« Les SuperSonics et Seattle parviennent à un accord de dernière minute. » Ainsi titrait ESPN le 2 juillet 2008 au sujet de l’officialisation de la vente, et donc du départ, des Sonics vers Oklahoma City. L’équipe de Seattle, qui sera renommée en Thunder, laissait ainsi derrière elle son « nom, ses couleurs et 41 ans d’histoire ».
Quinze ans après cette page d’histoire, ils sont encore nombreux au sein de la Cité émeraude à regretter ce déménagement. George Karl est l’un d’eux. Celui-ci connaît très bien le sujet puisqu’il a été coach de l’équipe de 1991 à 1998. Un mandat marqué par une accession à la finale NBA en 1996, et une défaite face aux Bulls de Michael Jordan.
« Je ne comprends toujours pas très bien pourquoi l’équipe est partie. J’ai entendu toutes les explications. Ma fille travaille au niveau législatif et m’a raconté ce qui s’est passé. J’entends aussi ce que disent les instances de la ligue : il me semble que cela n’aurait pas dû se produire. J’ai l’impression qu’il s’agissait juste de quelques personnes en colère qui se sont dit : ‘On s’en fout, on passe à autre chose’ », témoigne l’ancien technicien qui fait des apparitions sur le podcast « Sonics iconiques ».
On rappelle qu’à l’époque, le businessman Howard Schultz, à la tête du club entre 2001 et 2006, n’avait pas réussi à trouver d’accord pour construire une nouvelle salle et quitter la vieille KeyArena. Il avait donc rapidement décidé de se débarrasser du club, le vendant à Clay Bennett, un investisseur d’Oklahoma City qui a rapidement manœuvré pour faire déménager la franchise vers sa ville.
Croire au karma
Des années plus tard, Howard Schultz expliquera ainsi qu’il s’agissait de « l’un des plus grands regrets de ma vie professionnelle. C’est une blessure publique que je ne peux guérir. Pour cela, je serai à jamais profondément désolé. »
« Quasiment tout le monde m’a tenu responsable [pour le déménagement des SuperSonics], et après un déni initial, j’ai réalisé qu’ils avaient raison de le faire. J’avais gaspillé la confiance du public à laquelle j’avais adhéré », avait encore écrit l’ancien PDG de Starbucks.
En attendant que la NBA se décide, ou non, à déménager ou créer une nouvelle franchise à Seattle, les anciens fans des Sonics doivent se consoler avec le Storm en WNBA mais aussi les matchs de présaison de la grande ligue. L’occasion pour les locaux de continuer à faire entendre leur voix.
« Je crois au karma et la loyauté des fans a non seulement montré aux instances de la ligue mais aussi au monde entier qu’ils veulent qu’une équipe revienne ici. J’espère que ça se fera », conclut George Karl.