La Grèce garde la main sur son tournoi Acropolis, organisé à domicile. Après avoir battu la Pologne, puis la Géorgie, la sélection grecque s’est imposée face à la Turquie (89-80). Tout étant privée, comme lors du match précédent, de son meilleur joueur, Giannis Antetokounmpo, laissé au repos en raison de douleurs au dos.
Face à la Turquie, qui n’a plus battu la Grèce depuis 2015 (soit huit défaites de suite), son petit frère Kostas Antetokounmpo s’est beaucoup montré, notamment au début d’une partie parfois tendue. Il a enchaîné les dunks et fait apprécier sa technique (un beau « spin move ») ainsi que son adresse longue distance.
À l’arrivée, une ligne de statistiques digne de son frère : 19 points (8/11 aux tirs, mais 0/4 aux lancers-francs), 13 rebonds et 2 interceptions en 36 minutes. L’ancien joueur des Lakers a été bien soutenu par Tyler Dorsey (16 points), Kostas Papanikolaou (13) et Kostas Sloukas (10). Le troisième frère, Thanasis, a inscrit 8 points.
En face, le trio désormais bien installé – Furkan Korkmaz (22 points et 10 rebonds), Cedi Osman (17) et Alperen Sengun (10 points, 8 rebonds et passes) – a tenu la baraque pour la Turquie.
Cette rencontre a été marquée par un fait de jeu plutôt rare. Dans le troisième quart-temps, le sélectionneur turc, Ergin Ataman, a été expulsé pour avoir contesté un coup de sifflet… mais a refusé de quitter son banc. Si bien que le coach d’en face, Dimitris Itoudis, a décidé de s’asseoir à ses côtés pour le raisonner et le convaincre de rejoindre son vestiaire. Ce que l’entraîneur de l’Efes a fini par faire après plusieurs minutes de contestation.
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Après la rencontre, le coach expulsé s’est demandé pourquoi la FIBA « n’envoie-t-elle pas ses propres arbitres, en ayant tout sous son contrôle ? Pourquoi les Grecs officient-ils en Grèce, les Turcs en Turquie et les Serbes en Serbie ? Si on veut améliorer le basket, on doit changer cela. Je ne me sentais pas à l’aise avec trois arbitres grecs. »
Des huées lors de l’hymne turc
Saluant l’ « atmosphère incroyable » dans laquelle s’est tenu ce match amical, Ergin Ataman s’est par ailleurs dit agacé par l’attitude de certains fans grecs qui ont hué l’hymne national turc lors de la présentation des équipes. « On voulait plus de respect pour notre hymne national. Je suis un peu énervé par rapport à cela, je pense que nous sommes amis, c’est pourquoi nous jouons des matchs amicaux. »
Le coach a mis en cause les politiciens et les médias dans « la création de ce genre de nationalisme. En tant que sportif, j’ai beaucoup de respect pour le basket grec et c’est pourquoi nous sommes ici, pour ce tournoi. » Ce match s’est tenu dans un contexte d’une nouvelle vague de tensions entre les deux pays. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a récemment remis en cause un accord avec Athènes en réaction avec la situation dans la mer Egée.
« J’espère qu’on arrivera à un point où ces choses n’arriveront plus. Il y a des règles et des lignes et si vous les franchissez, vous êtes punis. La majorité des supporters ont applaudi le joueur turc (Yigitcan Saybir) qui s’est blessé. Je pense que la majorité a respecté l’hymne national turc. C’est le bon comportement à avoir », a réagi de son côté Dimitris Itoudis.
La sélection turque en termine avec un bilan équilibré en préparation de trois victoires en autant de défaites, avant d’affronter la Lettonie et la Serbie pour les qualifications à la Coupe du monde. La Grèce (4 victoires – 1 défaite en préparation) jouera la Serbie et la Belgique dans le même cadre.
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