de francs (environ 150 000 euros) !
Des sommes énormes, mais à l’époque, un refrain revenait très souvent : Michael Jordan est le joueur le plus sous-payé de la ligue, car il rapporte beaucoup plus que ce qu’il ne coûte.
Aujourd’hui, et en pleine négociation salariale, le débat refait surface. C’est l’excellent Adrian Wojnarowski de Yahoo! Sport qui pose le débat : et si les superstars de la NBA étaient sous-payées ?
70 millions pour Kobe Bryant ?
Adrian Wojnarowski explique qu’un joueur comme Dwyane Wade va coûter à son club de Miami 15.5 millions de dollars l’an prochain. Et que pour un joueur, qui remplit la salle, fait vendre des abonnements, passe à la télévision, ce n’est pas normal qu’il soit prisonnier d’un système financier.
Cette démonstration est valable pour toutes les superstars NBA. Ces joueurs, parfois des légendes pour certains, tiennent l’économie de la ligue entre leurs mains. Sans eux, pas de spectacle donc pas de dollars pour la NBA. Pour Wojnarowski, il faut laisser les propriétaires décider de la somme à donner en fonction des revenus que le joueur fait rentrer. Ensuite, la somme est proposée au joueur. Wade a expliqué à Yahoo ! qu’il serait aux alentours des 50 millions de dollars par saison, si cela était le cas.
En privé, Jerry Buss aurait confessé que Bryant, qui touchera 25 millions l’an prochain, rapportait peut-être 70 millions par an aux Lakers.
Tout joueur est inestimable ?
Que valait des joueurs comme Shaquille O’Neal au temps des Lakers, Kevin Garnett à Minnesota ou encore LeBron James à Cleveland ? Probablement beaucoup plus que ce qu’il gagnaient. Mais les propriétaires sont conscients de cela et ne semblent pas enclin à couper ce type de contrat à ce type de joueurs. Les contrats à plus de 20 millions de dollars d’accord, mais pas pour tout le monde.
Le vrai problème vient du fait que les joueurs « moyens » profitent de ce système. C’est pourquoi un Joe Johnson, un Rashard Lewis ou avant un Allan Houston touchaient autant d’argent, alors que sportivement, ils sont ou étaient en dessous des superstars de la ligue.
Pour contrer ça, il faut réformer le système et trouver un autre moyen de classer les joueurs selon leurs valeurs, ce qui est d’habitude le rôle du salaire dans le monde du sport. En football, c’est le cas, si la valeur des transferts n’est pas toujours cohérente, le salaire si. En NBA, les meilleurs joueurs ne sont pas toujours les mieux payés, c’était le cas avec Jordan lors de son premier triplé et encore aujourd’hui avec LeBron James ou un Derrick Rose, les deux derniers MVP.
Un nouveau système
Il faut donc créer un nouveau système, et c’est tout sauf facile. Plusieurs solutions pointent le bout de leur nez mais elles ne tiennent pas.
Donner à peu près la somme que les joueurs rapporteraient ? Rien n’est jamais sûr, une blessure ou tout simplement un rendement moyen viennent tuer toutes les préavisions. Ensuite, donner 70 millions à Bryant n’est-ce pas énorme et presque ridicule ? De plus, les franchises ne gagneraient pas d’argent, si elles donnent tout ce qu’elles gagnent…
Faire des proposition aux joueurs et compter sur de la morale ? Évidemment qu’un Joe Johnson va prendre 20 millions/saison si on lui propose. C’est en quelques sorte le système actuel. Aucun joueur ne va refuser de l’argent, sous prétexte qu’il ne la mérite pas.
Créer un salaire fixe avec une commission possible ? On l’a vu par le passé, certains joueurs réalisent des bonnes saisons juste avant la fin de leurs contrats. Ils touchent le pactole puis après ils sont sur le déclin. Seulement comment mesurer ces commissions, est-ce le joueur, le propriétaire ou un tiers qui décide ?
Un des gros points de la négociation
Si les stars NBA seront à la réunion ce soir, c’est pour faire évoluer les négociations mais aussi pour parler de ce problème. La situation est très complexe et aucune solution ne semble prendre le pas sur l’autre. Une chose est sûre : le système actuel n’est pas bon. Il faut donc le changer, mais comment ? C’est l’objectif des joueurs et des propriétaires.