« Pas de classe, pas de couilles » : c’est en ces termes que Michael Malone a réagi au renvoi (surprise) de Mike Brown chez les Kings.
Il faut dire que l’entraîneur des Nuggets est plutôt familier des méthodes de la franchise californienne, pour s’être lui aussi fait virer par celle-ci il y a dix ans, après une saison et demie.
« Je n’ai pas été surpris de son renvoi, car j’ai été viré par la même personne » a-t-il rappelé, en référence à Vivek Ranadive, le propriétaire de Sacramento. « Ce qui me fait vraiment chier, c’est qu’ils ont perdu un cinquième match de suite, une défaite difficile à avaler, qu’ils se sont entraînés dans la matinée, qu’il a répondu à la presse et qu’il se trouvait dans sa voiture pour aller à l’aéroport et s’envoler pour Los Angeles, quand ils l’ont appelé pour le renvoyer. »
De Coach de l’année à licencié en un an…
Michael Malone, assistant de Mike Brown à Cleveland sur la fin des années 2000, n’était pas le seul entraîneur à s’étonner du licenciement du Coach de l’année 2023, remercié à peine un an et demi plus tard par les Kings, alors qu’il avait mis fin à une période record de disette à Sacramento en accrochant les playoffs après 17 ans d’attente.
Des Kings certes en difficulté (13-18), mais pas pour autant dans un état inquiétant comparé à d’autres années. Même si le fait d’évoluer dans l’impitoyable conférence Ouest (12e place) a également dû peser dans la balance…
« Il a enregistré un bilan de 107 victoires et 88 défaites lors de son passage là-bas » a indiqué Jamahl Mosley, coach du Magic. « Il a un peu changé la culture en place grâce à son travail. Et je le dis car c’est un ami proche, pas uniquement un collègue. Il a été un mentor pour moi et je sais à quel point il est bon, à quel point il est méticuleux et à quel point il a aidé à ouvrir la voie pour beaucoup d’entre nous aujourd’hui dans cette ligue. »
« On déteste toujours voir ça… » a ajouté Tom Thibodeau, entraîneur des Knicks doublement nommé Coach de l’année, comme Mike Brown. « Mais ça fait partie de notre job. C’est une personne incroyable et un excellent entraîneur. C’est malheureux. »
Des collègues « choqués »
Comme souvent, le métier d’entraîneur est ingrat puisque ce sont les premiers fusibles à sauter quand les choses tournent mal. Peu importe ses accomplissements et peu importe sa faible influence dans la construction d’un effectif. Au grand dam de Rick Carlisle, le président du syndicat des coaches.
« J’ai eu le privilège de travailler avec Mike quand j’entraînais à Indiana pour la première fois » s’est d’abord souvenu le technicien des Pacers. « Je le vois comme l’un des porte-étendards de l’intégrité pour notre profession et je suis absolument choqué de cette décision. »
Et de poursuivre : « Il retombera certainement sur ses pieds, mais si vous regardez tout le travail qu’il a accompli et le redressement qu’il a opéré, c’est vraiment difficile de croire que cette décision a été prise. Mais les équipes ont le droit de le faire, c’est leur choix. Mike est un super mec et un super connaisseur de basket. Il est l’un des piliers de notre profession. »