Il y a comme un vent de fraicheur et de fierté qui plane sur la ville de Raleigh, ce lundi. Le genre de lundi qui suit une superbe victoire à domicile la veille, devant les 19 000 spectateurs chauffés à blanc du PMC Center, face au rival voisin détesté, North Carolina, dont le campus de Chapel Hill n’est qu’à une petite demi-heure de voiture.
Hier soir, sur son parquet, North Carolina State s’est effectivement offert une victoire significative face aux Tar Heels (77-69). Battu lors du premier round au Dean Smith Center de Chapel Hill le mois dernier, le Wolfpack a pris sa revanche avec la manière, pour sécuriser une 11e victoire en 17 matchs en conférence ACC, et plus largement un 21e succès cette saison (en 28 matchs). Amenuisant au passage un peu plus les chances d’une qualification pour le tournoi NCAA de son rival, dont la saison tourne dangereusement au cauchemar (bilan de 16v-11d).
« C’était comme dans un film, honnêtement » déclarait le meneur Jarkel Joiner, homme fort des siens avec ses 29 points, après la victoire acquise dans une ambiance bouillante. « Jamais je ne me suis autant éclaté sur un terrain. C’était génial, surtout face à eux [North Carolina]. »
Mais surtout, Kevin Keatts et ses hommes ont envoyé un message fort, à trois matchs de la fin de la saison régulière, et donc à l’approche du « Selection Sunday », qui définit les 68 équipes choisies par le comité de sélection NCAA pour participer à la « March Madness » : cette saison, la suprématie de la Caroline du Nord passe par Raleigh, alors que North Carolina State a battu ses deux voisins, North Carolina et Duke, pour la première fois en dix ans !
« C’est une année spéciale pour moi » expliquait notamment Terquavion Smith (18.1 points, 3.4 rebonds et 4.5 rebonds), revenu cette saison pour son année « sophomore » alors que la Draft lui tendait les bras l’été dernier, car il souhaitait connaitre le succès collectif avant de passer pro. « Il y a une riche histoire ici, les générations précédentes avaient beaucoup de succès. Nous n’avons pas encore atteint leur niveau, mais j’ai le sentiment que notre équipe cette année est capable d’écrire son histoire, on peut se faire un nom. »
Ainsi, quarante ans après son dernier titre national, comme l’évoquait Terquavion Smith, et cinq ans après sa dernière qualification pour le tournoi NCAA, North Carolina State s’impose comme une équipe qui pourra causer des ennuis à beaucoup de monde, durant la « March Madness » le mois prochain…
« On leur donne une raison d’être à nouveau fier de cette équipe » concluait alors humblement le pivot DJ Burns au sujet des fans sur le campus, qui retrouvent effectivement cette saison un fort engouement pour leur Wolfpack, après une saison 2021/22 totalement ratée (11 victoires – 21 défaites).