Sans doute que Jordi Fernandez a connu un sentiment mitigé vendredi. D’un côté, le sélectionneur canadien a enregistré une troisième victoire en trois matches dans le groupe B, le « groupe de la mort », confirmant le haut niveau et le potentiel du Canada dans ces Jeux olympiques 2024.
De l’autre, ce dernier succès a entraîné l’élimination de l’Espagne, son pays natal puisque le nouveau coach des Nets est né à Badalone. Cette sortie au premier tour de la Roja confirme les difficultés récentes de la nation ibérique, qui a perdu au fil des ans les membres de sa génération dorée et qui doit faire avec un effectif désormais moins talentueux.
« On l’a vu au fil des années, des succès de ce programme, c’est une équipe qui se bat jusqu’à la fin, qui va tout tenter, une défense de zone, une boîte, de la pression etc. Je trouve qu’ils ont fait un travail incroyable », déclare le coach canadien après la rencontre.
Pas une fin, mais une « continuation »
Oui, la Roja a remporté l’Eurobasket en 2022, mais depuis les Jeux de Tokyo, le bilan est négatif : 6e au Japon, puis 9e à la Coupe du monde 2023 et enfin ces Jeux de Paris ratés. Les sublimes années entre 2006 et 2012, où les médailles pleuvaient dans toutes les compétitions internationales ou presque, commencent à sembler loin.
Mais Jordi Fernandez se veut rassurant. « On voit des joueurs comme Santi Aldama et les jeunes, ceux que j’ai coachés à 18-19 ans, qui ne sont pas encore au top », rappelle-t-il. « Ce programme va faire ce qu’il sait faire : être compétitif, jouer correctement, être organisé, bien coaché. Il n’y a pas Marc et Pau Gasol, ni Juan Carlos Navarro, Rudy Fernandez, Ricky Rubio, José Calderon. Mais il y a d’autres joueurs. »
Le coach des Nets peut donc assurer que cette élimination précoce « n’est pas la fin de quoi que ce soit mais une continuation ». C’est en revanche bien la fin de l’aventure pour Rudy Fernandez, dont l’immense carrière s’est arrêtée vendredi.
« Je le connais depuis qu’il a 17 ou 18 ans. J’ai énormément de respect pour lui. Ce fut un honneur de le connaître, d’avoir été témoin de sa carrière. Je ne sais pas si un autre joueur pourra jouer six fois ou plus les Jeux olympiques. Grâce à lui, j’ai aimé le basket pendant très, très longtemps », conclut Jordi Fernandez.