4 mai 2009. Les Rockets se déplacent au Staples Center dans la peau d’un outsider. Les Texans savent qu’il leur sera très difficile de remporter une manche de demi-finale de conférence, un stade de compétition qu’ils n’ont plus connu depuis 1997, à Los Angeles. Les hommes de Phil Jackson, qui les ont battus à quatre reprises en saison régulière, n’ont d’ailleurs lâché que 5 matches chez eux (en 44 sorties) depuis le début de la campagne.
Tracy McGrady encore bloqué à l’infirmerie depuis des semaines, Rick Adelman a donné les pleins pouvoirs à son pivot, tout aussi fragile, Yao Ming. Celui-ci, pour répondre au duo Kobe Bryant – Pau Gasol d’en face, fait équipe avec le futur Laker, Metta Sandiford-Artest, Aaron Brooks, Shane Battier ou encore Luis Scola.
Les visiteurs démarrent bien ce Game 1 mais dans le quatrième quart-temps, alors que l’équipe mène de huit points, c’est la douche froide : Yao Ming, grimaçant, au sol, après un choc genou contre genou contre Kobe Bryant. Retour au vestiaire. Déjà envolé le rêve texan de secouer les leaders de l’Ouest (65 victoires, soit 12 de plus qu’eux) ?
Pas encore car le pivot fait finalement son retour sur le parquet quelques instants plus tard. « Je ne sais pas ce que notre préparateur a fait à Yao. C’était comme si Rocky revenait sur le ring. On avait vraiment besoin de lui sur le terrain », décrit après la rencontre Rick Adelman. « J’étais si fier de lui. Il a montré tellement de courage », complète celui qui se fait encore appeler Ron Artest.
« Mon genou va bien, merci »
Le géant chinois est revenu en jeu pour finir le travail. Il y parvient, avec huit points supplémentaires, malgré une nouvelle chute sur un rebond. Il ne tremble pas une seule fois sur la ligne (10/10) et Houston finit par arracher cette première manche grâce à ses 28 points (9/17 aux tirs) et 10 rebonds. « Mon genou va bien, merci de demander. Pas besoin de s’en inquiéter. J’ai juste besoin de mettre de la glace dessus », rassure alors le pivot, en saluant le travail défensif de Ron Artest et Shane Battier sur Kobe Bryant (32 points mais 14/31 aux tirs).
« On avait faim pour gagner ce premier match, comme on l’a fait lors de la série précédente (4-2 face aux Blazers). On sait qu’on doit les respecter. Ils reviendront en force dans le deuxième match », prédit déjà Yao Ming, en visant juste. Los Angeles va réagir lors du match suivant et récupérer l’avantage du terrain dès la troisième rencontre, à Houston.
Un Game 3 terrible pour les Rockets puisque leur joueur phare y est de nouveau touché au pied gauche. Le Chinois a beau assurer qu’il sera présent pour le Game 4, les médecins sont formels : fracture du pied gauche et une absence estimée à au moins deux mois.
Mais Houston ne se démonte pas. Aaron Brooks joue son meilleur basket en carrière pour forcer un Game 7, finalement remporté par les favoris, en route vers un nouveau titre. Sans le savoir, Yao Ming, qui va connaître une saison 2009/10 blanche en raison de son opération au pied, venait de jouer ses derniers matches en playoffs.