Profil
Poste : Arrière
Taille : 1m98
Poids : 95kg
Équipe : Arizona Wildcats (conférence Pac-12)
Stats 2021/22 : 17.7 points (45% aux tirs, 36.9% à 3-points), 5.6 rebonds, 2.5 passes
Présentation
Natif de Montréal, originaire d’Haïti, Bennedict Mathurin a passé deux saisons en NCAA, au sein du célèbre programme d’Arizona, avant de faire le grand saut vers la NBA en avril.
Ce qui est intéressant dans son cas, c’est qu’il était déjà considéré comme un potentiel choix du premier tour l’an passé, à l’issue de sa saison « freshman ». Titulaire à 12 reprises en 26 matches, il avait compilé des moyennes prometteuses de 10.8 points (47.1% aux tirs, 41.8% à 3-points), 4.8 rebonds et 1.2 passes par match.
Mais un peu à la surprise générale, il avait retiré son nom de la Draft (il s’était inscrit tout en conservant son éligibilité) pour revenir sur le campus, et jouer sa saison « sophomore ».
Un an plus tard, avec du recul, le constat est limpide : c’était un excellent choix. Devenu un titulaire indiscutable sous la houlette du nouveau coach des Wildcats, Tommy Floyd, venu tout droit de Gonzaga où il avait officié pendant 20 saisons en tant qu’assistant dans le staff de Mark Few, le Canadien a très largement progressé. Son temps de jeu a grimpé (de 25 à 32 minutes), tout comme son volume de tirs (de 7.2 à 13.1, et 3.5 à 6.1 à 3-points) et son implication dans tous les autres domaines du jeu (de 4.8 à 5.6 pour les rebonds, 1.2 à 2.5 pour les passe).
Scoreur élégant, il était un des attaquants les plus plaisants à observer du pays. D’un « simple » choix du premier tour en 2021, il est devenu un futur « lottery pick » en 2022.
POINTS FORTS
– Le tir extérieur
Avec 41.8% de réussite à 3-points sur 3.5 tentatives durant sa première année, puis 36.9% sur 6.1 tentatives durant sa deuxième année, ce qui donne une moyenne de 38% de réussite sur 5 tentatives par match en deux saisons, Bennedict Mathurin a prouvé que son poignet était fiable derrière l’arc.
Bien sûr, son efficacité pourrait, dans l’idéal, être encore plus élevée. Mais pour un tel volume de tirs, en grande majorité pris en « catch-and-shoot », le pourcentage de réussite est plutôt prometteur pour un joueur qui aura à peine 20 ans (le 19 juin) le soir de la Draft.
Sa mécanique de tir est fluide et se déclenche haut, à l’abri des tentatives de contres des joueurs plus petits que lui, et son coude est bien placé dans l’axe. Chez les pros, sans même connaitre à l’avance son équipe, son temps de jeu ni son rôle, on peut déjà être certain qu’il se rendra utile en attaque grâce à ce tir. Dans la NBA de 2022, quand un joueur peut sanctionner derrière l’arc, il devrait logiquement jouer.
– La création de son tir en progrès
À 3-points en sortie de dribble, le pourcentage de réussite aux tirs du Canadien est de 34.7%. Il a une forte marge de progression dans cet exercice, mais c’est prometteur pour un arrière de 19 ans dont le volume de tirs était élevé en NCAA. Surtout quand on connait la difficulté de ce tir, même pour les pros. Si son pourcentage grimpe, il va devenir un attaquant très pénible à manœuvrer pour les défenses.
À mi-distance, c’est moins flagrant, tout simplement car il prend très peu de tirs de ce type. En effet, Bennedict Mathurin a pour l’heure un jeu offensif binaire : il finit au cercle ou dégaine derrière l’arc.
Mais avec un dribble compact et sûr, et les promesses affichées dans la création du tir à 3-points, tout laisse à penser qu’il brillera dans l’exercice du « pull-up » à mi-distance, dans une NBA qui défend beaucoup en « drop » et donne des espaces dans cette zone aux porteurs de balle.
– Bon finisseur au cercle
C’est l’autre point fort de son jeu. Arrière très costaud, tant du buste que des jambes, il peut facilement accéder a cercle et sait finir avec une efficacité plutôt élevée (63% de réussite au cercle la saison dernière). Bien sûr, comme tous les arrières attirés par le cercle à l’échelon universitaire, il devra prouver qu’il sait s’adapter au défi physique représenté par les protecteurs de cercle athlétiques en NBA.
L’autre point positif et rassurant de son jeu offensif près du panier, c’est sa faculté à attirer des fautes, et à convertir les lancers-francs à une fréquence élevée. En deux saisons NCAA, il tournait à pratiquement 80% de réussite dans l’exercice, sur 4.1 tentatives en moyenne par match.
POINTS FAIBLES
– Des sauts de concentration en défense
Sur le porteur de balle, rien à signaler. Bennedict Mathurin est un très bon défenseur, grâce à des qualités athlétiques avantageuses, des appuis rapides et une envergure mesurée à 2m10.
En revanche, le bât blesse parfois sur la défense sur le non-porteur.
Soudainement moins concentré et investi quand il défend loin du ballon, il peut être souvent pris de court. L’an passé, il avait souvent tendance à se faire engloutir par les écrans, sur « pick-and-roll » ou sur les écrans non-porteur dans son dos, et se montrait parfois très lent sur les couvertures défensives à 3-points.
Les capacités à être un défenseur de premier ordre sont bien là, mais il faut qu’il s’assure de se donner à fond à chaque match. S’il est entouré de quelques vétérans qui le poussent à l’entrainement, et d’un coach qui le stimule, tout devrait bien se passer.
Comparaison
Victor Oladipo (avant les blessures), pour le profil d’arrière scoreur et athlétique.
Pronostic
Entre la 7e et la 12e place.