C’était peut-être bien le match le plus épique de toute la saison. Pour leur quatrième et dernière confrontation au cours de l’exercice, Knicks et Celtics ont effectivement offert un spectacle absolument savoureux sur les planches du TD Garden : un match de 58 minutes !
Vainqueurs à l’arrachée de cette bataille longue pratiquement d’une heure, les New-Yorkais étaient pourtant mal embarqués, et ont alors fait preuve, une nouvelle fois, de leur inépuisable résilience.
Bousculés en première mi-temps par des Celtics sûrs de leur forces en attaque et sérieux en défense, mais toujours dans le coup à la pause malgré 11 pertes de balle et 10 rebonds offensifs concédés (61-54), les Knicks semblaient en effet ensuite dépassés à l’entame du troisième quart-temps, accusant jusqu’à 14 points de retard quand l’attaque de Boston accélérait la cadence.
Et alors que la messe semblait dite et qu’un potentiel « blowout » pouvait commencer à prendre forme… le match a basculé. À cheval entre la fin du troisième quart-temps et l’entame du quatrième, les Knicks ont en effet signé un passage salvateur : un furieux 30-7 pour s’octroyer une avance de 11 points à une dizaine de minutes de la fin !
Loin d’être morts, les Celtics revenaient à portée de leurs adversaires au terme d’un « finish » fou, synonyme de prolongation. Ou plutôt devrait-on dire de prolongations. Car le buzzer des 48 minutes n’était effectivement que le début d’un thriller absolument dingue puisque les deux formations jouaient deux prolongations pour se départager ! Un chassé-croisé étouffant mais mémorable de dix minutes, au terme duquel les Knicks voyaient un ultime tir primé de Al Horford rebondir sur le cercle à la sirène, validant un neuvième succès de suite pour la franchise de New York, le troisième en quatre matchs contre Boston cette saison.
Côté performances personnelles, on retient en premier lieu le « IQ Game », la masterclass d’Immanuel Quickley, titulaire en l’absence de Jalen Brunson et très clairement homme providentiel de ces Knicks en terres celtes avec ses 38 points, 8 rebonds, 7 passes, 4 interceptions et 2 contres. Épaulé par le double-double de Mitchell Robinson (13 points et 14 rebonds) et celui de RJ Barrett (29 points, 11 rebonds et 3 passes), et par un Julius Randle (31 points, 9 rebonds et 4 passes) brouillon mais vaillant, le jeune meneur de New York a tenu tête aux deux « Jay’s », dans un très grand soir avec 69 points en cumulé, dont 40 pour le seul Jayson Tatum.
CE QU’IL FAUT RETENIR
– Immanuel Quickley, le meilleur remplaçant de la ligue ? Habituellement le sixième homme des Knicks, « IQ » était titulaire à la mène à l’entre-deux sur les planches du TD Garden, à la place de Jalen Brunson qui prenait un jour de repos mérité à cause d’un pied gauche douloureux. Et l’ancien de Kentucky a réussi l’impensable : faire oublier « JB ». Présent pendant 55 minutes sur le terrain, sur un match qui durait 58 minutes, le jeune meneur de 3e année a en effet sorti le meilleur match de sa carrière, tout simplement, avec 38 points (15/28), 8 rebonds, 7 passes, 4 interceptions et 2 contres !!! Absolument immense, il a impressionné par son sang-froid et sa maîtrise des situations les plus tendues, notamment, parmi bien d’autres actions de grande qualité, en envoyant un énorme tir primé sur le museau de Marcus Smart à l’entame de la seconde prolongation, avant de planter un dunk qui donnait deux possessions d’avance à son équipe quelques secondes plus tard. Titulaire d’un soir, Immanuel Quickley impose pourtant une question sur un autre rôle après une telle performance : celui de remplaçant, et de savoir s’il est présentement le meilleur dans la ligue ? C’est bien possible, et il y a fort à parier qu’il figurera parmi les finalistes, à la fin de la saison, pour le trophée du Sixth Man Of The Year.
– Les Knicks ont vacillé face au « five-out » des Celtics. Oui, New York a gagné un match absolument épique, peut-être le plus dingue de toute la saison. Mais New York en a bavé. Particulièrement en première mi-temps, quand les hommes de Tom Thibodeau affichaient toutes les peines du monde à limiter l’attaque « five-out » de Boston, c’est-à-dire un dispositif avec cinq joueurs disposés au large pour un spacing totalement optimal. C’est effectivement le tir extérieur qui a causé des ennuis aux Knicks (21 tirs primés sur l’ensemble de la rencontre), surtout que pour ne rien arranger, malgré leur avantage de taille avec Mitchell Robinson face à cette escouade verte éloignée du cercle, ils ont été dominés dans la bataille du rebond offensif (17 à 11 en faveur de Boston), et donc des points marqués sur secondes chances. Le « run » de New York en deuxième mi-temps, ce 21-2 à cheval entre la fin du troisième quart-temps et le début du quatrième, coïncidait d’ailleurs avec un ajustement : plus de joueurs dans la peinture pour une meilleure protection du rebond offensif. Un ajustement payant, puisque les Celtics ne captaient qu’un seul rebond offensif sur la totalité de la seconde période.
TOPS/FLOPS
✅ RJ Barrett. Sur courant (très) alternatif en 2023, l’ailier canadien a offert une copie propre, propulsée notamment par un super premier quart-temps à 14 points. Maladroit derrière l’arc avec seulement 3 de ses 9 tentatives converties, il a su s’adapter en attaquant efficacement le cercle : 14 points dans la raquette, et 6 lancers-francs marqués. En l’absence de Jalen Brunson, il fallait qu’il hausse son niveau de jeu pour donner une chance aux Knicks de gagner. Avec 29 points, 11 rebonds, 3 passes, une interception et un contre, il a brillamment répondu présent.
✅ Mitchell Robinson. Rien de « flashy », mais des actions qui font gagner des matchs de basket aussi disputés que celui-ci. Voilà comment résumer la performance du pivot des Knicks. Avec ses 13 points et 14 rebonds, « Mitch » a effectivement sorti le bleu de chauffe dans schéma de jeu pas facile pour lui, face à une attaque totalement espacée au large. On retiendra surtout sa magnifique séquence dans les dernières minutes de la seconde prolongation, quand son activité au rebond offensif provoquait la sixième faute de Marcus Smart, puis la cinquième de Grant Williams. De la sorte, il offrait deux remises en jeu supplémentaires, et donc des secondes grignotées en plus sur le chrono, pour son équipe.
✅⛔️ Julius Randle. Gouverneur de Floride vendredi après son énorme « game-winner » contre le Heat qui ponctuait une sortie à 43 points, l’ailier-fort All-Star de New York a été moins tranchant au TD Garden, clairement. Si ses stats brutes sont bonnes – 31 points, 9 rebonds et 4 passes – elles sont à relativiser en tenant compte de l’impression visuelle, globalement décevante. Notamment dans le « money-time » du quatrième quart-temps et de la première prolongation, un florilège d’actions brouillonnes et ratées. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard s’il n’inscrivait pas le moindre point durant la seconde prolongation, se concentrant sur la pose d’écrans pour un Immanuel Quickley chaud bouillant.
✅ Jayson Tatum et Jaylen Brown. Magnifiques perdants avec leurs 69 points en cumulé, dont 40 pour le premier, les « Jay’s » ont tout donné, et ont régalé leur public. Seule ombre au tableau : une prise de décisions parfois trop poussive, à l’image notamment de ce 6/17 derrière l’arc un peu lunaire de Jayson Tatum.
✅ Al Horford. Très gros match du vétéran de Boston : 20 points, dont cinq tirs primés, 14 rebonds, 6 passes et 2 contres ! C’est notamment lui qui inscrit un tir derrière l’arc dans le corner droit à quelques secondes de la fin de la première prolongation potentiellement décisif, avant qu’Immanuel Quickley n’égalise derrière. Par contre, il a manqué le tir de la gagne au buzzer de la prolongation suivante, au même endroit du terrain, sur une passe de Jayson Tatum qui préférait choisir l’option du bon tir plutôt que de jouer le « hero-ball ».
LA SUITE
– Celtics (45-20) : « back-to-back » à Cleveland (01h00).
– Knicks (39-27) : réception des Hornets, dans la nuit de mardi à mercredi (01h30).
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Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.