« Arron, peu importe le tir que tu prends, c’est bon pour moi. » Arron Afflalo n’a pas oublié comment Jacque Vaughn s’adressait à lui, à l’époque où les deux hommes représentaient les couleurs du Magic. Après deux saisons auprès de Gregg Popovich, l’ancien meneur de jeu avait pris les commandes de la franchise d’Orlando en 2012.
Une équipe jeune qui venait de fermer la page Dwight Howard, en faisant confiance à de nouveaux arrivants dans la ligue comme Tobias Harris ou Nikola Vucevic. Après un premier exercice très compliqué (20 victoires – 62 défaites), le technicien avait donné les clés de son attaque à Arron Afflalo, plus expérimenté que d’autres.
« Et peut-être que c’était parce que j’étais le meilleur joueur d’une jeune équipe à l’époque, mais je pense qu’il a simplement fait confiance à mon jugement. Et je ne l’oublierai jamais. J’ai fini par faire ma meilleure année statistique cette année-là. Je lui suis toujours reconnaissant car il a failli faire de moi un All-Star cette année-là », se souvient l’ancien arrière, meilleur marqueur de l’équipe à l’époque avec 18 points de moyenne, sa meilleure production en carrière.
Celui-ci aurait difficilement pu viser une sélection au match des étoiles car Orlando avait connu une nouvelle saison galère niveau résultat (23 victoires – 59 défaites).
« Beaucoup des membres de l’équipe à l’époque étaient tout simplement trop jeunes, pas assez talentueux ou pas assez expérimentés pour aider à gagner », contextualise Jameer Nelson qui était le meneur titulaire de l’équipe. « On n’était pas du tout une bonne équipe », renchérit Arron Afflalo.
À l’écoute des joueurs
Si bien que la saison suivante, après une cinquantaine de matchs encore dans le dur (15 victoires – 37 défaites), le coach avait fini par être remercié et remplacé par James Borrego. Après quelques mois loin des bancs NBA, il avait rejoint celui des Nets en tant qu’assistant, dès 2016.
Il est désormais titulaire, après le renvoi de Steve Nash, et Jameer Nelson voit cette seconde chance comme une bonne chose. « Il est une figure d’autorité naturelle. Il m’est arrivé de dire quand j’étais joueur : ‘Je ne sais pas si ça marche.’ Alors on en parlait ouvertement. On discutait de différents aspects du plan de jeu. C’est un meneur de jeu. Il a une bonne façon de faire passer son message et de faire en sorte que les gens y adhèrent », juge l’ancien coéquipier de Dwight Howard, aujourd’hui scout pour les 76ers et assistant GM de leur équipe G-League, les Delaware Blue Coats.
À Brooklyn, le contexte n’a rien à voir avec son passage à Orlando. Programmés à l’origine pour jouer le titre, les Nets sont composés de joueurs expérimentés qui ont, pour certains, de fortes personnalités.
« Je crois qu’il a l’expérience pour savoir comment gérer chacun de ces joueurs individuellement. Et je dirais selon mon expérience que tu veux avoir cette connexion avec les superstars et espérer que ces joueurs n’abusent pas de cette connexion. Il ne sera pas ce type d’entraîneur gueulard. J’espère simplement que les joueurs sont assez matures pour le respecter et faire ce qu’il faut », souhaite Arron Afflalo, bien conscient des difficultés.
L’expérience fonctionne relativement bien jusqu’ici puisque les Nets ont remporté trois de leurs cinq matchs sous ses ordres, et surtout qu’ils semblent beaucoup plus soudés et à l’écoute que lorsque Steve Nash était là.