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Mitch Richmond, une carrière entre frustrations et consécrations

NBA – Immense arrière scoreur dans les années 90, notamment du côté de Golden State et Sacramento, Mitch Richmond a mené une carrière de Hall of Famer méconnue.

Champion NBA, double médaillé olympique, sextuple All-Star, Rookie de l’Année… Même si certaines récompenses sont arrivées sur le tard, dans un rôle limité, et si la plupart de sa carrière s’est déroulée dans la médiocrité des Kings, Mitch Richmond est bel et bien Hall of Famer.

Pourtant, le jeune gamin de Floride ne se destinait pas forcément à devenir une légende de la balle orange. Dont le maillot trône pour toujours dans la salle des Kings, et celle de Kansas State.

Des débuts tardifs

« Je suis passé du football (américain) au basketball en seconde », explique-t-il dans le podcast The Knuckleheads. « À l’époque, je n’étais pas forcément très bon à l’école, j’avais de mauvaises notes. Ma mère devait bouger pas mal pour le travail et j’ai dû changer d’école et ça a joué sur mes notes. Mais passer du football au basket était plus facile que l’inverse, pour moi. Je jouais déjà physique et j’aimais les contacts. Quand j’ai commencé, je ne shootais pas du tout : je prenais le ballon et je voulais toujours aller au cercle pour provoquer le contact. »

Ce n’est pas un hasard si Mitch Richmond allait bientôt être surnommé « The Rock ». Le garçon ne craint pas les contacts. Au contraire, il les cherche.

Brut de décoffrage s’il en est à ses débuts dans les années 80, Mitch Richmond va peu à peu dégrossir son jeu pour devenir un des arrières les plus complets de la NBA une décennie plus tard.

« Ce sont mes coachs qui m’ont aidé à développer mon jeu. Au début, j’étais juste un gars costaud qui pouvait sauter haut. Mon jeu intérieur était ma force mais je devais absolument bosser mon jeu extérieur si je voulais aller plus loin. Je n’allais pas pouvoir jouer intérieur à l’université à ma taille (1m96) ! »

Passé par la case « Junior College », un entre-deux entre le lycée et la première division universitaire, Mitch Richmond a fait ses armes dans le plus total anonymat. Au fin fond du Missouri, à Moberly.

Dans le fin fond du Missouri

Là, il rencontre tout de même un entraîneur qui va changer la trajectoire de sa carrière pour de bon : Dana Altman, l’actuel coach des Ducks en NCAA.

« J’ai changé la forme de mon tir. À l’origine, je shootais avec le ballon sur le côté [de ma tête]. Dana Altman, qui est maintenant le coach à Oregon, était mon coach en JuCo [à Moberly]. Chaque été, on travaillait sur mon geste de tir. Ça m’a pris deux ans pour bien développer mon tir. Je suis resté patient mais mes deux ans en JuCo ont été parfaits pour que je bosse là-dessus. Après, j’étais recruté par toutes les écoles de Floride mais K-State a fait une offre intéressante. Lon Kruger était le coach et il m’a dit qu’il allait construire son équipe autour de moi, qu’il allait amener mon coach avec moi. Car Dana Altman voulait quitter le JuCo et ma mère adorait mon coach. C’était une décision très difficile à prendre. Je voulais aller dans une plus grosse université, et j’ai finalement accepté d’aller à K-State. Car il ne me restait plus que deux ans et je devais avoir un impact et m’établir. Il a tenu parole. »

Gravissant les étapes une à une sans trembler, Mitch Richmond a cependant dû serrer les dents lors de sa transition entre le JuCo et la NCAA. Pas tant parce qu’il n’avait pas le niveau. Là-dessus, pas de souci. Mais plutôt parce qu’il a été victime d’un vilain pépin…

« Ma première année à K-State, je me suis blessé au poignet droit. Et j’avais une petite blessure au poignet gauche aussi. Ils voulaient que je fasse une saison « redshirt » mais pour moi, il n’en était pas question. Je voulais jouer et passer pro. J’ai donc joué toute mon année junior avec une protection en plastique sur ma main de shooteur. J’ai tourné à 18 points avec ça et mon année senior, j’ai pu l’enlever et je me suis épanoui. »

Mitch Richmond star du « Orlando Classic »

Et comment ! Avec plus de mille points (1 023) durant ses deux ans au Moberly Area Community College, il pouvait prétendre à la première division NCAA. Kansas State aura donc emporté les suffrages au final, non sans l’influence maternelle, mais le jeune Mitch va dépasser ses propres attentes, dès sa première année.

« Quand je suis arrivé à K-State, je suis arrivé avec plusieurs joueurs de JuCo de ma conférence. On a tous beaucoup progressé rapidement. Après mon année junior, j’ai été invité au mondial universitaire. Je me suis dit que j’allais être confronté aux autres gars d’Arizona, de Kentucky… J’ai fini par me faire ma place dans l’effectif et j’ai fini meilleur scoreur. Quand je suis rentré chez moi, j’ai bien pris conscience que j’avais une chance [d’aller en NBA]. J’ai continué à bosser et c’est comme ça que ça s’est passé. »

Placé sur les radars des recruteurs NBA à son arrivée à Kansas State, Mitch Richmond n’a pas mis longtemps à se faire remarquer. Après une première campagne à 18 points, 6 rebonds, 3 passes dans le Kansas, il a encore fait monter sa cote à la Draft avec 23 points, 6 rebonds et 4 passes l’année suivante. Et encore plus avec un rendez-vous depuis disparu : le Orlando Classic.

« J’étais projeté entre la 15e et la 25e place à la Draft. A l’époque, il y avait le Orlando Classic, c’était un événement auquel tous les joueurs qui étaient censés être draftés participaient. Ils nous divisaient en équipes et on était coaché par des entraîneurs NBA. Don Nelson était mon coach. Il ne m’a rien dit de particulier. Tout le monde jouait contre tout le monde et c’est comme ça que j’ai laissé ma trace et que j’ai pu monter à la Draft [pour finir en 5e choix]. Disons que j’ai réussi un bon tournoi [rires]. »

De Fort Lauderdale aux JO en cinq ans !

Naguère total inconnu, sorti de Fort Lauderdale et passé par des chemins de traverse jusque dans le Missouri avant de finir dans le Kansas, Mitch Richmond est le prospect le plus brûlant à l’orée de la Draft 1988.

« Tout est allé très vite pour moi en général. Et encore plus après la Draft. Je suis passé directement de la Draft à l’équipe olympique. On n’est pas passé par nos équipes. On est allé à Colorado Springs. Il devait y avoir environ 120 joueurs pour 14 places ! Je crois que mon numéro était 116 tellement il y avait de monde. Je n’arrivais pas à croire qu’en cinq ans, j’étais passé de Fort Lauderdale [où j’ai commencé le basket] aux Jeux Olympiques ! Tout est arrivé si vite ! »

Malheureusement, les JO de Séoul ne se déroulent pas comme prévu pour la sélection américaine. Encore composée de joueurs universitaires, dont David Robinson, Dan Majerle et Danny Manning notamment, les Américains mordent la poussière face au bloc soviétique et reviennent la queue entre les jambes, avec une petite médaille de bronze autour du cou… qui ressemblerait presque à la corde du pendu !

« Perdre aux Jeux Olympiques, ça fait mal. On était la dernière équipe universitaire et en face, on a joué face à des pros. On a énormément souffert du jeu physique. C’était un autre niveau ! On a beaucoup appris, c’est sûr. On a joué des Sabonis, Marciulionis, Divac, Kukoc qui était très jeune aussi. On avait John Thompson dans le staff et il nous rendait fou. C’était très dur car on a perdu et on ne savait pas du tout à quoi s’attendre à notre retour au pays. On représentait les Etats-Unis et on était les premiers à perdre… »

Dans le flow du « Run TMC »

Avec sa première saison NBA à préparer, Mitch Richmond n’a pas trop le temps de gamberger. Choisi par les Warriors de Don Nelson, qui avait donc bien caché son jeu lors du Orlando Classic en amont de la Draft, Mitch Richmond va bientôt connaître le grand frisson. Avec ses premières leçons…

« Clyde Drexler. Clyde avec ses bouclettes. C’est l’un des premiers à m’être rentré dedans, surtout quand on allait chez eux. Il faisait 2m01 et il pesait quelque chose comme 104 kg, il était costaud. Il allait au cercle très facilement. Il pouvait décoller jusqu’au panier sans souci. Quand il partait vers le cercle, si tu ne dégageais pas le chemin, tu étais foutu. Il fallait donc défendre avant qu’il puisse décoller, mettre son corps en opposition. Clyde était très dangereux parce qu’il savait faire tellement de choses différentes. Il était bizarre au poste bas car il se tournait dans le mauvais sens mais il avait tellement de cordes à son arc. »

À 22 points, 6 rebonds et 4 passes de moyenne, le tout à 47% aux tirs dont 37% à 3-points, Mitch Richmond a réalisé une première saison pro de toute beauté. Le « roc » est arrivé prêt à en découdre dans la Baie, où il a retrouvé un certain Chris Mullin et où il sera bientôt rejoint par Tim Hardaway. « Run TMC » est né !

« Quand je suis arrivé à Golden State, il y avait déjà Chris [Mullin]. Il traversait une épreuve pas facile et il bossait dur pour revenir au meilleur niveau. Je n’en savais rien mais tout ce que je voyais, c’était un gars qui travaillait comme un acharné. Lui et moi, on s’est rapidement très bien entendu. Derrière ça, il y a Tim qui est arrivé. Il avait une attitude et la langue bien pendue. Mais il a galéré sa première année et Don Nelson voulait changer son geste de tir. Ils ont bossé dessus encore et encore mais ils ont fini par arrêter. On savait en tout cas qu’il pouvait trouver un tir dans n’importe quelle situation. Don nous a dit : Tim va être le quarterback. Quand vous avez le rebond, donnez lui la balle et tout le monde court ! Quand il a dit ça, on s’est dit : mince, on va devoir courir car Tim arrivait avant tout le monde [rires]. Il fallait courir, et il fallait courir vite, car sinon, il allait prendre tous les tirs. On s’entraînait sur des mouvements, pas tellement sur des systèmes. Tant qu’on partageait le ballon, Don nous laissait jouer. A défaut, il mettait des systèmes en place. C’est ce que font les Warriors en ce moment, et c’est impossible à scouter car il s’agit de mouvements et de réactions. »

Du rire aux larmes dans la Baie

Passés de 20 victoires la saison précédente, à 43 victoires pour 39 défaites, les Warriors ont retrouvé les playoffs dès la saison rookie de Mitch Richmond. Ils battront même le Jazz sur un coup de balai (3-0) au premier tour avant de tomber face à Phoenix en demi-finale de conférence.

Logiquement élu meilleur débutant, l’arrière débutant savoure alors le parcours accompli.

« C’était énorme. Je prenais simplement du plaisir à jouer. À l’époque, Golden State était comme une ville universitaire. On s’est vraiment bien trouvé avec les gars, on faisait tout ensemble. On allait manger tous ensemble, c’était une ambiance universitaire. Quand ça se passe comme ça hors terrain, ça se ressent forcément sur le terrain derrière. »

Comme un poisson dans l’eau de la Baie, Mitch Richmond connaîtra trois saisons de très haut niveau chez les Warriors pour ses trois premières années. Mais une nouvelle sortie de route assez nette au deuxième tour des playoffs, face à San Antonio cette fois, met fin à l’idylle.

Il est échangé le 1er novembre 1991 contre Billy Owens. Sa destination ? Sacramento. Un traumatisme pour le jeune pro ! Et le plus gros regret de sa carrière pour Don Nelson…

« J’ai pleuré comme un gamin. J’étais jeune et je ne connaissais pas toutes les règles. Je me souviens d’avoir appelé mon agent pour lui demander si je ne pouvais pas prendre ma retraite pendant un an et aller dans une autre équipe. Je ne voulais clairement pas aller à Sacramento, parce qu’on avait un truc tellement fort à Golden State. Me faire échanger dans une franchise qui avait besoin de beaucoup de boulot pour se remettre dans le sens de la marche, ça a été très difficile à encaisser. C’était super dur d’enfiler ce maillot quand je savais qu’à une heure de route, il y avait ce truc spécial que je venais de quitter. »

MVP chaud brûlant du All-Star Game en 1995

Pendant sept longues saisons, sans autre satisfaction qu’un premier tour de playoffs face aux Sonics en 1996, Mitch Richmond va porter la franchise des Kings sur ses épaules. À hauteur de 23 points, 4 rebonds et 4 passes de moyenne sur 517 matchs. À 45% aux tirs dont 40% à 3-points.

Le shooteur au geste pur pourra au moins se consoler en encaissant les chèques, et en accumulant les capes All-Star de 1993 à 1998. Mais le nom de Mitch Richmond est alors synonyme de star esseulée, en détresse, voire carrément poissarde dans le jargon NBA…

« Ma première sélection était douce-amère. Ils ont annoncé ma sélection avant un match [qui précédait le All-Star Weekend]. Et je me suis blessé au pouce ! Je n’ai donc pas pu participer au match. Mais bon, je suis venu avec toute ma famille, j’étais sur le banc et on a profité de chaque instant comme si j’avais joué. Je pensais mériter de le jouer quand j’étais avec Golden State déjà. Mais quand j’ai appris que j’étais All Star, c’était un sentiment merveilleux. D’être reconnu à ce niveau. Sachant que notre équipe n’avait pas de très bons résultats. C’était vraiment très gratifiant après tout le travail abattu pour en arriver là. »

Et puis, ce soir du 12 février 1995, Mitch Richmond a été le meilleur des meilleurs. Avec 23 points au compteur, dont un incroyable 10/13 aux tirs, le « Roi Maudit » de Sacramento recevait son dû sous la forme d’un titre de MVP du All Star Game à Phoenix.

« Je ne ratais rien ! J’étais dans un de ces soirs, je me sentais bien. Je ne sais pas si j’avais bu un peu de Tanqueray la veille [rires] mais j’avais bien profité. Ce sont de grands moments dans ma carrière. Ce match est spécial pour moi. Je m’en souviens encore comme si c’était hier. J’étais chaud, tout simplement ! »

Un des adversaires les plus redoutés par Michael Jordan

Après trois saisons sans grand intérêt à Washington, quand il a été transféré contre Chris Webber, Mitch Richmond était bien conscient que sa carrière ne s’étendrait pas longtemps dans ce nouveau millénaire. C’est ainsi qu’il a accepté de son plein gré de prendre un pas de recul à son arrivée chez les Lakers en 2001.

Alors à 36 ans, il a apporté sa petite pierre au titre glané par Los Angeles en juin 2002, face aux Nets. De quoi clore en beauté sa carrière longue de quatorze campagnes et ajouter la ligne ultime à son CV avant de raccrocher.

Parfaite incarnation du joueur difficile à évaluer, car longtemps coincée dans des équipes de bas de tableau, Mitch Richmond n’en reste pas moins une des légendes de la Ligue. Son palmarès parle pour lui. Et quand Michael Jordan évoque son nom parmi ses plus grands rivaux, on ne peut que s’incliner…

« C’est forcément appréciable d’entendre ça. Mais je tirais de la fierté à pouvoir défendre fort contre lui. Je savais qu’en face, il allait lui aussi vouloir me contenir. C’est ce que je reproche parfois à la NBA d’aujourd’hui : il faut accepter que les gars vont rentrer des paniers, mais il faut d’abord se respecter et défendre dur pour empêcher ces paniers. [Avec MJ], on était des joueurs différents mais on allait se donner des deux côtés du terrain. Lui était rapide et félin et moi, je le jouais au physique. C’est après qu’il s’est mis à la musculation. Il était déjà le meilleur mais là, il a encore passé un autre cap. Il a su faire évoluer son jeu. »

Un mix sur sa carrière

Un match à 47 pions face aux Rockets

https://www.youtube.com/watch?v=6DIcSo9Dllw

Un joli duel face à Michael Jordan

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