Ce sera à coup sûr l’une des actions marquantes de ces playoffs, et peut-être même de l’histoire de la NBA.
Une dizaine de secondes à jouer. 93-93. La balle aux Mavs, et ce diable de Dirk Nowitzki qui s’en va marquer main gauche alors que le Heat avait choisi de ne pas faire prise à deux sur lui.
Tous les acteurs du match racontent cette dernière action.
« Nous savions en revenant sur le terrain que nous avions une faute à donner. Nous savions que nous n’avions plus de temps-mort. Ça a été une panne mentale de notre part. (…) Dirk a fait un super mouvement pour prendre un pas d’avance sur Chris. C’est clair que si nous pouvions revenir en arrière, on l’attraperait avant qu’il ne puisse monter au cercle. Mais nous ne l’avons pas fait alors que nous le savions. C’est juste une panne mentale. »
Dwyane Wade n’avait pas vraiment d’explication, après le match, au moment de commenter la décision de ne pas faire faute sur Dirk Nowitzki sur la dernière action. Panne mentale ou grossière erreur, appelez ça comme vous voulez, toujours est-il que cette dernière séquence défensive a coûté le match au Miami Heat.
Alors qu’il restait moins de 10 secondes à jouer, Nowitzki a reçu la balle derrière la ligne des trois-points, a fait un dribble vers la droite face à Chris Bosh, puis s’est retourné, a pivoté en dribblant main gauche, a marqué un léger temps d’arrêt au niveau de la ligne des lancers-francs, avant de donner un coup de rein au moment où Bosh commettait l’erreur de se rapprocher de lui. L’Allemand filait alors vers le panier, finissant par un lay-up main gauche tandis que Udonis Haslem tentait de le contrer, en vain. Avec deux points d’avance pour les Mavericks (95-93) à trois secondes du buzzer, le match était plié.Miami avait une faute à donner
Faire une faute sur Nowitzki aurait obligé Dallas à remettre la balle en jeu sur le côté avec seulement une poignée de secondes à jouer. Dès lors, trouver une bonne position de tir aurait été beaucoup plus difficile pour les Mavs. Sauf qu’Erik Spoelstra avait visiblement fait le choix de ne pas faire de faute et de ne pas faire de prise à deux non plus.
« À ce moment-là, ils nous avaient suffisamment fait payer les prises à deux comme ça en trouvant des joueurs ouverts », s’est justifié l’entraîneur du Heat en conférence de presse.
Chris Bosh s’est donc retrouvé seul pour défendre sur le MVP 2007. Une tache difficile, d’autant plus que c’est Udonis Haslem qui s’était chargé de Nowitzki la majeure partie du match.
« Il fait un mouvement qu’il fait tout le temps, a décrit l’intérieur du Heat. Il utilise bien son corps. Je me suis fait avoir en essayant d’arrêter sa pénétration et c’est ce qu’il voulait. Pendant une demi-seconde, j’ai juste mal défendu. Ça nous a coûté deux points. »
Bosh aurait toutefois pu faire faute. Tout comme Haslem ou même LeBron James, qui se trouvait à proximité. Mais non. Ce qui a d’ailleurs surpris Nowitzki.
« J’ai en fait commencé à pénétrer plus tôt que ce que j’aurais fait d’habitude, en sachant qu’ils avaient une faute à donner, a expliqué l’ailier des Mavericks. J’ai fait un mouvement et la faute n’est jamais venue. J’ai donc été en mesure d’aller jusqu’au panier et de déposer la balle dedans. C’était une action importante. »
Et une panne mentale rédhibitoire. Les joueurs de Miami ont maintenant trois jours pour retrouver leurs esprits. Ils risquent d’en avoir bien besoin.
De notre envoyé spécial à Miami