Absente de la Coupe du monde et des Jeux olympiques, l’Argentine doit se reconstruire

Vice-championne du monde en titre, l’Argentine n’a toutefois pas réussi à se qualifier pour l’édition 2023 et, après sa défaite face aux Bahamas, en finale du tournoi de pré-qualification olympique qu’elle disputait pourtant à domicile, l’Albiceleste ne sera pas non plus présente lors des Jeux olympiques de Paris, l’an prochain…

Dernier rescapé de la « Génération Dorée » qui avait offert l’or olympique au pays en 2004, Carlos Delfino (41 ans) a pu constater que les départs à la retraite successifs des Manu Ginobili, Luis Scola, Pepe Sanchez, Fabricio Oberto et autre Andres Nocioni ont laissé un vide énorme.

« Il était facile de venir en équipe nationale quand il y avait six ou sept joueurs en NBA, quand c’était une superpuissance » confirme Pablo Prigioni, le sélectionneur. « Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. En fait, les Bahamas ont trois joueurs NBA et nous n’en avons aucun. Notre réalité est donc la suivante : nous n’avons pas de joueurs NBA, nous avons de bons joueurs en Europe et nous devons nous concentrer sur cela, sur cette transformation, sur la croissance des jeunes joueurs, sur leur progression, sur ceux qui sont à l’échelle encore inférieure ».

La belle et surprenante médaille d’argent en 2019 a ainsi masqué les faiblesses de l’actuelle génération. Et surtout son manque de densité, quand les leaders argentins actuels sont blessés (Luca Vildoza)… ou bloqués en Europe.

Un manque de densité qui se paye

« Nous devons faire une évaluation sérieuse. J’ai déjà dit pourquoi nous n’avons pas pu nous qualifier pour la Coupe du monde. Nous n’avons pas pu compter sur les joueurs de la Liga (espagnole, lors des fenêtres de qualification de la FIBA), mais j’espère que nous pourrons le faire à l’avenir » rappelle Pablo Prigioni. « Les voyages durent une éternité, ils arrivent un jour avant le match et nous sommes en compétition avec des équipes qui ne sont pas dans la même situation. Beaucoup d’équipes avec lesquelles nous sommes en compétition ont des joueurs qui n’ont pas besoin de voyager autant et qui peuvent s’entraîner plus longtemps. En tant que fédération, nous devons donc bien analyser la situation pour éviter qu’elle ne se reproduise, car tout commence par l’impossibilité de participer à la Coupe du monde ou d’avoir une chance de se qualifier d’une autre manière. Je pense donc que nous devons faire une analyse plus approfondie de la situation. »

L’Argentine doit ainsi faire un vrai travail de fond, pour trouver de nouveaux talents et ne plus être aussi dépendante de ses leaders, qui évoluent notamment en Espagne, et qui ne sont pas pas disponibles pour la plupart des fenêtres de qualification mises en place par la FIBA, au cœur des championnats nationaux.

Reste à voir si ce travail de reconstruction s’effectuera avec Pablo Prigioni, déjà assistant chez les Wolves…

« J’aimerais bien, mais c’est encore loin. J’ai un travail en NBA, mon équipe actuelle me permet de combiner les deux emplois, mais je ne sais pas si, dans un an ou deux, je serai encore dans la même équipe, et je ne sais pas si la prochaine équipe me laissera le faire. Le plus souvent possible, si la fédération est d’accord, j’essaierai d’être là, mais je ne peux pas le garantir pour l’instant. »