Les Finals, c’est la quintessence du microcosme NBA. Le moindre bruit de couloir est amplifié. Les erreurs des joueurs sont disséquées, les défauts exacerbés, les idoles mythologisées. Bref, dans un sens comme dans l’autre, tout est à prendre avec des pincettes.
Basket USA, qui ne perd jamais le nord, vous propose d’y voir clair dans le brouhaha médiatique qui entoure les stars des finales en comparant les trajectoires opposées de Dirk Nowitzki et de LeBron James.
Le jeu de massacre médiatique
Il faut dire qu’il ne se facilite pas la tâche, Lebron… En plus de rumeurs malodorantes qui veulent qu’il soit en panne d’inspiration sur le terrain parce que sa petite-amie lui aurait fait un coup de Trafalgar (avec Rashard Lewis, seriously ?), James, enfant de la télé ne connaissant mieux, en rajoute avec ses déclarations tapageuses : « C’est maintenant ou jamais, » « c’est le match le plus important de ma carrière. »Eh bien, non ! Le match 5 n’a pas été le match le plus important. A vrai dire, ce serait plutôt les matchs 6 et – peut-être – 7 à venir qui le seront. Dans la logorrhée traditionnelle qui caractérise l’univers du sport spectacle, le King se retrouve encore piégé par sa propension à l’ouvrir (souviens-toi l’été dernier Lebron !).
Nowitzki, le vieux singe
Dirk Nowitzki est lui désormais à des années lumières de ces considérations ubuesques. Pourquoi? Tout simplement parce qu’il en a vu d’autres. On n’apprend pas au vieux singe allemand à faire la grimace.
« Si tu perds, tu te fais massacrer. Cela fait 13 ans que je me fais massacrer; alors si on gagne cette année, je serai content d’arrêter le jeu de massacre pendant une saison au moins. »
Le discours de l’Allemand transpire l’expérience vécue. Dans l’écart allant de ses premières années vertement critiquées à son arrivée dans la ligue (joueur trop soft, « Irk » sans D(efense)) à sa glorification actuelle en passant par l’inévitable trauma de 2006, Nowitzki sait combien les jugements hâtifs peuvent peser sur une carrière. Mais lui s’en contrefiche :
« Je n’essaie pas de gagner pour ma légende ou quoi que ce soit mais simplement pour faire partie de la meilleure équipe de l’année en question. »
Une culture du jugement
Ce qui nous amène au cas LeBron James. Michael Wilbon (ESPN) a mené sa petite enquête parmi des anciens joueurs restés anonymes. Les résultats sont édifiants. On n’y apprend que trois Hall of Famers interviewés (et qui tous ont participé au Final Four NCAA) considèrent par exemple que l’absence d’expérience universitaire de LeBron se fait cruellement sentir dans ces Finals.
« Quiconque ne croit pas que tu ressors énormément grandi de ce type d’expérience sur la plus grande scène et sous une forte pression médiatique est un idiot. »
Avant le pilori, place au jeu !
A l’instar des grandes campagnes politiques, les déclarations des joueurs sont passées au peigne fin et aucune marge d’erreur n’est permise. C’est la rançon de la gloire. Si Nowitzki semble en avoir pris son parti, LeBron James est encore en plein apprentissage de ces « ficelles du métier ».Et quoi de plus normal après tout. Le natif d’Akron n’a encore que 26 ans. Aucun match, aucune déclaration choc ne pourra occulter le fait que James a encore de longues années de basket devant lui. Gardons-nous donc de jugements hâtifs concernant la place d’un Nowitzki ou d’un Lebron James dans l’histoire de la ligue. Chaque chose en son temps.
Laissons d’abord le terrain rendre son verdict !